20 février 2018

[Abbé Jean-Michel Gleize, fsspx - Le Courrier de Rome] L'apologétique à l'épreuve de la raison seule

SOURCE - Abbé Jean-Michel Gleize, fsspx - Le Courrier de Rome - février 2018

1. Saint Augustin a pu dire des manichéens qu’ils étaient « plus diserts et éloquents dans la réfutation des autres, que fermes et sûrs dans la démonstration de leur doctrine » 1. Cajetan eut assez vite l’occasion de vérifier le bien-fondé de cette remarque, lorsqu’il eut rencontré Martin Luther, dans la ville d’Augsbourg, du 12 au 15 octobre 1518, il y aura cette année exactement cinq cents ans. Représentant attitré du pape Léon X, Cajetan reçut Luther avec une bonté toute paternelle. Il lui demanda trois choses : de revenir à de bons sentiments et de rétracter ses erreurs ; de s’engager à ne plus y retomber à l’avenir ; d’éviter encore tout ce qui serait propre à troubler l’Église. Lors de la dernière entrevue, Luther apporta un écrit pour justifier ses positions. Cajetan ne voulut tenir aucun compte de cette explication. Il chercha par un exposé de la doctrine thomiste à le convaincre de son erreur, sans lui permettre aucune observation. Son dernier mot en le congédiant fut : « Va, et ne reviens plus devant moi, à moins que tu ne veuilles rétracter 2». Pourtant, à Augsbourg, Luther ne niait pas encore l’institution divine du Souverain Pontificat, mais (la perspicacité de Cajetan l’avait bien entrevu), cette négation était déjà inscrite dans ses thèses sur les indulgences 3. Elle sera explicite, dès l’année suivante, lors de la dispute de Leipzig, où Jean Eck, un autre représentant du Pape, reprochera à Luther de défendre les positions déjà condamnées de Jean Hus.2. Pour se défendre et pour se justifier, Luther s’appuie sur l’Écriture. Car il en connaît parfaitement tous les lieux, il maîtrise tous ces passages sur lesquels l’exégèse et la théologie traditionnelles faisaient jusqu’ici reposer l’affirmation centrale de la Primauté de saint Pierre et de ses successeurs, notamment le passage de l’Évangile de saint Matthieu, aux versets 18 et 19 du chapitre XVI, le fameux passage du « Tu es Petrus et super hanc petram ædificabo Ecclesiam meam ». De ce verset, qui représente le fondement même de la romanité, Luther fera pourtant découler la négation du pouvoir suprême et universel de l’évêque de Rome. Le sens de l’Écriture était-il donc si transparent ?... S’il est facile d’évoquer des « arguments bibliques » en faveur de l’existence et de la nature de l’autorité dans l’Église, il est beaucoup moins facile d’en retirer tout le parti qu’ils sont censés représenter aux yeux d’une exégèse par trop naïve. La naïveté est excusable, surtout lorsqu’elle provient d’un enthousiasme apologétique excessif 4. Mais elle serait ici trop néfaste pour qu’il ne soit pas urgent de la dissiper. Conscients ou non, les présupposés où elle s’enracine supposent en effet une conception faussée de la Tradition de l’Église, de la Révélation divine et de ses sources autorisées. 
          
3. Le principal – et définitif – argument qui suffit à établir la Primauté de l’évêque de Rome, à l’encontre de toutes les contestations protestantes, n’est pas biblique. Ou du moins, il ne l’est que matériellement, puisque, s’il recourt à l’incise de l’Évangile de saint Matthieu et prend appui sur le « Tu es Petrus », sa force démonstrative lui vient d’abord et avant tout non de l’Écriture mais de l’autorité du Magistère. C’est en effet dans la constitution dogmatique Pastor Æternus du concile Vatican I, en 1870, que réside la véritable force de cet argument, dont les termes se font l’écho d’une Tradition constante et inaltérée. Celle-ci avait déjà trouvé son expression lors du quatrième concile de Constantinople, en 870, puis à l’occasion du deuxième concile de Lyon, en 1274 et enfin avec le concile de Florence en 1439. « Nous enseignons donc et Nous déclarons que, suivant les témoignages de l’Évangile, la primauté de juridiction sur toute l’Église de Dieu a été promise et donnée immédiatement et directement par le Christ notre Seigneur à l’apôtre saint Pierre. C’est en effet au seul Simon, auquel il avait été déjà dit : "Tu t’appelleras Cephas" (Jn, I, 42), après que celui-ci l’avait confessé en disant : "Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant", que le Seigneur a adressé ces paroles solennelles « "Heureux es-tu, Simon, fils de Jona, car ce n’est pas la chair ni le sang qui te l’ont révélé, mais mon Père qui est dans les cieux ; et moi, je te dis que tu es Pierre et que sur cette pierre je bâtirai mon Église et les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle. Et tout ce que tu lieras sur la terre sera lié au ciel, et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié dans le ciel" (Mt, XVI, 16-19). Et c’est au seul Simon Pierre que, après sa Résurrection, Jésus conféra la juridiction de pasteur et de guide suprême sur tout son troupeau en disant : "Pais mes agneaux, pais mes brebis" (Jn, XXI, 15-17) 5. » Le « Tu es Petrus » tire donc toute sa clarté de la déclaration du Magistère, qui en donne l’interprétation authentique au nom de Dieu et en détermine le sens d’une manière infaillible. Le fidèle catholique en acquiert ainsi la certitude absolue et inébranlable que, dans le passage de saint Matthieu, le Saint-Esprit a voulu désigner, sous la métaphore de la pierre, la personne même de saint Pierre et de chacun de tous ses successeurs.
          
