SOURCE - Lettre à Nos Frères Prêtres - FSSPX - juin 2015
Dans sa prière sacerdotale, Jésus dit à son Père, au bénéfice de ses premiers prêtres : « Père, consacrez-les dans la vérité » (Jn 17, 17). « Consacrer », dans le langage biblique, c’est « sanctifier », autrement dit mettre à part pour Dieu. C’est par notre caractère sacerdotal que nous sommes mis à part pour Dieu. Ce caractère de notre ordination a créé en notre âme une ressemblance ontologique avec Jésus grand-prêtre de la nouvelle Loi. Cette ressemblance ontologique réclame de notre part d’accentuer dans notre comportement sacerdotal les traits de cette effigie, de nous identifier activement, et chaque jour davantage, à celui dont nous devons être l’image et non la caricature.
La logique du sacrement reçu La logique du sacrement de l’ordre reçu exige donc que la sainteté de Jésus-Christ Prêtre se reflète dans nos âmes et dans nos vies. Si nous sommes, en vertu de notre caractère sacerdotal, d’autres Christ, il est évident que nous incombe le devoir impérieux de nous modeler sur le Prêtre par excellence et de conformer notre vie à la sienne.
Or, en Jésus-Christ, la sainteté coïncide avec le sacerdoce. Il y a en lui d’abord la sainteté substantielle qui lui vient de son sacerdoce inauguré par l’union hypostatique ; il y a ensuite la sainteté personnelle issue de la grâce habituelle et des vertus infuses, qui fait de lui le Médiateur entre Dieu et l’humanité, capable de représenter Dieu parfaitement auprès des hommes, aussi bien que de plaider la cause des hommes auprès de Dieu. « Oui, tel est précisément, dit l’épître aux Hébreux, le grand-prêtre qu’il nous fallait, saint, innocent, immaculé » (He 7, 26).
Sous peine d’être illogique et infidèle aux exigences de son caractère, le prêtre doit travailler à reproduire en lui la perfection de celui qui l’a assumé dans son unique sacerdoce. Si, en vertu de ma configuration au Souverain Prêtre, Jésus-Christ peut dire « moi » par mes lèvres (Ceci est mon corps, Et moi je t’absous), il faut aussi qu’il puisse dire « moi » par toute ma vie de prêtre. Plus que le simple baptisé, le prêtre doit pouvoir s’appliquer le mot de saint Paul : « Je vis, mais ce n’est plus moi qui vit, c’est le Christ qui vit en moi » (Ga 2, 20).
Dans sa prière sacerdotale, Jésus dit à son Père, au bénéfice de ses premiers prêtres : « Père, consacrez-les dans la vérité » (Jn 17, 17). « Consacrer », dans le langage biblique, c’est « sanctifier », autrement dit mettre à part pour Dieu. C’est par notre caractère sacerdotal que nous sommes mis à part pour Dieu. Ce caractère de notre ordination a créé en notre âme une ressemblance ontologique avec Jésus grand-prêtre de la nouvelle Loi. Cette ressemblance ontologique réclame de notre part d’accentuer dans notre comportement sacerdotal les traits de cette effigie, de nous identifier activement, et chaque jour davantage, à celui dont nous devons être l’image et non la caricature.
La logique du sacrement reçu La logique du sacrement de l’ordre reçu exige donc que la sainteté de Jésus-Christ Prêtre se reflète dans nos âmes et dans nos vies. Si nous sommes, en vertu de notre caractère sacerdotal, d’autres Christ, il est évident que nous incombe le devoir impérieux de nous modeler sur le Prêtre par excellence et de conformer notre vie à la sienne.
Or, en Jésus-Christ, la sainteté coïncide avec le sacerdoce. Il y a en lui d’abord la sainteté substantielle qui lui vient de son sacerdoce inauguré par l’union hypostatique ; il y a ensuite la sainteté personnelle issue de la grâce habituelle et des vertus infuses, qui fait de lui le Médiateur entre Dieu et l’humanité, capable de représenter Dieu parfaitement auprès des hommes, aussi bien que de plaider la cause des hommes auprès de Dieu. « Oui, tel est précisément, dit l’épître aux Hébreux, le grand-prêtre qu’il nous fallait, saint, innocent, immaculé » (He 7, 26).
Sous peine d’être illogique et infidèle aux exigences de son caractère, le prêtre doit travailler à reproduire en lui la perfection de celui qui l’a assumé dans son unique sacerdoce. Si, en vertu de ma configuration au Souverain Prêtre, Jésus-Christ peut dire « moi » par mes lèvres (Ceci est mon corps, Et moi je t’absous), il faut aussi qu’il puisse dire « moi » par toute ma vie de prêtre. Plus que le simple baptisé, le prêtre doit pouvoir s’appliquer le mot de saint Paul : « Je vis, mais ce n’est plus moi qui vit, c’est le Christ qui vit en moi » (Ga 2, 20).
Prêcher saintement le saint Évangile
Sans doute, le Christ n’a pas
attaché l’efficacité de ses pouvoirs de Médiateur à la sainteté du ministre
dont il veut bien se servir. Il reste que le ministre n’est pas, dans
l’intention de Jésus, un instrument inerte, ni même un simple mercenaire dont
le comportement intérieur serait indifférent à celui qui l’emploie. Ce
ministre, le Christ se l’est attaché par un lien d’appartenance spéciale qui réclame
dans celui qui lui est ainsi uni une sainteté spéciale assortie à cette
appartenance privilégiée. Si l’efficience sacramentelle est infailliblement
assurée de la part du Christ, chaque fois que le rite est validement posé, la
sainteté du ministre humain reste néanmoins dans la logique de l’effet
spirituel à obtenir.
