10 mai 2018

[Abbé Émeric Baudot, fsspx - Le Chardonnet] Vraie ou fausse dévotion mariale?

SOURCE - Abbé Émeric Baudot, fsspx - Le Chardonnet - mai 2018

Qui parmi nous ne souhaiterait pas être un digne fils ou fille de la très sainte Vierge Marie? Il est évident que la dévotion mariale nous tient tous à cœur. Néanmoins nous constatons parfois que certaines personnes, tout en disant leur chapelet ou manifestant extérieurement un culte marial, ne professent pas la doctrine catholique dans toute son intégrité, ou ne vivent pas comme de vrais enfants de Marie. Un cas emblé- matique de cette distorsion a été le pape Jean-Paul II. Il disait publiquement son chapelet et incitait les fidèles à une grande dévotion mariale. En même temps, il a été le pape de l’œcuménisme à outrance, en particulier l’initiateur du scandale des réunions inter-religieuses d’Assise, mettant Notre Seigneur Jésus-Christ, le seul vrai Dieu, au même plan que tous les faux dieux et prophètes de ce monde. Comment cela est-il possible? 
   
Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, dans son admirable Traité de la vraie dévotion à la sainte Vierge, consacre tout un article aux « marques de la fausse et de la vraie dévotion à la sainte Vierge ». Il est intéressant de le relire pour notre propre gouverne et pour éviter les pièges de l’ennemi. Sans reprendre tous les cas qu’évoque le saint, il est bon d’en noter quelques-uns. Parmi les faux dévots, comme les nomme l’auteur, il y a les critiques. Ceux-ci mettent souvent en doute les miséricordes et la puissance de Notre-Dame. Ils n’aiment pas les gens simples qui prient à genoux devant un autel ou une image de la saint Vierge, et toutes les dévotions extérieures (chapelet…), c’est une exagération disent-ils. N’avonsnous pas connu ce genre de réactions, surtout de la part d’hommes d’Église, particulièrement après le dernier Concile?
   
Et le saint est spécialement sévère envers cette catégorie : « Ces sortes de faux dévots et de gens orgueilleux et mondains sont beaucoup à craindre et ils font un tort infini à la dévotion à la très sainte Vierge, et en éloignent les peuples d’une manière efficace, sous prétexte d’en détruire les abus ». On peut y rattacher également ceux qui ne veulent pas qu’on parle si souvent de Marie, qu’on s’adresse si souvent à elle, sous prétexte qu’il faut recourir à Jé- sus-Christ, notre unique médiateur. Comme si ceux qui prient la sainte Vierge ne priaient pas Jésus-Christ par elle, répond Montfort. Nous pouvons rencontrer d’autres caté- gories de faux dévots : ceux qui ne font consister toute la dévotion à Notre-Dame qu’en des pratiques extérieures, sans esprit intérieur  ; les présomptueux, qui sous pré- texte d’honorer Marie qui ne peut les abandonner, croupissent dans leurs passions, sans se faire beaucoup de violence pour se corriger. Comment ne voient-ils pas qu’on ne peut aimer et honorer la sainte Vierge lorsqu’on crucifie et outrage Jésus-Christ par ses péchés?
   
Toute la vraie dévotion à la très sainte Vierge, au contraire, est intérieure, tendre, sainte, constante et désintéressée, pour reprendre les termes de saint Louis-Marie. Plus on honore Marie, plus on s’approche de son divin Fils, plus notre foi se fortifie et notre charité s’enflamme. Ainsi Notre-Dame n’est pas œcuméniste, nous disait souvent Mgr Lefebvre. Elle ne dé- sire qu’une seule chose, le règne de son Fils sur la terre. Voilà le signe de la véritable dévotion mariale. À Jésus par Marie.
   
Abbé Émeric BAUDOT