4. Cet argument, qui doit s’entendre formellement comme un argument non point biblique mais magistériel n’est sans doute pas le seul. Mais il est le principal. Il l’est, du fait même qu’il est nécessaire et suffisant. À l’inverse, pris tel qu’il figure dans l’Évangile de saint Matthieu, le passage du « Tu es Petrus » est nécessaire mais non suffisant. Il ne suffit pas, à lui seul, car il pré- sente un sens littéral parabolique, qui réclame une clarification. La Primauté de saint Pierre n’y est pas affirmée en termes directs et explicites. Elle y est en quelque sorte voilée par l’expression indirecte et implicite d’une métaphore. Bien sûr, la pierre sur laquelle repose toute la construction de l’Église ne saurait être que la cause première de l’être même de l’Église, dans la dépendance de l’action incessante du Christ. Cependant, pour aller plus loin, et déduire de là que saint Pierre et ses successeurs sont les vicaires du Christ, possédant et exerçant à titre ordinaire son pouvoir de chef suprême de toute l’Église, l’expression littérale de la seule Écriture ne suffit plus. Elle présente même le danger auquel tout lecteur est exposé, lorsqu’il se trouve en face d’une expression polyvalente. Car de fait, le « super hanc petram » de l’Évangile peut renvoyer à des réalités fort diverses, et les Pères de l’Église ont interprété ces paroles de Mt, XVI, 18 en des sens très différents 6 , en disant que la pierre sur laquelle repose l’Église doit s’entendre tantôt de saint Pierre et de ses successeurs, tantôt des douze apôtres représentés par l’un d’entre eux, tantôt de la foi ou de la profession de foi de saint Pierre, tantôt de la divinité du Christ. 
          
5. Pour sa part, Luther a opté pour la troisième de ces interprétations 7. « On en trouve qui affirment comme si c’était un dogme », remarque Cajetan, « que le pouvoir pontifical n’a pas été confié directement à l’homme qui en est le sujet mais qu’il a été attribué à cet homme dans la mesure où il avait reçu le don d’une vertu, de telle sorte que si le don de la vertu est perdu, il est nécessaire du même coup que le pouvoir pontifical soit perdu ; comme si cette vertu était en quelque sorte une substance collante, qui ferait le lien entre l’homme et le pouvoir pontifical. Par là, il se fait que, selon leur opinion, les clefs n’ont pas été données à la personne de saint Pierre mais au don que saint Pierre a reçu, et que ce don est pris comme pouvant se trouver dans un ministre particulier, comme par exemple dans un prêtre, ou dans n’importe quel juste 8. » Luther a bien tenu compte du « Tu es Petrus », mais la lecture qu’il en donne aboutit à faire de l’Église la communion égalitariste de tous les justes, où chacun est identiquement prêtre et pape, du fait même qu’il possède le même don que saint Pierre, celui de la foi auto-justifiante. L’argument biblique pris comme tel,dans l’optique d’une lecture raisonnable, se retournerait donc ici contre l’apologète catholique trop confiant dans les données scripturaires, et aboutirait à la ruine du dogme du Primat. En tout état de cause, remarque le Père Palmieri, pour les protestants, « l’interprétation où la pierre désigne saint Pierre n’est pas certaine ; et, si les catholiques adoptent cette manière de voir, la responsabilité entière leur en échoit ; bien plus, l’interprétation que nous avons mentionnée en troisième lieu est selon eux la plus probable car il semble qu’elle s’appuie sur un plus grand nombre d’autorités 9. » 
          
