15 décembre 2007

[Lettre à Nos Frères Prêtres] Quand La Croix désinforme allègrement... Éditorial - par l'abbé Régis de Cacqueray

SOURCE - Lettre à nos frères prêtres n°36 - Lettre trimestrielle de liaison de la Fraternité Saint-Pie X avec le clergé de France - Décembre 2007

Le vendredi 14 septembre, premier jour (théorique) de l’application du Motu Proprio Summorum Pontificum, le quotidien La Croix sonne la charge. Il s’agit de montrer, démontrer et marteler que ce Motu Proprio est un non-événement, qu’il n’intéresse personne. Les titres sont sans équivoque : « L’ancienne messe ne fait pas recette » ; « Le Motu Proprio ne provoque pas de raz de marée » ; « Au Vatican, une entrée en vigueur dans la plus grande discrétion ». L’éditorialiste du quotidien, l’inénarrable père Michel Kubler, ne mâche pas ses mots : « Dans la pratique, rien ne semble devoir changer » ; « Les traditionalistes n’ont pas vu de renforts venir étoffer leurs rangs » ; « A peine une poignée de "messes en latin" ont été autorisées à ce jour » ; « Beaucoup de bruit pour rien », etc.
 
Nous sommes là en pleine farce. Pour rester dans un registre grave et pondéré, disons sobrement que le « quotidien catholique » désinforme allégrement ses lecteurs (ce n’est pas la première fois).
 
Le Motu Proprio est, en effet, paru le 7 juillet, au moment où les gens partaient en vacances. Le 14 septembre est à peu près le moment où, les mêmes gens étant revenus de vacances, les activités ordinaires reprennent. C’est comme si on entendait juger de l’activité ordinaire d’une paroisse sur ce qui s’y passe le 31 juillet. On est hors de l’honnêteté intellectuelle la plus élémentaire.
 
C’est en réalité maintenant que, à travers la France, les personnes commencent à se contacter, les groupes à se constituer, les demandes à arriver au courrier des curés. Le Motu Proprio va ainsi con-naître une montée progressive en puissance : aujourd’hui, plus d’une centaine de demandes ont déjà été faites, et d’ici à quelques mois elles ne tarderont pas à dépasser le millier. Mais l’on peut parier que La Croix se gardera alors d’y consacrer un dossier, voire simplement un article.

Ce n’est pas non plus dans La Croix que les catholiques pourront connaître les précisions fondamentales qui ont été apportées par le cardinal Castrillon Hoyos, Président de la Commission pontificale Ecclesia Dei, et par Mgr Ranjith, Secrétaire de la Congrégation pour le Culte divin. Pour La Croix, tout ce qui n’entre pas dans ses catégories préconçues est un « non-événement ». Vous trouverez donc ici quelques extraits de ces entretiens dont le « quotidien catholique » s’est bien gardé de parler.
 
Cette publication nécessaire nous empêche de com-menter l’encyclique du Pape. Nous y reviendrons. En attendant, je vous souhaite une bonne année, n’oubliant pas que nous sommes « sauvés dans l’espérance ».

Abbé Régis de CACQUERAY