7 août 2016

[Le Figaro - AFP] Une messe organisée devant Sainte-Rita

SOURCE - Le Figaro - AFP - 7 aout 2016

Une messe en pleine rue a rassemblé ce midi une centaine de catholiques traditionalistes venus "défendre" l'église Sainte-Rita, après son évacuation mercredi, et avant sa démolition pour laisser place à des logements.
  
Connue pour accueillir, le premier dimanche de novembre, une bénédiction annuelle d'animaux, l'église du XVe arrondissement, qui n'est plus consacrée, avait été évacuée mercredi "sans incident", selon la préfecture de police. Le propriétaire, l'association des Chapelles catholiques et apostoliques, a demandé sa démolition en vue d'une opération immobilière. Les travaux de construction de logements devaient démarrer en octobre 2015.
  
La messe, dont une partie en latin, a commencé à 11H00 sur le trottoir, au pied d'une palissade métallique montée devant le fronton de l'église et sur laquelle on pouvait lire "en France on tue des prêtre et on rase des églises". Durant la cérémonie, avec une sono et un enfant de choeur en aube grenat et dentelle blanche, les fidèles n'ont pas hésité à s'agenouiller sur le bitume, bras croisés sur la poitrine, pour prier en pleine rue, sous le lourd soleil parisien et le regard d'une dizaine de CRS, postés à quelques mètres de l'autel improvisé par les organisateurs.
  
Parmi eux, l'ancienne égérie de la loi contre le mariage pour tous Frigide Barjot. Une quinzaine de jeunes gens arborant un brassard orange "sécurité" étaient également dispersés parmi le public et devant l'autel. "Certains se réfugient derrière la loi pour éviter la foi", a déclaré dans son sermon l'abbé Guillaume de Tanouärn, figure du catholicisme traditionaliste qui a officié en soutane, fustigeant "l'éternelle logique financière".
  
Il s'est également "étonné" que les fidèles soient "gardés en bon ordre par nos amis les policiers". "La loi n'est pas le centre de notre vie, le centre de notre vie, c'est la foi", a-t-il encore lancé.
  
Pierre de Hollain est venu de Soissons, à 120 km de là, avec ses enfants parce qu'il "estime que voir traîner un prêtre par terre, voir des CRS qui emmènent un enfant de choeur, ça dépasse les limites". "La loi doit changer quand elle est mauvaise, elle est faite par les hommes. On détruit l'oeuvre de Dieu", a-t-il ajouté.