6. Le principe faux du « sola scriptura » est donc faux non seulement parce qu’il refuse le principe vrai du Magistère ecclésiastique, « règle prochaine et universelle de la vérité en matière de foi et de mœurs » 10, mais encore parce qu’il méconnaît la véritable nature de l’Écriture inspirée. En effet, celle-ci n’est pas si claire par ellemême, au point que l’on puisse s’y appuyer uniquement, et sans recourir à plus d’explication, pour déterminer avec précision l’objet de la croyance, mais elle est au contraire très obscure 11. S’il existe donc deux sources de la Révélation divine, l’Écriture et la Tradition, celles-ci ne se situent pas sur le même plan, car la Tradition est une source qui reste antérieure à l’Écriture du triple point de vue de la chronologie, de l’extension et surtout de la régulation 12. La transmission orale de la Révélation s’est faite avant sa transmission écrite ; la Tradition transmet toute la Révélation, tandis que l’Écriture n’en transmet qu’une partie ; la Tradition doit surtout servir de règle pour comprendre le sens des vérités révélées dans l’Écriture. Et avec cela, la Tradition dépend comme l’Écriture, d’une autre règle d’interprétation qui est le Magistère ecclésiastique. L’Écriture est donc doublement réglée, doublement dépendante : elle dépend premièrement de la Tradition, comme une source dépend d’une autre ; elle dépend ensuite du Magistère, comme une source dépend de la règle prochaine et universelle de vérité, en matière de foi et de mœurs. L’exégèse du « Tu es Petrus » est un exemple qui illustre parfaitement cette situation. Le passage de l’Évangile de saint Matthieu, chapitre XVI, verset 18, dépend tout d’abord de la lecture qu’en donnent les Pères de l’Église et qui représente une autre source des vérités révélées, antérieure à l’Écriture, la source de la Tradition. Mais comme cette lecture des Pères autorise elle-même quatre exégèses différentes, il revient au Magistère de l’Église de définir avec autorité quel est, parmi les différents sens possibles admis par la Tradition, le premier sens littéral inspiré, sur lequel doit se fonder le dogme de la foi catholique 13. C’est ainsi que le concile Vatican I a déclaré infailliblement et définitivement que la pierre sur laquelle repose l’édifice tout entier de la sainte Église est la personne même de saint Pierre et de ses successeurs, et que par conséquent le Primat suprême et universel de juridiction appartient à l’évêque de Rome, de par l’institution du Christ, divinement révélée. 
           
7. Les numéros 9 et 10 de la constitution Dei Verbum du concile Vatican II sont à cet égard inadmissibles, puisqu’ils pèchent gravement par omission, en présentant les deux sources de la Révélation, l’Écriture et la Tradition, comme deux canaux réciproquement complémentaires et concourants à égalité. « Car toutes deux », est-il dit au numéro 9, « jaillissant de la même source divine, ne forment pour ainsi dire qu’un tout et tendent à une même fin. […] C’est pourquoi, l’une et l’autre doivent être reçues et vénérées avec un égal sentiment d’amour et de respect. » En réalité, l’Écriture ne jaillit pas de la source divine exactement de la même manière que la Tradition, puisque la transmission écrite de la Révélation jaillit de sa transmission orale : l’Écriture jaillit de sa source divine à travers la Tradition et par la médiation de celle-ci. Et c’est pourquoi l’une et l’autre ne doivent pas être reçues avec une attitude égale : la Tradition doit l’emporter sur l’Écriture. 
           
