SOURCE - Henri Adam de Villiers - Schola Sainte Cécile - 26 juillet 2011
Les Rédemptoristes Transalpins, connus aussi sous le nom de Fils du Tres-Saint Rédempteur (F.SS.R.) forment une communauté originale, mi-contemplative mi-apostolique, qui célèbre la liturgie traditionnelle en reprenant les anciennes traditions et pieux exercices des Rédemptoristes institués par leur fondateur saint Alphonse Marie de Liguori au XVIIIème siècle. Cette communauté nouvelle existe depuis 1988, fondée par les R.P. Michael Mary et Anthony Mary. Le premier lieu d’établissement de la communauté dans le Kent s’étant révélé exigu, les Rédemptoristes firent l’acquisition en 1999 d’une île de 74 hectares, Papa Stronsay, située dans l’archipel des Orcades, au Nord de l’Ecosse, y fondant le Monastère du Golgotha.[photo].
Les Rédemptoristes Transalpins, connus aussi sous le nom de Fils du Tres-Saint Rédempteur (F.SS.R.) forment une communauté originale, mi-contemplative mi-apostolique, qui célèbre la liturgie traditionnelle en reprenant les anciennes traditions et pieux exercices des Rédemptoristes institués par leur fondateur saint Alphonse Marie de Liguori au XVIIIème siècle. Cette communauté nouvelle existe depuis 1988, fondée par les R.P. Michael Mary et Anthony Mary. Le premier lieu d’établissement de la communauté dans le Kent s’étant révélé exigu, les Rédemptoristes firent l’acquisition en 1999 d’une île de 74 hectares, Papa Stronsay, située dans l’archipel des Orcades, au Nord de l’Ecosse, y fondant le Monastère du Golgotha.[photo].
Pour rejoindre Papa Stronsay, il faut tout d’abord se rendre sur
l’île principale des Orcades, Mainland, au terme d’une heure trente de
traversée en ferry depuis Thurso au Nord de l’Ecosse [photo].
Puis de là, reprendre un second ferry pour l’île de Stronsay. Au
terme d’une nouvelle traversée d’une heure trente, on arrive en vue de
Stronsay et de Papa Stronsay qui se situe juste en face [photo].
Arrivé à Stronsay, il faut prendre le bateau des frères pour passer en face sur l’Ile de Papa Stronsay [photo].
A l’entrée du monastère sur le quai de Papa Stronsay veille l’icône de Notre-Dame du Perpétuel Secours.
A dire vrai, sa reproduction est un peu partout présente sur Papa
Stronsay, car cette icône miraculeuse était tenue en grande vénération
par saint Alphonse Marie de Liguori, fondateur des Rédemptoristes : la
sandale de l’Enfant Jésus qui se détache signifierait le « rachat »,
(selon la coutume israélite de donner sa sandale pour conclure un
marché) donc la Rédemption (de redimere, racheter) de l’humanité perdue
par Notre Seigneur Jésus-Christ lors de Sa Passion. L’Enfant-Jésus sur
cette icône regarde aussi deux archanges lui tendant les instruments de
sa passion et non sa Mère comme sur d’autres icônes, tandis que la
Vierge nous regarde : elle est notre Mère et nous sommes ses enfants.
L’icône de Notre-Dame du Perpétuel Secours, apportée à Rome où elle
était vénérée dès 1499, avait disparu durant le sac de la Ville
éternelle par les troupes napoléoniennes. Redécouverte en 1868, sa garde
en fut confiée aux Rédemptoristes romains par le Pape Pie IX. Les
Rédemptoristes contribuèrent alors à sa diffusion dans tout l’univers
catholique.
Au sommet de l’entrée du Monastère du Golgotha trône la Croix de Papa Stronsay [photo].
Cette croix celtique fut découverte sur l’île de Papa Stronsay et
provient du premier monastère établi ici probablement dès le VIème
siècle par des moines celtes disciples de saint Colomban. Ce monastère
était toujours en activité au XIème siècle, après la conquête des
Orcades par les Viking. Du reste, le nom de Papa signifie que l’île
était tenue par des Papari, terme qui désignait en vieil
irlandais les Pères moines qui y avaient leur monastère. Cette croix
constitue ainsi le magnifique témoignage que cette île sainte retrouve
sa vocation environ sept siècles après les derniers moines.
On retrouve la Croix de Papa Stronsay sur les armes du Monastère du Golgotha, avec l’étoile qui symbolise Marie, Stella Maris – Etoile de la Mer [photo].
