SOURCE - Correspondance Européenne - 31 aout 2017
Les sites Rorate Caeli, Corrispondenza Romana, Le blog de Jeanne Smitset d’autres sources d’information catholiques, ont diffusé une importante intervention de Mgr Athanasius Schneider sur L’interprétation de Vatican II et son rapport avec la crise actuelle de l’Église (LIEN).
Les sites Rorate Caeli, Corrispondenza Romana, Le blog de Jeanne Smitset d’autres sources d’information catholiques, ont diffusé une importante intervention de Mgr Athanasius Schneider sur L’interprétation de Vatican II et son rapport avec la crise actuelle de l’Église (LIEN).
Selon l’Évêque auxiliaire d’Astana, Vatican II a été un Concile pastoral et ses textes devraient être lus et jugés à la lumière de l’enseignement pérenne de l’Église. En fait, « d’un point de vue objectif, les affirmations du Magistère (les papes et les conciles) qui ont un caractère définitif ont plus de valeur et de poids que les affirmations à caractère pastoral, dont la qualité est naturellement changeante et provisoire, sujette aux circonstances historiques ou apportant une réponse à des situations pastorales d’une période donnée, comme c’est le cas pour la plupart des affirmations de Vatican II ».
L’article de Mgr Schneider a été suivi, le 31 juillet, par un commentaire équilibré de l’abbé Angelo Citati de la FSSPX (LIEN), selon lequel la position de l’Évêque allemand rappelle très étroitement ce qui a été répété constamment par Mgr Marcel Lefebvre : « Pour moi, – pour nous, je pense – dire qu’on voit, qu’on juge les documents du Concile à la lumière de la Tradition, cela veut dire évidemment qu’on rejette ceux qui sont contraires à la Tradition, qu’on interprète selon la Tradition ceux qui sont ambigus et qu’on accepte ceux qui sont conformes à la Tradition » (Mgr M. Lefebvre, Conférence donnée à Ecône le 10 janvier 1983). Ayant été publié sur le site officiel du District Italien, l’article de Don Citati nous aide à comprendre ce qui pourrait être la base d’un accord pour régulariser la situation canonique de la Fraternité Saint Pie X.
Il faut ajouter qu’au niveau théologique, toutes les distinctions peuvent et doivent être faites pour interpréter les textes de Vatican II qui a été un Concile légitime : le vingt et unième de l’Église catholique. À fur et à mesure, ses documents peuvent être définis de manière pastorale ou dogmatique, provisoire ou définitive, respectant ou non la Tradition.
Mgr Brunero Gheradini, dans ses travaux récents, nous offre un exemple de la façon dont un jugement théologique peut être articulé s’il veut être précis (Concile œcuménique Vatican II : un débat à ouvrir, Casa Mariana Editrice, 2009 et Le Concile Vatican II : un débat qui n’a pas eu lieu, Ed. Courrier de Rome, 2011). Chaque texte, pour le théologien, a une qualité et un degré d’autorité et de force différents. Par conséquent, le débat est ouvert.
Au niveau historique, cependant, Vatican II constitue un bloc qui ne peut être décomposé : il a sa propre unité, son essence, sa nature. Considéré dans ses origines, sa mise en œuvre et ses conséquences, le Concile peut être définit comme une Révolution dans la mentalité et le langage, qui a profondément changé la vie de l’Église, initiant une crise morale et religieuse sans précédent.
Si le jugement théologique peut être nuancé et compréhensif, le jugement de l’histoire est sans merci et sans appel. Le Concile Vatican II n’a pas seulement échoué ou a été un échec : ce fut une catastrophe pour l’Église.
Vu que cette année marque le centenaire des Apparitions de Fatima, considérons seulement ce point. Lorsque Vatican II ouvrit ses portes en octobre 1962, les Catholiques du monde entier attendaient la révélation du troisième Secret de Fatima et la consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie. L’Armée bleue (The Blue Army) de John Haffert (1915-2001) menait depuis des années des grandes campagnes de sensibilisation à cet égard.
Quelle meilleure occasion pour Jean XXIII (décédé le 3 juin 1963), Paul VI et les 3 000 évêques environ, rassemblés autour d’eux, au cœur de la Chrétienté, de donner suite aux requêtes de la Sainte Vierge de manière unanime et solennelle ? Le 3 février 1964, Mgr Geraldo de Proença Sigaud remit personnellement à Paul VI une pétition signée par 510 prélats de 78 pays, qui imploraient le Pontife, en union avec tous les évêques, de consacrer le monde et, de manière explicite la Russie, au Cœur Immaculé de Marie. Le Pape et la plupart des Pères du Concile ont ignoré l’appel.
Si la consécration requise aurait été faite, d’abondantes grâces se seraient répandues sur l’humanité. Un mouvement de retour à la loi naturelle et chrétienne aurait commencé. Le communisme serait tombé plusieurs années plus tôt, de manière non fictive mais authentique et réelle. La Russie se serait convertie et le monde aurait connu une époque de paix et d’ordre. La Sainte Vierge l’avait promis.
Le fait de n’avoir pas fait la consécration a permis à la Russie de continuer à répandre ses erreurs dans le monde entier, erreurs qui ont conquis les plus hauts rangs de l’Église en ouvrant les portes à un terrible châtiment pour toute l’humanité. Paul VI et la majorité des Pères du Concile prirent sur eux une responsabilité historique dont nous mesurons aujourd’hui toutes les conséquences. (Roberto de Mattei)