SOURCE - L'Echo Républicain - Eric Moine - 31 août 2011
L’installation dans le Poitou de l’abbé Laguérie, figure de proue des catholiques traditionalistes du Bon- Pasteur, n’enchante pas l’évêché poitevin. Mais l’Eure-et-Loir devrait rester un des principaux bastions du mouvement.
Ancien curé de l’église de Saint- Nicolas-du-Chardonnet, quartier général des traditionalistes de la Fraternité Saint-Pie X, l’abbé Philippe Laguérie est aujourd’hui à la tête de son propre mouvement traditionaliste, l’Institut du Bon-Pasteur, qui a installé un séminaire à Courtalain, dans la région de Châteaudun. Le Bon-Pasteur est reconnu par Rome ; pour autant, Philippe Laguérie et ses ouailles n’admettent toujours pas les ouvertures de Vatican II. Aussi, derrière la façade de la réconciliation officielle, ses relations avec l’Eglise ne sont pas devenues paradisiaques. Pour preuve, le déménagement de Philippe Laguérie de la région parisienne vers la région poitevine fait des vagues dans les bénitiers.
«J’émets des réserves quant aux bonnes pratiques ecclésiales»
Au point que l’administrateur apostolique de Poitiers s’est fendu d’un communiqué pour rassurer ses ouailles. Mgr Pascal Winter, qui dirige l’évêché en attendant le remplacement du précédent évêque parti en retraite, explique en somme que Philippe Laguérie lui est tombé du ciel. Mais sur le coin du nez. Le dirigeant des traditionalistes n’a prévenu l’évêque qu’après son installation dans des locaux privés, insiste Pascal Winter : « Il a pris l’initiative de me rencontrer pour m’annoncer cela. Cependant, la nouvelle m’était parvenue quelques jours auparavant. L’abbé Laguérie est ici en tant que citoyen français. Comme tel, il bénéficie de la liberté d’installation et de résidence.»
Pas question, donc, de laisser le traditionaliste prêcher sa bonne parole en dehors de son seul Institut du Bon-Pasteur, son Eglise dans l’Eglise : « Si la loi civile est respectée, j’émets des réserves tout au moins quant aux bonnes pratiques ecclésiales. » Pascal Winter insiste : « Ni l’abbé Laguérie ni l’Institut du Bon-Pasteur n’ont été appelés à venir dans le diocèse de Poitiers, ils n’y exercent donc aucune charge pastorale.»
«Nous ne sommes pas à la rue»
Dans l’évêché poitevin, l’arrivée de Philippe Laguérie et de son secrétariat a été vécue dans le milieu catholique comme un premier pas vers un déménagement plus important. Car le séminaire de Courtalain est devenu trop petit. Le directeur du séminaire d’Eure-et-Loir nie cette velléité : « Il n’a jamais été question que le séminaire de Courtalain le suive là-bas », assure l’abbé Roch Perrel, même s’il doit louer une maison supplémentaire un peu plus loin dans le bourg. « Nous accueillons actuellement une trentaine de séminaristes : des Brésiliens, Français, Italiens, Polonais et même un Chilien. A la rentrée, nous en attendons une douzaine de plus, ce qui va probablement nous obliger à louer une seconde maison. Ce n’est pas idéal et je préférerais trouver un bâtiment plus vaste et éviter de verser des loyers. Mais nous ne sommes pas à la rue et personne ne parle de nous mettre à la porte.»
Les relations du séminaire du Bon-Pasteur avec la population de Courtalain paraissent plutôt bonnes et, avec l’évêché de Chartres, elles sont meilleures qu’avec celui de Poitiers. « Nous avons passé une convention avec l’évêché qui nous donne l’usage de l’église de Courtalain les dimanches et fêtes religieuses. Il nous est aussi demandé de dire la messe à Manou et un peu plus loin dans le diocèse de Blois, près de Vendôme. Nous cherchons donc un nouveau site dans le département d’Eure-et-Loir. Nous avons déjà eu plusieurs opportunités, mais cela ne s’est pas concrétisé. De toute façon, la campagne est un endroit propice pour un séminaire. »
L’Institut du Bon-Pasteur fera donc sa rentrée à Courtalain. Et même si le séminaire finit un jour par déménager, l’Institut n’a pas l’intention d’abandonner son village d’adoption : « Quelques prêtres y resteront de toute façon », affirme-t-on au séminaire.
Eric Moine, avec l’agence de Châteaudun
En France, en Pologne et en Colombie
L’Institut du Bon-Pasteur n’est pas seulement implanté à Courtalain. Ses vingt-cinq prêtres sont également installés à l’église Saint-Eloi de Bordeaux (Gironde). Ils disposent d’une école à Presly, au nord de Bourges (Cher) et animent un centre culturel à Paris, ajoute Roch Perrel: «Nous sommes encore jeunes, nous n’avons que cinq ans, mais nous sommes aussi implantés en Pologne et en Colombie.»
