SOURCE - FSSPX Actualités - 7 aout 2017
Le 11 juillet 2017, le Saint-Père a établi par Motu Proprio un critère inédit permettant d'ouvrir un procès en béatification : celui de l'offrande de la vie.
Le 11 juillet 2017, le Saint-Père a établi par Motu Proprio un critère inédit permettant d'ouvrir un procès en béatification : celui de l'offrande de la vie.
Jusqu'ici, le martyre et l’héroïcité des vertus, et les cas équipollents - lorsque le Pape confirme un culte déjà ancien - étaient les trois seuls critères sur lesquels l’Eglise catholique s'appuyait afin d'entamer la procédure canonique pouvant aboutir à la béatification ou à la canonisation d'un saint. Le Saint-Père, par le Motu Proprio Maiorem hac dilectionem entend en rajouter un quatrième : celui de « l'offrande de la vie ».
Le nouveau document pontifical vient conclure la réflexion lancée lors de l’Assemblée plénière de la Congrégation pour les causes des saints en septembre 2016, sur l'opportunité d’élargir les possibilités d’enquêter sur d'éventuels futurs bienheureux.
La notion d'offrande de la vie introduit ainsi une nouveauté : le fait de pouvoir procéder à la béatification « de ces fidèles qui, poussés par la charité, ont offert héroïquement leur vie pour le prochain en acceptant librement et volontairement une mort certaine et prématurée avec l’intention de suivre Jésus », ainsi que le note l’Osservatore Romano.
Dans cette perspective, le constat de la sainteté ne réside pas dans la preuve de la répétition prolongée d'actes vertueux mais dans un « unique acte héroïque qui par sa radicalité, son irrévocabilité et sa persistance usque ad mortem exprime pleinement l’option chrétienne », ainsi que le souligne le texte du Motu Proprio.
Il est à noter que dans cette nouvelle voie, le lien entre l'offrande de la vie et la mort prématurée devra être clairement établi au cours du procès, ce dernier devant suivre les normes en vigueur des autres procédures de béatification : ainsi, par exemple, le miracle dû à l'intercession du futur bienheureux devra toujours être constaté.
Gageons que ce nouveau critère ne laissera pas de susciter un débat au sein de l'Eglise. Car il n'est pas indifférent de passer de la pratique héroïque des vertus de foi, d'espérance et de charité - les vertus théologales - ainsi que de toutes les autres vertus - telle la force ou la justice -, à la pratique d'une vie chrétienne ordinaire, fût-elle couronnée par une mort héroïque. L'Eglise, lorsqu'elle porte sur les autels le culte d'un saint, entend glorifier la sainteté resplendissante de sa vie autant que l'éminence de ses vertus.
Depuis plusieurs années, la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X a développé une réflexion de fond sur l'évolution actuelle des procédures de béatification et de canonisation. Le lien ci-dessous renvoie à une étude de l'abbé Jean-Michel Gleize, professeur de théologie fondamentale au séminaire d'Ecône, à l'occasion de la canonisation du pape Jean-Paul II. Elle éclairera le lecteur sur cette importante question.