SOURCE - Ennemond - Fecit - 20 juin 2011
Ces derniers temps, c'est le sauve-qui-peut sur la toile tradilandaise. Les informations fusent, se suivent, et finalement c'est toujours la même chose : Les coups de bluff tentent de sonder les reins et les coeurs... Et on a droit aux mêmes ritournelles : "la balle est dans le camp de la FSSPX" - "l'histoire ne repassera pas les plats" - "C'est le choix décisif pour Ecône" - "l'heure de vérité est arrivé". Et puis, le coup de théâtre passé parce que le temps de l'Eglise n'est pas celui du net, tout redevient comme avant. Ceux qui, parce que leurs familles sont divisées, parce que leurs coeurs sont un peu usés, voulant à tout prix une régularité canonique réconfortante, essayent de mettre le paquet sur la communication. Ils n'entendent pas ces responsables Ecclesia Dei qui, en catimini, à la fin d'un dîner, disent à qui veut l'entendre : pourvu que la Fraternité ne signe pas !
Et on les comprend, la situation des prêtres Ecclesia Dei donne bien des arguments aux prêtres les plus frileux de la Fraternité pour inviter à la prudence pour ne pas se fondre dans le marasme oecuménique qui veut faire entrer dans une Eglise sans limite des Anglicans aux côtés de Hans Kung et de Bernard Fellay. Parmi tous ceux qui ont régularisé leur situation, une moitié a sombré dans le biritualisme. Même Mgr Rifan, qui aurait pu devenir l'évêque du monde traditionaliste régularisé est boudé par les siens, à force de concélébrations... Quant à ceux qui ont résisté dans des situations parfois délicates, ils sont pourchassés de bien des diocèses où seule l'oeuvre de Mgr Lefebvre a droit de cité, par la force des choses.
Et, en même temps, force est de constater que la politique de Mgr Fellay est payante et gagnante. Les préalables sont accordés : en 2007 puis en 2009. Les discussions doctrinales atteignent certainement un but escompté. Oui, nous ne louchons pas. Tout le monde a bien vu que l'épiscopat français restait ce qu'il était. Mais le monopole de Vatican II a vécu. Désormais, par l'exigence de Menzingen, accordée par le pape Benoît XVI, le monolithe est brisé. Une fois que les discussions doctrinales ont été lancées, les failles se sont multipliées. Elles s'appellent Gherardini, De Mattei, Schneider, Radaelli. Toutes ces voix auraient été étouffées jadis. Elles sont désormais portées par l'ouverture de discussions qui ont joué l'appel de l'air dans l'Eglise et ont laissé une belle et vraie leçon au monde catholique : le Concile est discutable. Même la thèse Valuet n'y fait rien. D'autres leçons viendront ensuite.
La Fraternité attendra-t-elle que les trois nappes soient revenues sur tous les autels du monde ? Exigera-t-elle de manière absolue que l'Eglise toute entière soit devenue ce qu'est aujourd'hui le petit monde de la FSSPX ? Allons donc ! Ouvrons les yeux. Mgr Fellay avait demandé qu'un coup de barre soit donné en faveur de la Tradition catholique. Considérons qu'une lutte acharnée se joue, même à Rome, et que cette tradition doit encore être clairement retrouvée au sein de ce brouillard. Certains, se croyant sans doute investis d'une mission divine, se diront que la Fraternité a raté le coche. D'autres diront qu'elle trahit sa mission. Ce fut ainsi depuis des années et des années. Que la FSSPX ait dix ans d'avance ou dix ans de retard importe finalement peu. Qu'elle défende la foi, voilà l'important. Et c'est pour cela qu'elle reste ce fer de lance de la résistance catholique.
Pendant ce temps, les blogs redoublent d'imagination sur le net. Mgr Fellay promet de tenir informés les fidèles sur ce qui sera promis par Rome (pour l'instant absolument rien n'est proposé) et Messa in latino affirme que de belles structures sont offertes, laissant imprudemment les blogs du monde entier dire que la balle est dans le camp de la Fraternité... Aux Etats-Unis, Rorate caeli présente le supérieur du district de France comme un hardliner "ligne dure" de la FSSPX. Le connaissent-ils vraiment ?
On ne peut qu'être invités à mépriser ces sons divergents et à recourir à la seule issue, issue surnaturelle : Depuis Pâques, Mgr Fellay nous invite à ne négliger aucune prière, et surtout aucun sacrifice pour obtenir les grâces de retour des autorités de l'Eglise à la Tradition de l'Eglise. Le reste (que ce soient les plans sur la comète ou les retournements à la Dallas), est tout simplement grotesque.