SOURCE - Denis Crouan - Pro Liturgia - 7 juin 2011
"Etre "tradi", c'est être centré sur la seule forme extraordinaire du rite romain." C'est un fidèle "traditionaliste" qui l'affirme avec la plus grande assurance. Aux yeux de l'Eglise pourtant, une telle affirmation est erronée. En effet: tout catholique est "tradi" de par son baptême et non en fonction de son attachement à une forme liturgique. Tout catholique est "tradi" parce que la "tradition" - celle qui est authentifiée par le Magistère et non celle que s'autorisent à définir certains groupes de fidèles - est l'action par laquelle l'Eglise transmet la Parole de Dieu comme "de main en main" (Cf. Concile de Trente, Denz. 783). Etre "tradi", c'est simplement être dans l'Eglise et respecter ses pasteurs pour autant qu'ils se montrent sans le moindre doute possible unis au Successeur de Pierre. Un "tradi" est donc celui qui s'efforce de recevoir l'enseignement de l'Eglise pour le faire passer dans sa vie. Et cela n'a strictement aucun rapport avec la forme extraordinaire du rite romain, laquelle a pu être célébrée, au cours des siècles, par des prêtres qui n'étaient pas "tradi" puisqu'ils ne reconnaissaient pas l'autorité du Souverain Pontife. Ainsi, celui qui est attaché à la (véritable) forme ordinaire du rite romain - ou à tout autre rite reconnu par l'Eglise - a tout autant le droit et le devoir de se considérer "tradi" que le fidèle attaché à la forme extraordinaire du rite romain, puisqu'il reçoit l'enseignement de l'Eglise.