8. Voilà aussi pourquoi l’apologétique doit se garder de toute naïveté. L’argument d’une lecture raisonnable de l’Écriture doit être manipulé avec précaution. Car pour être vraiment raisonnable, la lecture de l’Écriture dépend elle-même d’un autre argument beaucoup plus décisif, l’argument de la Tradition. Et les deux, l’argument biblique et l’argument de la Tradition, tirent en définitive toute leur force de l’autorité du Magistère, qui les accré- dite, en proposant avec autorité le sens authentique de la vérité révélée. La tentation est toujours grande d’aller rencontrer les protestants sur leur propre terrain, pour y remporter une victoire aisée, tant le sens de l’Évangile semble transparaître de toute l’évidence d’une simplicité biblique. Mais le théologien, s’il est un peu aguerri et chevronné, a vite appris à se méfier de ces « luce clarius patet », qui font toute la fortune de la controverse facile. Sans doute, oui, il peut être utile de confondre les protestants, en se basant sur les Écritures, pour procéder, selon les règles de l’art, à une réfutation critique. Celle-ci montre que l’on ne saurait s’appuyer sur le texte des Évangiles pour y justifier le principe du libre examen et qu’au contraire le texte divinement inspiré conduit à reconnaître l’institution divine d’un Magistère ecclésiastique. Mais comme toute démarche proprement apologé- tique, celle-ci est une partie intégrante de la théologie et suppose comme telle la régulation initiale du Magistère. La raison qui s’essaye à mettre à l’épreuve le faux principe du « sola scriptura » ne saurait donc être qu’une raisonthéologique, c’est-à-dire une raison déjà éclairée par la foi, « ratio illustrata fide », dit le concile Vatican I 14. Et la vérité de foi qui guide la raison, c’est bien celle dont le Magistère est la règle prochaine et universelle. La raison seule, sans la direction du Magistère, resterait ici aussi impuissante que l’Écriture seule, également privée de sa règle, et il n’est d’ailleurs pas étonnant de voir le protestantisme osciller constamment entre le fidéisme et le rationalisme. 
          
9. Comme tout le reste du donné révélé, l’Écriture est l’expression d’un mystère. Le sens de cette expression, très souvent obscure et équivoque 15, échappe donc nécessairement à la raison. Celle-ci ne saurait à elle seule en donner la démonstration totale, définitive et suffisante. Mais ce sens biblique étant déjà supposé, car indiqué par la double règle de la Tradition et du Magistère (celle-là étant elle-même réglée par celui-ci), la raison peut alors en manifester le bien-fondé et montrer la cohérence interne du texte inspiré 16, dans la dépendance de cette double règle. Ainsi a procédé – et combien magistralement – Cajetan, dans son traité sur l’institution divine du Souverain Pontificat. « Toute la vérité de cette thèse », dit-il en parlant du dogme du Primat, « dépend de la Sainte-Écriture et il y a deux passages principaux qui traitent explicitement de ce mystère : Mt, XVI, 17-19 et Jn, XXI, 15- 17. Donc, c’est d’abord en se rapportant à l’un et à l’autre de ces deux textes qu’il faut se demander si les paroles du Christ ont été dites à saint Pierre et à lui seul 17. » Cajetan veut montrer que l’institution divine du Primat est comprise dans les passages cités de l’Évangile et qu’elle est donc formellement révélée par l’Écriture : voilà précisément quel est l’objet sur lequel porte cette démonstration. S’adressant à Luther au lendemain des entretiens d’Augsbourg, Cajetan recourt à un argument apparemment biblique, mais la lecture raisonnable et l’exégèse serrée qu’il donne du « super hanc petram » découlent tout entières du double argument de Tradition et de Magistère, développé avec ampleur au chapitre XIV de l’opuscule 18. Cet argument d’autorité reste toujours présent à son esprit, à défaut d’être renvoyé explicitement au père de la supposée « Réforme », père en réalité de cette révolte de la raison humaine contre Dieu, qui caractérise comme telle l’époque moderne 19. Révolte où la raison refuse de dépendre d’aucune règle. Mais pour se débarrasser du Pape, Luther n’eut d’autre ressource que de se poser en Pape. Et pour se débarrasser de la règle divine du Magistère, la raison moderne n’eut d’autre solution que de s’autoproclamer déesse. 
          
10. Lorsqu’explosa cette révolution luthérienne, le successeur de saint Pierre gouvernait l’Église comme un prince de la Renaissance, et les historiens ont par la suite jugé sévèrement cette attitude. On a reproché à ce Pape, non sans quelques raisons, de ne pas avoir perçu avec toute la profondeur requise les enjeux de la crise déclenchée par Luther 20. Reconnaissons cependant à Léon X le mérite d’avoir choisi en la personne de Cajetan un vrai théologien, pour prendre les choses en main. Vrai théologien, Cajetan le fut car sa raison était éclairée par sa foi et la foi lui venait de ce Magistère de toujours, dont Léon X se faisait tout de même l’écho. Ce Magistère représente pour le fidèle catholique la vraie lumière qui luit dans les ténèbres 21, et c’est lui qui fait si cruellement défaut au protestant, de quelque obédience qu’il soit, luthérienne ou calviniste, illuministe ou rationaliste. Pas davantage que l’Écriture seule face à la raison, la raison seule face à l’Écriture ne peut faire jaillir la lumière au milieu des ténèbres. Seule le peut la pierre sur laquelle le Christ édifie son Eglise, celle contre laquelle les portes de l’enfer ne prévaudront jamais 22. 
          
