SOURCE - Rémi Fontaine - Présent - 17 septembre 2008
Il persiste et signe dans l’étrange anomalie relevée par Jean Madiran dans Présent du 13 septembre, qui est celle de présenter le Pape comme en communion avec les évêques : « Le signe le plus explicite sur le sujet [le Motu proprio !] va être le fait de concélébrer avec les évêques de France en communion dans une même liturgie. »
Dans un point presse tenu après la rencontre entre Benoît XVI et les évêques – après avoir bien précisé que les relations entre le Saint-Père et les évêques « ne sont pas des rapports de subordination servile, de patron à employés », tel « le PDG d’une multinationale » venant « visiter une surcursale » ... –, le président de la Conférence des évêques de France déclare : « Nous l’avons accueilli et écouté comme un frère qui vient conforter la foi de ceux avec qui il travaille et il est en communion. »
Cette inversion copernicienne de la communion du Pape avec les évêques français (au lieu de celle des évêques avec le successeur de Pierre) est encore soulignée par ce qu’il ajoute : « Nous sommes dans un rapport de communion, d’affection et de collaboration et quand nous avons des choses à lui dire, nous lui disons. » Sic.
Le contenu des nombreuses mises au point du souverain pontife confronté au Livre noir des évêques de France manifeste cependant que le rapport qu’invoque le Cardinal n’est pas aussi idyllique qu’il le laisse accroire, tant dans la collaboration des évêques avec le Pape que dans l’unité supposée de la Conférence épiscopale. On espère par exemple, pour ne citer qu’un seul point (outre ceux déjà avancés samedi par Jean Madiran), que Mgr Garnier n’aura pas « des choses à dire » au souverain pontife au sujet « des initiatives qui visent à bénir des unions illégitimes » (cf. Présent du 5 septembre 2007). Ni qu’il sera appuyé, en cela, par Mgr d’Ornelas, prétendant que « l’Eglise n’interdit rien à personne » (Présent du 29 juillet 2008)...
REMI FONTAINE