SOURCE - Jean-Marie Guénois - Le Figaro - 17 juin 2011
A Rome comme à Ecône c'est le silence radio. Il n'est pas question de commenter l'état des discussions doctrinales entre le Saint-Siège et la Fraternité Saint Pie X, les disciples de Mgr Lefebvre. Mais ces discussions sont terminées. Cette discrétion est voulue, des deux côtés, pour ne pas faire pression sur l'issue des conversations très délicates qui ont réuni, depuis octobre 2009 et selon la volonté du pape, une commission de théologiens des deux horizons pour dresser un inventaire méticuleux et argumenté des points d'accord et des questions en litige, essentiellement à propos du Concile Vatican II.
Mais cette "phase" de travail, selon plusieurs sources autorisées et concordantes, est considérée comme accomplie. "Les contacts continuent. Nous arrivons probablement à la fin d'une phase de discussions" avait d'ailleurs laissé entendre, le 1er juin dernier, à Libreville (Gabon), Mgr Bernard Fellay, supérieur de la Fraternité Saint Pie X (successeur direct de Mgr Marcel Lefebvre, et l'un des quatre évêques dont Benoît XVI a levé l'excommunication le 21 janvier 2009).
Un rapport, document de synthèse de ces discussions, a été rédigé qui constate effectivement l'abysse qui sépare encore ceux qui revendiquent être les tenants de la "tradition" et le magistère romain. Mais aussi des points de concordances sur l'interprétation à donner aux textes du Concile Vatican II.
La seule question est maintenant l'issue de ces conversations. Ou plutôt, comment continuer à gérer ce long divorce, consommé le 30 juin 1988 par l'ordination illicite de quatre évêques par Mgr Marcel Lefebvre.
Décision qui est, plus que jamais, "politique" des deux côtés. Car les techniciens théologiens ont simplement formulé - en se parlant directement autour d'une table ce qui était nouveau et avec une précision inégalée - l'état des lieux. Mais cette cartographie théologique, en soi, ne résout rien.
Des deux côtés, on reconnait en effet, que malgré cet éclaircissement où chacun sait sur quoi et pourquoi il s'oppose, "rien n'est encore clair" pour la suite. Et pour cause, car il apparaît d'ores et déjà impossible, à vues humaines, de mener une réconciliation par la méthode du point par point.
Ce qui fait conclure à certains que ce retour ne peut pas aller plus loin que ce que Benoît XVI a lancé (réhabilitation par la levée des excommunications et lancement de ce dialogue théologique). Que tout s'arrêterait donc là, en une sorte de statu quo.
Mais d'autres soutiennent, au contraire, que l'"on ne peut pas parler d'échec" après cette phase de conversations.
En tout état de cause, la balle remonte aux deux décideurs - et non aux commentateurs - en l'occurence et sur ce dossier, Benoît XVI et Mgr Fellay.
A suivre donc. Pour connaitre, l'état d'esprit de fond des deux parties, je vous recommande un site de référence, documentaire, "la crise intégriste", et son dossier spécifique sur ces discussions théologiques où vous trouverez tous les éléments d'éclairage à ce sujet.
A Rome comme à Ecône c'est le silence radio. Il n'est pas question de commenter l'état des discussions doctrinales entre le Saint-Siège et la Fraternité Saint Pie X, les disciples de Mgr Lefebvre. Mais ces discussions sont terminées. Cette discrétion est voulue, des deux côtés, pour ne pas faire pression sur l'issue des conversations très délicates qui ont réuni, depuis octobre 2009 et selon la volonté du pape, une commission de théologiens des deux horizons pour dresser un inventaire méticuleux et argumenté des points d'accord et des questions en litige, essentiellement à propos du Concile Vatican II.
Mais cette "phase" de travail, selon plusieurs sources autorisées et concordantes, est considérée comme accomplie. "Les contacts continuent. Nous arrivons probablement à la fin d'une phase de discussions" avait d'ailleurs laissé entendre, le 1er juin dernier, à Libreville (Gabon), Mgr Bernard Fellay, supérieur de la Fraternité Saint Pie X (successeur direct de Mgr Marcel Lefebvre, et l'un des quatre évêques dont Benoît XVI a levé l'excommunication le 21 janvier 2009).
Un rapport, document de synthèse de ces discussions, a été rédigé qui constate effectivement l'abysse qui sépare encore ceux qui revendiquent être les tenants de la "tradition" et le magistère romain. Mais aussi des points de concordances sur l'interprétation à donner aux textes du Concile Vatican II.
La seule question est maintenant l'issue de ces conversations. Ou plutôt, comment continuer à gérer ce long divorce, consommé le 30 juin 1988 par l'ordination illicite de quatre évêques par Mgr Marcel Lefebvre.
Décision qui est, plus que jamais, "politique" des deux côtés. Car les techniciens théologiens ont simplement formulé - en se parlant directement autour d'une table ce qui était nouveau et avec une précision inégalée - l'état des lieux. Mais cette cartographie théologique, en soi, ne résout rien.
Des deux côtés, on reconnait en effet, que malgré cet éclaircissement où chacun sait sur quoi et pourquoi il s'oppose, "rien n'est encore clair" pour la suite. Et pour cause, car il apparaît d'ores et déjà impossible, à vues humaines, de mener une réconciliation par la méthode du point par point.
Ce qui fait conclure à certains que ce retour ne peut pas aller plus loin que ce que Benoît XVI a lancé (réhabilitation par la levée des excommunications et lancement de ce dialogue théologique). Que tout s'arrêterait donc là, en une sorte de statu quo.
Mais d'autres soutiennent, au contraire, que l'"on ne peut pas parler d'échec" après cette phase de conversations.
En tout état de cause, la balle remonte aux deux décideurs - et non aux commentateurs - en l'occurence et sur ce dossier, Benoît XVI et Mgr Fellay.
A suivre donc. Pour connaitre, l'état d'esprit de fond des deux parties, je vous recommande un site de référence, documentaire, "la crise intégriste", et son dossier spécifique sur ces discussions théologiques où vous trouverez tous les éléments d'éclairage à ce sujet.