Abbé Jean-Michel Gleize
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  1. SAINT AUGUSTIN, De l’utilité de la foi, n° 2 : « … nisi quod ipsos quoque animadvertebam plus in refellendis aliis disertos et copiosos esse, quam in suis probandis firmos et certos manere. » 
  2. Cité par LÉON CRISTIANI, Du Luthéranisme au protestantisme, 1911, p. 64. 
  3. Cf. THOMAS DE VIO CAJETAN, Le Successeur de Pierre, Courrier de Rome, 2014 (2e édition), « Introduction », n° I-IV, P. I-III. 
  4. On retiendra à ce sujet les réflexions pertinentes du PÈRE DE POULPIQUET, dans son maître livre, L’Objet intégral de l’apologétique, Bloud et Cie, 1912, p. 20-21. 
  5. DS 3 053. 
  6. On trouvera toutes les références dans le traité classique de DOMINIQUE PALMIERI, SJ, Tractatus de romano pontifice, thèse I, § V, Rome, 1877, p. 246-247.
  7. CAJETAN l’a bien remarqué en 1521, dans son opuscule De divina institutione summi pontificatus in persona Petri apostoli, où il répond aux objections de Luther. Cf. la traduction française : Le Successeur de Pierre, Courrier de Rome, 2014 (2e édition), chapitre II, n° 9-51, p. 7-25.
  8. CAJETAN, ibidem, n° 9, p. 7.
  9. PALMIERI, ibidem, p. 246. 
  10. PIE XII, Encyclique Humani generis du 12 août 1950, DS 3 884.
  11. SAINT ROBERT BELLARMIN, Première Controverse, livre III, « De verbi Dei interpretatione », chapitre I, Opera omnia, ed. Pedaune Lauriel, 1872, p. 96-98.
  12. JEAN-BAPTISTE FRANZELIN, La Tradition, thèse 21, n° 439- 455, Courrier de Rome, 2008, p. 315-321. Cf. l’article « La transmission du dépôt de la foi. Révélation et Tradition », Courrier de Rome n° 604 (novembre 2017).
  13. Il est vrai qu’en l’absence de toute déclaration du Magistère, le consensus unanime des Pères favorable à une seule interprétation, au détriment d’autres interprétations isolées ou plus restreintes, peut représenter un critère d’appréciation suffisant ; mais il s’agit là d’un critère relatif, donnant une probabilité, tandis que seul le Magistère représente un critère absolu, donnant une certitude infaillible. Cf. MELCHIOR CANO, De locis theologicis, livre VII, chapitre III et JEAN-BAPTISTE FRANZELIN, La Tradition, thèse 14, n° 305-306, Courrier de Rome, 2008, p. 220-221.
  14. Concile Vatican I, constitution Dei Filius, chapitre IV, DS 3 016. 
  15. Comme le remarque saint Robert Bellarmin, déjà cité, le mode d’expression de la sainte Écriture rend celle-ci obscure, car il y a beaucoup de contradictions apparentes, il y a des mots et des phrases équivoques, il y a des phrases commencées et inachevées, il n’y a pas d’ordre logique dans certains passages, il y a des expressions propres à la langue hébraïque, il y a enfin des expressions qui doivent s’entendre au sens figuré. 
  16. Cf. ce qu’en dit SAINT THOMAS dans la Somme théologique, 1a pars, question 32, article 1, ad 2. 
  17. CAJETAN, ibidem, n° 2, p. 4. 
  18. ID., ibidem, n° 317-348, p. 147-160. 
  19. Le premier chapitre du livre de JACQUES MARITAIN, Les Trois réformateurs, est centré sur cette idée fondamentale : Luther proclame l’avènement du « Moi », c’est à dire d’un individualisme destructeur de l’ordre catholique. 
  20. Cf. ANDRÉ DUVAL, OP. « Léon X » dans Catholicisme, T. VII, Letouzey et Ané, 1975, col. 328. Même jugement chez GUY MOLLAT, « Léon X » dans Dictionnaire de théologie catholique, T. IX, 1ere partie, Letouzey et Ané, 1926, col. 330. 
  21. Jn, I, 5. 22. Mt, XVI, 18.