SOURCE - Golias - Romano Libero - 9 août 2011
Le site « Disputationes theologicae » nous offre une réflexion de l’abbé Philippe Laguérie, 59 ans, Supérieur de l’Institut du Bon Pasteur, et ancien « curé » autoproclamé de Saint Nicolas du Chardonnet avant son rabibochage avec Rome au sujet de Vatican II.
Ce texte est intéressant car il nous permet sans doute de mieux situer ce point de vue, qui a sa cohérence et qui se trouve en quelque sorte à mi-chemin entre une adhésion pleine et entière à Vatican II et le refus farouche opposé par les lefebvristes pour qui le Concile dans son ensemble est néfaste et dévastateur.
Selon Philippe Laguérie, « Pour Vatican II, on sait qu’il s’agit d’un concile pastoral non contraignant pour la foi (sauf sur les points antérieurement définis), dont la réception authentique est encore en cours ou à venir, comme l’a si bien exprimé S. E. le cardinal Ricard à Lourdes en 2006 ». Ce que veut dire dans un langage daté l’abbé Laguérie c’est que le dernier Concile n’a finalement pas vraiment d’autorité qui relèverait de la foi. Il ne dit pas que Vatican II serait hérétique, ni d’ailleurs que l’on pourrait simplement mettre cette hypothèse entre parenthèse, qu’il serait dénué de toute autorité, mais simplement que son autorité est en fait très limitée. Vatican II peut éclairer la route mais ne relève pas de l’adhésion de la foi. Et doit encore être bien compris et interprété. Bien enseigné également. « le Concile Vatican II est encore à recevoir. Il faut toujours vérifier que son souffle anime bien en profondeur la vie et le fonctionnement de nos communautés chrétiennes. Il s’agit de vérifier également que l’on ne met pas sous son patronage des façons de vivre, de penser, de célébrer ou de s’organiser qui n’ont rien à voir avec lui. Rester fidèle au Concile ne veut pas dire non plus qu’on demeure nostalgique des premières décennies de sa mise en œuvre ».
En clair, l’après-Concile a constitué une interprétation fallacieuse, idéologique et déviante du vrai Vatican II, sans doute imparfait, mais qui aurait somme toute fort peu à voir avec ce que l’on en a tiré ! Autrement dit, l’interprétation ordinaire et commune de Vatican II qui règne dans l’opinion serait à rejeter au profit d’une lecture minimaliste et correctrice du Concile, du moins de sa lettre, car son « esprit » n’aurait que peu à voir avec cette dernière. En nous fondant sur des travaux comme ceux de l’école de Bologne (héritière de Giuseppe Dossetti et de Giuseppe Alberigo) nous estimons quant à nous qu’une telle hypothèse est non seulement irritante mais indéfendable. Car, du point de vue historique, les textes constituent précisément une sorte de compromis transitoire. Vatican II n’est pas d’abord un corpus figé mais un évènement, une émergence. Sans quoi d’ailleurs, l’initiative du bon Pape Jean n’aurait tout simplement eu aucun sens.
Le site « Disputationes theologicae » nous offre une réflexion de l’abbé Philippe Laguérie, 59 ans, Supérieur de l’Institut du Bon Pasteur, et ancien « curé » autoproclamé de Saint Nicolas du Chardonnet avant son rabibochage avec Rome au sujet de Vatican II.
Ce texte est intéressant car il nous permet sans doute de mieux situer ce point de vue, qui a sa cohérence et qui se trouve en quelque sorte à mi-chemin entre une adhésion pleine et entière à Vatican II et le refus farouche opposé par les lefebvristes pour qui le Concile dans son ensemble est néfaste et dévastateur.
Selon Philippe Laguérie, « Pour Vatican II, on sait qu’il s’agit d’un concile pastoral non contraignant pour la foi (sauf sur les points antérieurement définis), dont la réception authentique est encore en cours ou à venir, comme l’a si bien exprimé S. E. le cardinal Ricard à Lourdes en 2006 ». Ce que veut dire dans un langage daté l’abbé Laguérie c’est que le dernier Concile n’a finalement pas vraiment d’autorité qui relèverait de la foi. Il ne dit pas que Vatican II serait hérétique, ni d’ailleurs que l’on pourrait simplement mettre cette hypothèse entre parenthèse, qu’il serait dénué de toute autorité, mais simplement que son autorité est en fait très limitée. Vatican II peut éclairer la route mais ne relève pas de l’adhésion de la foi. Et doit encore être bien compris et interprété. Bien enseigné également. « le Concile Vatican II est encore à recevoir. Il faut toujours vérifier que son souffle anime bien en profondeur la vie et le fonctionnement de nos communautés chrétiennes. Il s’agit de vérifier également que l’on ne met pas sous son patronage des façons de vivre, de penser, de célébrer ou de s’organiser qui n’ont rien à voir avec lui. Rester fidèle au Concile ne veut pas dire non plus qu’on demeure nostalgique des premières décennies de sa mise en œuvre ».
En clair, l’après-Concile a constitué une interprétation fallacieuse, idéologique et déviante du vrai Vatican II, sans doute imparfait, mais qui aurait somme toute fort peu à voir avec ce que l’on en a tiré ! Autrement dit, l’interprétation ordinaire et commune de Vatican II qui règne dans l’opinion serait à rejeter au profit d’une lecture minimaliste et correctrice du Concile, du moins de sa lettre, car son « esprit » n’aurait que peu à voir avec cette dernière. En nous fondant sur des travaux comme ceux de l’école de Bologne (héritière de Giuseppe Dossetti et de Giuseppe Alberigo) nous estimons quant à nous qu’une telle hypothèse est non seulement irritante mais indéfendable. Car, du point de vue historique, les textes constituent précisément une sorte de compromis transitoire. Vatican II n’est pas d’abord un corpus figé mais un évènement, une émergence. Sans quoi d’ailleurs, l’initiative du bon Pape Jean n’aurait tout simplement eu aucun sens.