Les Rédemptoristes Transalpins ont d’abord réutilisé les bâtiments de
la ferme abandonnée qui existaient sur l’île lors de son acquisition.
Dû à l’accroissement de leur communauté, ils agrandissent ceux-ci par de
nouvelles extensions. [photo].
Le monastère comporte trois chapelles. Voici l’intérieur de l’une d’entre elles [photo].
Au cours des offices & prières communs, j’ai pu découvrir
quelques unes des nombreuses spécificités des Rédemptoristes, en
particulier dans les prières du soir et du matin réglées par saint
Alphonse de Ligori en sus de l’office divin : abandon à la Providence,
grand amour de Notre Dame, amour pour l’enfance de Jésus (les
Rédemptoristes font mémoire de la fête de Noël le 25 de chaque mois),
importance de la prière commune pour des intentions précises. La vie en
cellule monacale tient aussi une grande place, l’entrée dans sa cellule
passe par un petit oratoire où l’on est inviter à prier en entrant et en
sortant. Je ne soupçonnais pas l’importance des nombreux pii
exercitationes qui font la richesse de la tradition rédemptoriste (il me
faudra faire l’acquisition d’un manuel rédemptoriste traditionnel
latin-français, qui manque à ma bibliothèque). Toutefois, un des aspects
qui m’a beaucoup poussé à découvrir Papa Stronsay est l’intérêt que
porte cette communauté – qui célèbre le rit romain traditionnel – au rit
byzantin slave. Voici la chapelle byzantine du Monastère du Golgotha [photo].
Le monastère referme de nombreuses reliques. Parmi celles-ci, mon
attention a été retenue par cet antimension sur lequel célébrait le Bienheureux Nicholas Charnesky (1884 + 1959), Rédemptoriste et évêque byzantin, martyr du communisme, béatifié par le Pape Jean-Paul II en 2001 [photo].
Ce saint évêque et martyr est en grande vénération à Papa Stronsay.
Sur l’île voisine de Stronsay (beaucoup plus grande et peuplée
d’environ 300 habitants, très majoritairement protestants), les frères
sont en train de construire une église catholique. Les intérieurs
viennent juste d’être achevés, l’extérieur est en cours de finition.
Chaque dimanche, la communauté tout entière vient y chanter la messe à
9h, auquel assistent les fidèles catholiques de l’île. Heureux effet de
la Providence, lors de mon passage tombait ce dimanche-là l’une des
grandes fêtes patronales des Rédemptoristes, la Fête du Très-Saint
Rédempteur, fixée de façon mobile au 3ème dimanche de juillet [photo].
La fête liturgique du Très-Saint Rédempteur au 3ème dimanche de
juillet est propre à quelques lieux & quelques congrégations. Le
Pape l’a concédée aux Rédemptoristes comme fête double de 1ère classe
avec octave le 8 mars 1749, mais cette fête est plus ancienne : elle fut
instituée à Venise à la suite d’un vœu fait par le Sénat de cette
ville, en action de grâce pour la rapide cessation de la peste de 1576.
Voici un détail de la chasuble du célébrant où l’on peut lire la devise des Rédemptoristes, tirée du psaume 129, v. 7 Copiosa apud eum redemptio – Près de lui abondante rédemption. [photo].
Retour au monastère des frères en bateau après la sainte messe à Stronsay [photo].
Les conditions de vie aux Orcades sont difficiles. En raison du vent
qui souffle sur l’archipel, presque aucun arbre ne s’y rencontre.
Partout ne sont que pâtures pour moutons et vaches. A ces conditions
déjà rudes, s’ajoutent à Papa Stronsay l’absence de câble fournissant
depuis l’extérieur l’eau ou l’électricité à l’île. Des forages profonds
ont permis aux frères de trouver de l’eau douce, l’électricité est
fournie par des groupes électrogènes. Comme les autres Orcadiens, les
frères élèvent sur l’île des vaches & des moutons [photo].
Les frères ont cependant construit une serre qui produit à profusion
des légumes et des fruits (dont du raisin) et aussi les fleurs qui
serviront à orner les différents autels du monastère : [photo].
Sur l’un des rivages de l’île, les frères ont également construit un ermitage byzantin [photo].
L’accueil de la communauté fut d’une authentique et palpable charité,
qui réchauffait singulièrement le cœur sur ces terres froides &
isolées. Que Dieu bénisse avec largesse cette communauté, que la
Providence pourvoie amplement à ses besoins !