Espérance et réalité |
2008-06-09 - Ennemond - leforumcatholique.org |
Il me semble que la Fraternité a traversé des temps très durs où elle était bannie par les autorités ecclésiastiques, par les médias et par une grande partie de l'opinion publique. Des barrières se sont dressées. Elles ont blessé les coeurs. Mais sans doute étaient-elles inévitables. Elles se sont établies presque instinctivement, au départ, tant la désobéissance de Mgr Lefebvre apparut dangereuse pour certains, tant le délaissement de son combat sembla blessant pour d'autres.Et un certain esprit de forteresse - on pourrait parler de petite famille ? - s'est un peu installé. Même les communautés ED, dans une certaine mesure y ont succombé. C'était, me semble-t-il, inévitable. Si tout ceci a blessé beaucoup de familles au point que certains aspireraient à y voir maintenant un terme, l'avantage qui en est ressorti, me semble-t-il, c'est d'avoir donné une certaine cohésion à la FSSPX, d'avoir donné une clarté à ses positions, de lui avoir conféré une unité derrière son autorité. Il faut aussi savoir trouver le bon côté des choses. La Fraternité - et de leur côté les communautés ED - n'auraient pas résisté à grand chose en réalité si elles n'avaient pas eu des positions bien établies, même entre elles. Alors, il est vrai que sur ce forum, il y a beaucoup de fidèles qui ont souffert de ces dissenssions et qui aspirent à trouver un espace où le "tradi-oecuménisme" a plus de réalité qu'auprès de leurs confesseurs. Il y a des prêtres des deux côtés qui emettent des réserves. Ils trouvent - pour des raisons différentes qu'ils soient FSSP ou FSSPX - que le tradi-oecuménisme est un leurre. Quant aux prêtres de l'IBP, partagés entre leur histoire et leur position, et ils sont sans doute les premières victimes de ce déchirement, ils auraient plutôt tendance à aspirer à une union des tendances. En réalité, cet état de fait durera tant que la résolution du problème des sacres n'aura pas été résolue. Encore une fois, cette réalité a des inconvénients. Elle a aussi des bienfaits. |
Mgr LEFEBVRE, Fideliter, automne 1988.