Depuis quelques temps des documents confidentiels émanant de la Maison générale de la Fraternité Saint-Pie X sont divulgués sur Internet. Le Vatican a ses vatileaks et Menzingen ses tradileaks.
Comment procède le plombier anonyme ? Dans la pénombre, il avance masqué et prend soin d’effacer derrière lui les traces de son passage. Muni de gants pour ne pas laisser d’empreintes, d’un coup de clef anglaise il desserre les joints et siphonne l’information qui se répand partout. Une forfaiture sans signature.
Autour de lui, on hésite un peu à reprendre cette information dont la source n’est pas très pure. Mais l’hésitation est de brève durée. Toute honte bue, on inonde les réseaux. L’« éthique » et la « déontologie » dont on se gargarise médiatiquement, sont balayées sans scrupule d’un revers de souris.
Mais la clandestinité est une force vulnérable. Comme l’arroseur arrosé, l’informateur anonyme devient sa propre victime : un plombier plombé. Car la justice immanente se sert, entre autres, de la loi des vases communicants, et soudain le siphon explose en geyser au nez de celui qui croyait l’avoir vidé.
Abbé Alain Lorans