Nouveau retour aux anciens usages liturgiques : Le pape Benoît XVI réhabilite la communion à genoux |
15/06/2008 - AFP |
Après la réhabilitation de la messe "tridentine" en latin et la réapparition des aubes en dentelle, Benoît XVI a fait dimanche un pas supplémentaire dans le retour aux usages liturgiques anciens en distribuant la communion aux fidèles agenouillés sur un prie-dieu. Ce retour à une pratique tombée en désuétude depuis une quarantaine d'années s'est fait durant une messe en plein air célébrée par le pape à Brindisi (sud de l'Italie) devant quelque 60.000 personnes. Benoît XVI avait déjà procédé ainsi le 22 mai à la basilique St-Jean de Latran à Rome à l'occasion de sa précédente messe publique, mais l'événement avait eu moins de retentissement car le public était moins nombreux. Les fidèles choisis pour recevoir la communion des mains du pape doivent donc désormais s'agenouiller devant lui sur un prie-dieu et accueillir l'ostie dans la bouche. Benoît XVI : "Signe de respect" Depuis la réforme liturgique qui a suivi le concile Vatican II (1962-65), l'usage courant, moins intimidant, veut que les fidèles reçoivent l'ostie (un morceau de pain sans levain censé être "le corps du Christ") debout et dans les mains, avant de la porter eux-mêmes à la bouche. Ils pouvaient cependant toujours opter pour la réception de l'ostie dans la bouche, mais debout. L'agenouillement, qui n'a jamais été interdit, restait cantonné aux paroisses traditionalistes. En y recourant lui-même, Benoît XVI entend donner l'exemple à toute l'Eglise et surtout à son clergé. "Nous, chrétiens, nous nous agenouillons seulement devant le Saint-Sacrement (l'ostie) parce que, en lui, nous savons et croyons être en présence de l'unique et vrai Dieu", avait-il dit le 22 mai. "Je suis convaincu de l'urgence de donner à nouveau l'hostie aux fidèles directement dans la bouche, sans qu'ils la touchent" et "de revenir à la génuflexion au moment de la communion en signe de respect", avait-il ajouté. Les modifications liturgiques introduites par Benoît XVI depuis plusieurs mois vont toutes dans le sens d'un retour à des usages que l'on croyait tombés en désuétude après le grand vent de réformes de Vatican II. |