27 décembre 2016

[Paix Liturgique] Chers confrères, n'ayez pas peur de redécouvrir la messe traditionnelle! - l'appel Summorum Pontificum d'un prêtre italien

SOURCE - Paix Liturgique - lettre N°575 - 27 décembre 2016

En ces fêtes de la Nativité, nous sommes heureux de répercuter ce magnifique appel, que l’on pourrait qualifier d’appel Summorum Pontificum, lancé avec ferveur par un curé de paroisse à l’adresse de ses confrères, dans un lieu hautement symbolique, la ville de Trente, celle du Concile qui « canonisa » la messe romaine.

Radio Maria est une radio FM d’origine italienne, présente sur les 5 continents. Cette radio catholique offre chaque jour la messe en direct. Le mardi 29 novembre 2016, elle retransmettait le chapelet, les vêpres et la messe (forme ordinaire) depuis l’église « Santissima Annunziata » (Notre-Dame de l’Annonciation), située aux abords de la cathédrale où s’ouvrit, en 1545, le Concile de Trente.

Nous vous proposons l’homélie donnée en cette occasion par don Rinaldo Bombardelli, recteur de cette église où se célèbre, chaque dimanche, la forme extraordinaire du rite romain. Don Rinaldo profite de la réflexion qu’il livre sur la « quête de Dieu » à laquelle chacun de nous est appelé, pour inviter expressément ses confrères à « redécouvrir la Sainte Messe traditionnelle » qui attire tant les jeunes !

Non seulement il est roboratif de lire les propos de don Rinaldo, prêtre selon le vœu du pape Benoît XVI lorsqu’il a publié Summorum Pontificum – c’est-à-dire prêtre diocésain célébrant l’une et l’autre forme du rite romain avec le désir de participer à l’enrichissement spirituel de ses fidèles – mais aussi de noter que ces propos ont été tenus sur un média catholique grand public, chose bien difficile en France si l’on pense qu'aucune messe selon la forme extraordinaire du rite romain n’a jamais été proposée par Le Jour du Seigneur, par exemple... Voici d’ailleurs un vœu que l’on pourrait former pour 2017 !
***
Frères et sœurs, 
Les lectures de ce jour nous parlent du désir de Dieu, de notre quête de Dieu et de notre rencontre avec Lui en la personne de Jésus. Isaïe parle des nations qui le cherchent avec angoisse. Jésus, et Lui seul, se révèle comme étant notre salut. Le prophète décrit en détail aussi bien la nostalgie de Dieu qui habite en nos cœurs que la plénitude que Dieu seul peut nous offrir. 
Il y a une très belle devise qui remonte à saint Benoît, sur laquelle repose en grande partie la spiritualité bénédictine, et qui résume parfaitement l'attitude de l'homme qui désire s’ouvrir au mystère de Dieu : Quaerere Deum, « Chercher Dieu ». 
Aujourd'hui plus que jamais, la mission de l'Église et celle de chacun d'entre nous, peuple des baptisés, prêtres comme laïcs, est de rechercher Dieu et d'aider nos frères à Le trouver avec nous. Le plus beau, c'est que le Seigneur nous donne tant d'indications et d'outils afin que notre quête ne soit pas vaine et ne s'épuise pas dans les mille et un soucis de la vie ou dans les voies sans issue auxquelles nous sommes souvent confrontés.
Notre belle foi catholique nous offre la possibilité de pouvoir écouter la parole vivante de l'Évangile, par le magistère millénaire de l'Église, dans la sûreté de la doctrine, la grâce des sacrements, de la prière et de la liturgie. 
À propos de liturgie, justement : dans cette église dédiée à Notre-Dame de l'Annonciation, à Trente – et sans une certaine fierté d'appartenir à ce diocèse de Trente qui a eu le privilège d'accueillir, à quelques pas d'ici, l'un des plus grands conciles de l'histoire de l'Église, le concile de Trente, qui a donné lieu à une grande réforme de l'Église portée par toute une cohorte de saintes et de saints –, nous avons la grâce de célébrer chaque dimanche la Sainte Messe traditionnelle. 
Or cette liturgie contient, dans ses silences, dans sa sacralité, dans la centralité qu'elle laisse au sacrifice de Jésus sur la Croix, la réponse à ce Quaerere Deum, ce « Chercher Dieu » dont je parlais tout à l'heure. C'est une liturgie qui attire beaucoup de jeunes, même si cela peut sembler incroyable. 
En fait, je voudrais en profiter pour lancer une invitation à mes frères prêtres qui nous écoutent en ce moment : nous avons tenté par tous les moyens d'attirer les jeunes à l'église et à la messe. Je me souviens des « messes beat », puis des messes rock, de ma jeunesse ainsi que de tous ces artifices plus ou moins extravagants avec lesquels nous voulions attirer les jeunes. Nous l'avons fait de bonne foi, et parfois même avec de grandes attentes qui nous ont souvent déçus. 
Chers confrères dans le sacerdoce, n'ayez pas peur de redécouvrir la Sainte Messe traditionnelle ! En plus d'être une nourriture extraordinaire pour notre vie spirituelle, elle attire, et avec quelle force !, les jeunes. C'est le cas dans le monde entier. C'est le cas aussi ici. Pourquoi ne serait-ce pas aussi le cas chez vous ? 
Le monde a besoin de Dieu. Les nations cherchent Dieu. L'Église peut et doit offrir Dieu. C'est notre devoir, notre mission spécifique et, en même temps, la joie qui remplit notre vie. Cette joie a un nom, et ce nom c'est Jésus-Christ, le fils de la très Sainte Vierge Marie. 
J'ai commencé cette réflexion par une devise bénédictine, je la conclurai par une devise attribuée à saint Bruno, le fondateur des chartreux : Stat Crux Dum Volvitur Orbis, « Le monde tourne, la croix demeure ! ». Jésus est la voie, la vérité, la vie. Jésus est notre salut. Nous avons eu la chance, et Jésus nous appelle « bienheureux » pour cela, d'avoir vu, d'avoir entendu et, de ce fait, d'avoir cru. 
Quand les préoccupations, l’incertitude de l'avenir, les angoisses du présent et le poids du passé risquent de refermer notre cœur, regardons la Croix, regardons Jésus et accrochons-nous aux sacrements, en particulier à la confession et à la Sainte Eucharistie.
Le monde tourne, la Croix demeure ! Demeurer aux côtés de la Croix, c'est, quoi qu'il arrive, se voir offrir la possibilité d'assister aux premières lueurs de l'aube du matin de Pâques, de sécher nos larmes et de jouir du spectacle du triomphe de la vie sur la mort. 
Ainsi soit-il.