SOURCE - Christian Laporte - La Libre Belgique - 30 janvier 2012
Les dicastères se sont réunis en toute discrétion autour du Pape.
Samedi, Benoît XVI avait convoqué son "conseil des ministres"  afin de faire le point sur la manière dont l’information circule - ou ne  circule pas - entre les dicastères de la Curie ainsi qu’entre eux et la  Secrétairerie d’Etat. A l’heure de boucler cette édition, il n’y avait  toujours pas le moindre communiqué officiel précisant comment cela s’est  passé. C’est humain : le sommet de l’Eglise ne tient pas à médiatiser  ses propres dysfonctionnements. Le sommet visait à mettre fin aux  erreurs de communication répétées de la Curie. Depuis le début du  pontificat, il y a déjà eu quelques couacs qui ont parfois conduit à  l’expression d’avis contradictoires entre des proches du Pape.  Officiellement, la rencontre devait mettre de l’ordre dans le processus  de publication de documents du Pape. La procédure normale porte que des  documents signés par le Saint-Père doivent être adressés "avec une avance raisonnable par rapport à la date prévue pour la divulgation" à la Secrétairerie d’Etat pour une "révision attentive".  Cette procédure visait aussi à ce qu’on ne mette pas en circulation des  textes non encore révisés ou qu’on les divulgue indûment avant  l’échéance de l’embargo. Si, pour d’aucuns, ce rappel à l’ordre traduit  la volonté de remettre de l’ordre en matière de communication au  Saint-Siège, d’autres y voient une affirmation de l’autorité du  secrétaire d’Etat, le cardinal Bertone. Mais ce resserrage de boulons  pourrait aussi anticiper la manière de rendre public le probable échec  du rapprochement avec les traditionalistes. Ces derniers refusant  toujours l’héritage de Vatican II, la Congrégation pour la doctrine de  la foi est peu disposée à faire des concessions. Et la "patate chaude"  atterrira chez le Pape qui devra trancher, non sans que cela ne lui pose  un vrai problème de conscience. 
