SOURCE - Loïc Mérian - La Nef - juin 2011
Du 13 au 15 mai dernier se tenait à Rome le 3e colloque sur le motu proprio Summorum Pontificum sous le titre « Une Espérance pour toute l’Église ». On pourrait penser qu’un tel titre était un peu osé de la part des organisateurs, mais la présence active de plusieurs cardinaux, au premier rang desquels le cardinal Canizares, préfet de la Congrégation du Culte divin, ou encore du cardinal Koch, président du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens, venus apporter leur contribution intellectuelle et officielle au colloque, montre qu’il n’en est rien. Le colloque s’étant lui-même terminé par une messe pontificale en forme extraordinaire célébrée par le cardinal Brandmüller, en présence de trois autres cardinaux, à l’autel de la confession de la basilique Saint-Pierre, on mesure le chemin parcouru à Rome en quelques années sur cette question.
La publication conjointe par le Saint-Siège durant le colloque de l’instruction pour l’application du motu proprio, l’intervention le même jour au colloque du secrétaire de la commission Ecclesia Dei dont les pouvoirs ont été élargis, Mgr Pozzo, montrent la volonté du Saint-Père de considérer la forme extraordinaire du rite romain comme un élément essentiel de la vie liturgique de l’Église. Mgr Pozzo l’a rappelé, les instructions du Saint-Siège sur le sujet constituent une « loi universelle » et non « un indult » : « quiconque pense ou agit de manière contraire, porte atteinte à l’unité du rite romain, qui doit être absolument préservée ». Il a également insisté sur la « volonté » du Saint-Père de considérer que la forme extraordinaire est nécessaire pour comprendre la constitution de Vatican II sur la liturgie. Le cardinal Koch, pour sa part, a estimé que la question œcuménique était étroitement liée à la question liturgique et qu’une vision de la liturgie comme une rupture par rapport au passé constituait un obstacle majeur vis-à-vis des autres confessions chrétiennes. En particulier, il a insisté sur la nécessité de revenir à une « orientation » de la liturgie. Il a considéré que le motu proprio n’était que le « commencement » d’un renouveau de la liturgie.
On ne peut que se réjouir de ces affirmations fortes et sans équivoque mais, même si l’évêque de Bayonne, Mgr Aillet, est intervenu au colloque, il est difficile de ne pas constater que ces déclarations ne sont absolument pas reprises au niveau des différents épiscopats nationaux. En France comme dans d’autres pays, on en est encore à la négociation pratique de célébrations devant la pression de groupes de fidèles (jamais spontanément sans demande répétée) ; on fait « œuvre de charité » mais on est encore loin de reconnaître, par principe, les bienfaits de l’enrichissement mutuel des deux formes du rite romain. D’ailleurs, plus Rome insiste ouvertement sur cette question, plus le silence des épiscopats devient difficile à comprendre pour le simple fidèle.
Du 13 au 15 mai dernier se tenait à Rome le 3e colloque sur le motu proprio Summorum Pontificum sous le titre « Une Espérance pour toute l’Église ». On pourrait penser qu’un tel titre était un peu osé de la part des organisateurs, mais la présence active de plusieurs cardinaux, au premier rang desquels le cardinal Canizares, préfet de la Congrégation du Culte divin, ou encore du cardinal Koch, président du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens, venus apporter leur contribution intellectuelle et officielle au colloque, montre qu’il n’en est rien. Le colloque s’étant lui-même terminé par une messe pontificale en forme extraordinaire célébrée par le cardinal Brandmüller, en présence de trois autres cardinaux, à l’autel de la confession de la basilique Saint-Pierre, on mesure le chemin parcouru à Rome en quelques années sur cette question.
La publication conjointe par le Saint-Siège durant le colloque de l’instruction pour l’application du motu proprio, l’intervention le même jour au colloque du secrétaire de la commission Ecclesia Dei dont les pouvoirs ont été élargis, Mgr Pozzo, montrent la volonté du Saint-Père de considérer la forme extraordinaire du rite romain comme un élément essentiel de la vie liturgique de l’Église. Mgr Pozzo l’a rappelé, les instructions du Saint-Siège sur le sujet constituent une « loi universelle » et non « un indult » : « quiconque pense ou agit de manière contraire, porte atteinte à l’unité du rite romain, qui doit être absolument préservée ». Il a également insisté sur la « volonté » du Saint-Père de considérer que la forme extraordinaire est nécessaire pour comprendre la constitution de Vatican II sur la liturgie. Le cardinal Koch, pour sa part, a estimé que la question œcuménique était étroitement liée à la question liturgique et qu’une vision de la liturgie comme une rupture par rapport au passé constituait un obstacle majeur vis-à-vis des autres confessions chrétiennes. En particulier, il a insisté sur la nécessité de revenir à une « orientation » de la liturgie. Il a considéré que le motu proprio n’était que le « commencement » d’un renouveau de la liturgie.
On ne peut que se réjouir de ces affirmations fortes et sans équivoque mais, même si l’évêque de Bayonne, Mgr Aillet, est intervenu au colloque, il est difficile de ne pas constater que ces déclarations ne sont absolument pas reprises au niveau des différents épiscopats nationaux. En France comme dans d’autres pays, on en est encore à la négociation pratique de célébrations devant la pression de groupes de fidèles (jamais spontanément sans demande répétée) ; on fait « œuvre de charité » mais on est encore loin de reconnaître, par principe, les bienfaits de l’enrichissement mutuel des deux formes du rite romain. D’ailleurs, plus Rome insiste ouvertement sur cette question, plus le silence des épiscopats devient difficile à comprendre pour le simple fidèle.