La parole du Christ, même prononcée par un prêtre sans foi, est toujours en mesure de transformer radicalement une âme, mais il est dans la logique des choses que le héraut officiel de cette parole en soit lui-même pénétré tout d’abord, en sorte qu’il prêche saintement le saint Évangile. Si le prêtre plonge les fidèles dans le mystère rédempteur du Christ pour les sanctifier, il importe qu’il y entre le premier lui-même, au titre, non seulement de baptisé, mais de ministre.
« Que celui qui sanctifie par la vertu du Christ ne soit pas saint, que celui qui prêche la vérité du Christ ne pratique pas ce qu’il prêche, que celui qui donne le Christ aille aux idoles du monde et de la chair, c’est un vice radical que Dieu maudit », écrit justement le père Sertillanges.
La parole du Christ, même prononcée par un prêtre sans foi, est toujours en mesure de transformer radicalement une âme, mais il est dans la logique des choses que le héraut officiel de cette parole en soit lui-même pénétré tout d’abord, en sorte qu’il prêche saintement le saint Évangile. Si le prêtre plonge les fidèles dans le mystère rédempteur du Christ pour les sanctifier, il importe qu’il y entre le premier lui-même, au titre, non seulement de baptisé, mais de ministre.
« Que celui qui sanctifie par la vertu du Christ ne soit pas saint, que celui qui prêche la vérité du Christ ne pratique pas ce qu’il prêche, que celui qui donne le Christ aille aux idoles du monde et de la chair, c’est un vice radical que Dieu maudit », écrit justement le père Sertillanges.
Une revendication permanente de sainteté
Enfin la grâce sacerdotale reçue
à notre ordination constitue elle-même une revendication constante de sainteté.
Cette grâce est ordonnée, non seulement à la sainteté de l’exercice de nos fonctions
ministérielles, mais à la sainteté de vie pour le digne exercice de ces fonctions.
Le prêtre n’est pas un simple fonctionnaire au service du Christ Prêtre, qui accomplirait froidement, machinalement, sa besogne sans vivre dans l’intimité du Maître qui l’emploie. Notre vocation est, au contraire, une vocation à l’amitié spéciale avec Jésus-Christ : « Je ne vous appelle plus serviteurs, je vous appelle amis » (Jn 15, 15).
Or l’amitié avec le Christ est-elle possible sans le souci permanent de la sainteté, puisque dans les deux cas il s’agit de conformer notre volonté à la sienne ? L’amitié, en effet, c’est avoir un même vouloir et un même non-vouloir, « eadem velle eadem nolle », c’est tendre à ressembler à celui que l’on aime : vis-à-vis du Christ, cela s’appelle tout simplement la sanctification.
Le prêtre n’est pas un simple fonctionnaire au service du Christ Prêtre, qui accomplirait froidement, machinalement, sa besogne sans vivre dans l’intimité du Maître qui l’emploie. Notre vocation est, au contraire, une vocation à l’amitié spéciale avec Jésus-Christ : « Je ne vous appelle plus serviteurs, je vous appelle amis » (Jn 15, 15).
Or l’amitié avec le Christ est-elle possible sans le souci permanent de la sainteté, puisque dans les deux cas il s’agit de conformer notre volonté à la sienne ? L’amitié, en effet, c’est avoir un même vouloir et un même non-vouloir, « eadem velle eadem nolle », c’est tendre à ressembler à celui que l’on aime : vis-à-vis du Christ, cela s’appelle tout simplement la sanctification.
« Pierre, m’aimes-tu ? »
Lorsque Notre-Seigneur appela
Pierre au gouvernement de son Église, il ne lui posa qu’une seule question : «
Pierre, m’aimes-tu ? ». A son prêtre aussi, toutes proportions gardées, Jésus
pose la même question : « M’aimes-tu ? ». Il importe que nous puissions
toujours répondre en vérité : « Seigneur, tu sais tout, tu sais que je t’aime ».
C’est à cet amour progressif pour le Maître que nous pousse la grâce sacerdotale, si nous ne lui opposons pas les résistances de notre volonté. Cette grâce est, en nous, un levain d’une irrésistible puissance. Elle ne nous laisse pas un instant de répit, elle nous soulève sans cesse.
Soit nous nous abandonnons à la poussée de ce levain, et alors c’est l’épanouissement, c’est la vie, c’est le bonheur. Soit nous opposons à ces divines impulsions le poids de notre paresse, de notre négligence, de notre sensualité, et alors c’est le malaise, le désordre, la stérilité d’une vie qui était faite pour agir et dans laquelle la grâce du Christ aurait dû rayonner et porter du fruit.
C’est à cet amour progressif pour le Maître que nous pousse la grâce sacerdotale, si nous ne lui opposons pas les résistances de notre volonté. Cette grâce est, en nous, un levain d’une irrésistible puissance. Elle ne nous laisse pas un instant de répit, elle nous soulève sans cesse.
Soit nous nous abandonnons à la poussée de ce levain, et alors c’est l’épanouissement, c’est la vie, c’est le bonheur. Soit nous opposons à ces divines impulsions le poids de notre paresse, de notre négligence, de notre sensualité, et alors c’est le malaise, le désordre, la stérilité d’une vie qui était faite pour agir et dans laquelle la grâce du Christ aurait dû rayonner et porter du fruit.