27 mars 2017

[Bénédictins de l’Immaculée] 21 mars: l’érection canonique du monastère de Villatalla

« Accueillez-moi, Seigneur, selon
votre parole et je vivrai et je ne
serai pas confondu dans mon attente ».
(Rituel de profession)
SOURCE - Bénédictins de l’Immaculée - 27 mars 2017

Ce 21 mars, fête du trépas de notre bienheureux Père Saint Benoît: jour de grâce et de liesse à Villatalla. Dans une église comble, Mgr Gugliemo Borghetti vient ériger notre monastère en Institut de Vie Consacrée de droit diocésain au cours de la messe solennelle célébrée dans le rite traditionnel par l’ancien vicaire général de Mgr Oliveri, Mgr Giorgio Brancaleoni.

Étaient présents une quinzaine de prêtres du diocèse et plusieurs de diocèses voisins amis de la communauté. Monsieur le Maire avec son écharpe tricolore et le maréchal des carabiniers accompagné de son second représentaient les autorités officielles du pays. Nos voisins et nombreux fidèles, amis et oblats sont venus assister et s’unir de cœur et par la prière à la grâce de cette si belle et émouvante cérémonie au cours de laquelle le Père Jehan et Frère Antoine ont renouvelé leurs vœux solennels monastiques, tandis que Frère Marie promettait obéissance, conversion des mœurs (chasteté et pauvreté) et stabilité pour trois ans.

Dans son homélie, Mgr Borghetti a développé avec éloquence la définition du moine que donne Saint Benoît, « un chercheur de Dieu », de ce Dieu dont le moine a fait l’Absolu de toute sa vie. En voici un extrait dont on peut admirer la profondeur :

« L’étymologie du terme “moine“ signifie celui qui est “seul“. Alors on se demande légitimement: pourquoi l’Église Catholique devrait soutenir le choix de celui qui veut “demeurer seul “ ? Ne serait-il pas plus utile d’orienter les vocations vers une vie plus semblable à celle des paroisses, surtout aujourd’hui où les prêtres sont toujours moins nombreux ?

En réalité, à bien considérer la vie monastique, celle-ci a une importance particulière dans la vie de l’Église, comme l’a toujours souligné le magistère pétrinien. L’homme, par nature a une dimension religieuse qu’on ne peut supprimer et qui oriente son cœur à la recherche de l’Absolu, de Dieu dont il ressent plus ou moins clairement ou confusément l’insatiable besoin.

Quand au cours des évènements de la vie ce besoin affleure à la conscience, il fait de l’homme un chercheur de Dieu. Pour Saint Benoît cela est le signe fondamental et le critère d’une authentique vocation monastique. En milieu chrétien, cette recherche est devenue la « sequela Christi », c’est-à-dire « la voie qui mène à Dieu » dans l’écoute obéissante de sa Parole de grâce, de vérité et de vie.

Le moine n’est donc pas un homme seul mais un homme qui, à travers la solitude de son style de vie, met au centre de tout, Dieu créateur du ciel et de la terre, Dieu auteur de la grâce qui donne sens à la vie présente et future, à la vie qui continuera après le passage crucial de la mort et de la déchéance du corps mortel. La vie et la mort y sont assumées dans l’espérance du Royaume. C’est tout le sens de la fameuse vision que Saint Benoît eut quand il contempla le monde entier ramassé sous un unique rayon de lumière qui l’unissait à Dieu : c’est dans leur rapport intime avec Dieu que toutes les réalités d’ici-bas sont assumées et transfigurées.

C’est donc la recherche de Dieu qui définit le moine et constitue l’axe sur lequel repose sa vie de prière, de travail et d’exemple pour nous tous qui sommes dans le monde sans être du monde »

Après la liturgie solennelle et grandiose de la prière vient celle, tout autant sacrée de la liturgie de l’amitié autour d’un apéritif. Ce sont alors les agapes joyeuses où se retrouvent tous ceux qui se sont unis dans le silence ébloui d’une même communion sacrée.