15 décembre 2007

[Le Courrier Picard] Hors l’Église, point de salut

SOURCE - Le Courrier Picard - 15 décembre 2007

Hors l’Église, point de salut AMIENS - Dans une déclaration au Courrier, Mgr Jean-Luc Bouilleret répond clairement mais fermement à la demande des catholiques traditionalistes : ils n’auront pas d’église du diocèse.

Depuis le 5 novembre, les catholiques traditionalistes d'Amiens de la Fraternité Saint Pie X (partisans de Mgr Lefebvre) n'ont plus d'église, le conseil général de la Somme l'ayant vendue au conseil régional.

Des rencontres ont eu lieu depuis le mois de juillet entre les prêtres de la Fraternité et les autorités du diocèse d'Amiens. Les catholiques traditionalistes qui se retrouvent d'une certaine façon « SDF » célèbrent actuellement leur messe tridentine dans la rue face à l'église Saint-Germain et à la cathédrale d'Amiens (encore ce dimanche à 10 heures). Et ils annoncent leur intention de célébrer une messe de minuit, avec une crèche vivante le soir de Noël, devant la cathédrale. Nombreuses sont les réactions de catholiques (des deux camps) qui demandent l'octroi d'une des églises désaffectées dans la Somme.
Contacts avec le Vatican
Mais « il y a un schisme de cette Fraternité Saint-Pie X à l'égard de l’Eglise catholique romaine. Nous sommes en communion totale avec le pape », rappelle Mgr Jean-Luc Bouilleret, évêque d'Amiens. « Il est exact qu'il y a des contacts entre Mgr Fellay, un des évêques de cette Fraternité, et le pape. Mais il n'y a pas d'accord à ce jour. Il n'y a toujours pas de levée d'excommunication et des sanctions à l'égard de ces évêques et de leurs prêtres. Ils ne veulent toujours pas reconnaître Vatican Il, l'oecuménisme et les libertés religieuses. »

Autre fait rappelé par l'évêque : « Il n'y a pas d'églises désaffectées dans le diocèse d'Amiens, placées sous ma responsabilité. Mais il y en a qui dépendent des collectivités territoriales, comme Saint-Germain qui appartient à la ville dAmiens. C'est au maire de prendre ses responsabilités. »

Quant à la question spécifique de la messe en latin, le Motu Proprio, Mgr Bouilleret souligne que « si un groupe stable constitué de nos fidèles veut la messe en latin dans la forme extraordinaire, il n'y aura aucun problème. Je n'ai pas de demande à ce jour »

Pour le reste, l'évêque d'Amiens est très clair : pas question de faire jouer la « charité chrétienne » envers les traditionalistes : « Il n’y a pas de charité authentique sans vérité. Pour une vraie communion, il faut être en charité avec la vérité. »

Et si une commune propose l'un de ses lieux de culte ? «Je consulterai mon conseil épiscopal avant de me prononcer », rétorque l'évêque qui précise encore que si les chrétiens orthodoxes peuvent bénéficier de la mise à disposition de la cathédrale, c'est qu'« eux ne sont pas excommuniés. Cela s'est d'ailleurs déroulé en présence du nonce apostolique ».

JACQUES GOFFINON