SOURCE - Abbé de Caqueray, fsspx - Lettre à Nos Frères Prêtres n°50 - mise en ligne par La Porte Latine - juin 2011
Dans les années 60, la mode était à la « pastorale de l’enfouissement ». Il s’agissait de se montrer le moins possible, de se fondre au maximum dans la masse, de rejeter tout « triomphalisme », de témoigner seulement par le silence, de ne plus prêcher l’Évangile à haute voix.
L’une des applications les plus caricaturales de cette « pastorale de l’enfouissement » s’est réalisée à La Défense, près de Paris. Lorsque, dans ces années 60, ce quartier d’affaires qui regroupe chaque jour 200 000 personnes a été conçu, ses promoteurs ont proposé à l’évêque du lieu d’y bâtir une église. Au nom de la pastorale de « l’enfouissement », cela fut refusé au profit d’un « relais pastoral », simple salle polyvalente. Tant et si bien que quarante ans plus tard, sous la pression, en particulier, de ses fidèles, le diocèse a dû se résoudre à construire à ses frais et dans des conditions moins favorables une véritable église, inaugurée en 2001, Notre-Dame de Pentecôte.
Apparemment, nous commençons à sortir de ce choix pastoral désastreux, qui n’est pas pour rien dans l’effondrement du catholicisme au sein de la vie française. L’affirmation d’une identité catholique redevient à la mode. Ces derniers mois, de nombreux magazines ont publié des dossiers sur « Le retour des catholiques », mettant en vedette des intellectuels, artistes, entrepreneurs, politiques qui n’hésitent plus à s’afficher comme catholiques (même si, malheureusement, ils n’en appliquent pas toutes les prescriptions morales).
On peut cependant regretter que l’épiscopat français reste encore extrêmement timide sur ce point. Si on le compare, par exemple, à l’épiscopat étatsunien (pour la défense de la vie) ou espagnol (pour la défense de la famille), on est frappé du peu d’engagement public des évêques français, de leur parole souvent inaudible, car ordinairement terne et en demi-teinte. Si nos évêques consentaient enfin à parler clair et net, il est certain que l’Église retrouverait un peu de son audience.
Toutefois, dans l’affaire de la scandaleuse photo « Piss Christ » d’Avignon, il est remarquable que, malgré cette frilosité, la pétition ait recueilli plus de 90 000 signatures ; que la manifestation (pacifique) de prière sur place ait rassemblé plus de mille personnes ; que deux évêques (Mgr Cattenoz et le cardinal Barbarin) aient exprimé leur indignation ; que des hommes politiques, des écrivains, des intellectuels aient soutenu la nécessaire protestation contre cette offense envers le Christ, la foi catholique et les sentiments de tous les honnêtes gens.
Abbé Régis de CACQUERAY
Dans les années 60, la mode était à la « pastorale de l’enfouissement ». Il s’agissait de se montrer le moins possible, de se fondre au maximum dans la masse, de rejeter tout « triomphalisme », de témoigner seulement par le silence, de ne plus prêcher l’Évangile à haute voix.
L’une des applications les plus caricaturales de cette « pastorale de l’enfouissement » s’est réalisée à La Défense, près de Paris. Lorsque, dans ces années 60, ce quartier d’affaires qui regroupe chaque jour 200 000 personnes a été conçu, ses promoteurs ont proposé à l’évêque du lieu d’y bâtir une église. Au nom de la pastorale de « l’enfouissement », cela fut refusé au profit d’un « relais pastoral », simple salle polyvalente. Tant et si bien que quarante ans plus tard, sous la pression, en particulier, de ses fidèles, le diocèse a dû se résoudre à construire à ses frais et dans des conditions moins favorables une véritable église, inaugurée en 2001, Notre-Dame de Pentecôte.
Apparemment, nous commençons à sortir de ce choix pastoral désastreux, qui n’est pas pour rien dans l’effondrement du catholicisme au sein de la vie française. L’affirmation d’une identité catholique redevient à la mode. Ces derniers mois, de nombreux magazines ont publié des dossiers sur « Le retour des catholiques », mettant en vedette des intellectuels, artistes, entrepreneurs, politiques qui n’hésitent plus à s’afficher comme catholiques (même si, malheureusement, ils n’en appliquent pas toutes les prescriptions morales).
On peut cependant regretter que l’épiscopat français reste encore extrêmement timide sur ce point. Si on le compare, par exemple, à l’épiscopat étatsunien (pour la défense de la vie) ou espagnol (pour la défense de la famille), on est frappé du peu d’engagement public des évêques français, de leur parole souvent inaudible, car ordinairement terne et en demi-teinte. Si nos évêques consentaient enfin à parler clair et net, il est certain que l’Église retrouverait un peu de son audience.
Toutefois, dans l’affaire de la scandaleuse photo « Piss Christ » d’Avignon, il est remarquable que, malgré cette frilosité, la pétition ait recueilli plus de 90 000 signatures ; que la manifestation (pacifique) de prière sur place ait rassemblé plus de mille personnes ; que deux évêques (Mgr Cattenoz et le cardinal Barbarin) aient exprimé leur indignation ; que des hommes politiques, des écrivains, des intellectuels aient soutenu la nécessaire protestation contre cette offense envers le Christ, la foi catholique et les sentiments de tous les honnêtes gens.
Abbé Régis de CACQUERAY