L’installation dans le Poitou de l’abbé Laguérie, figure de proue des catholiques traditionalistes du Bon- Pasteur, n’enchante pas l’évêché poitevin. Mais l’Eure-et-Loir devrait rester un des principaux bastions du mouvement.
Ancien curé de l’église de Saint- Nicolas-du-Chardonnet, quartier général des traditionalistes de la Fraternité Saint-Pie X, l’abbé Philippe Laguérie est aujourd’hui à la tête de son propre mouvement traditionaliste, l’Institut du Bon-Pasteur, qui a installé un séminaire à Courtalain, dans la région de Châteaudun. Le Bon-Pasteur est reconnu par Rome ; pour autant, Philippe Laguérie et ses ouailles n’admettent toujours pas les ouvertures de Vatican II. Aussi, derrière la façade de la réconciliation officielle, ses relations avec l’Eglise ne sont pas devenues paradisiaques. Pour preuve, le déménagement de Philippe Laguérie de la région parisienne vers la région poitevine fait des vagues dans les bénitiers.
«J’émets des réserves quant aux bonnes pratiques ecclésiales»
Au point que l’administrateur apostolique de Poitiers s’est fendu d’un communiqué pour rassurer ses ouailles. Mgr Pascal Winter, qui dirige l’évêché en attendant le remplacement du précédent évêque parti en retraite, explique en somme que Philippe Laguérie lui est tombé du ciel. Mais sur le coin du nez. Le dirigeant des traditionalistes n’a prévenu l’évêque qu’après son installation dans des locaux privés, insiste Pascal Winter : « Il a pris l’initiative de me rencontrer pour m’annoncer cela. Cependant, la nouvelle m’était parvenue quelques jours auparavant. L’abbé Laguérie est ici en tant que citoyen français. Comme tel, il bénéficie de la liberté d’installation et de résidence.»
Pas question, donc, de laisser le traditionaliste prêcher sa bonne parole en dehors de son seul Institut du Bon-Pasteur, son Eglise dans l’Eglise : « Si la loi civile est respectée, j’émets des réserves tout au moins quant aux bonnes pratiques ecclésiales. » Pascal Winter insiste : « Ni l’abbé Laguérie ni l’Institut du Bon-Pasteur n’ont été appelés à venir dans le diocèse de Poitiers, ils n’y exercent donc aucune charge pastorale.»
«Nous ne sommes pas à la rue»
Dans l’évêché poitevin, l’arrivée de Philippe Laguérie et de son secrétariat a été vécue dans le milieu catholique comme un premier pas vers un déménagement plus important. Car le séminaire de Courtalain est devenu trop petit. Le directeur du séminaire d’Eure-et-Loir nie cette velléité : « Il n’a jamais été question que le séminaire de Courtalain le suive là-bas », assure l’abbé Roch Perrel, même s’il doit louer une maison supplémentaire un peu plus loin dans le bourg. « Nous accueillons actuellement une trentaine de séminaristes : des Brésiliens, Français, Italiens, Polonais et même un Chilien. A la rentrée, nous en attendons une douzaine de plus, ce qui va probablement nous obliger à louer une seconde maison. Ce n’est pas idéal et je préférerais trouver un bâtiment plus vaste et éviter de verser des loyers. Mais nous ne sommes pas à la rue et personne ne parle de nous mettre à la porte.»
Les relations du séminaire du Bon-Pasteur avec la population de Courtalain paraissent plutôt bonnes et, avec l’évêché de Chartres, elles sont meilleures qu’avec celui de Poitiers. « Nous avons passé une convention avec l’évêché qui nous donne l’usage de l’église de Courtalain les dimanches et fêtes religieuses. Il nous est aussi demandé de dire la messe à Manou et un peu plus loin dans le diocèse de Blois, près de Vendôme. Nous cherchons donc un nouveau site dans le département d’Eure-et-Loir. Nous avons déjà eu plusieurs opportunités, mais cela ne s’est pas concrétisé. De toute façon, la campagne est un endroit propice pour un séminaire. »
L’Institut du Bon-Pasteur fera donc sa rentrée à Courtalain. Et même si le séminaire finit un jour par déménager, l’Institut n’a pas l’intention d’abandonner son village d’adoption : « Quelques prêtres y resteront de toute façon », affirme-t-on au séminaire.
Eric Moine, avec l’agence de Châteaudun
En France, en Pologne et en Colombie
L’Institut du Bon-Pasteur n’est pas seulement implanté à Courtalain. Ses vingt-cinq prêtres sont également installés à l’église Saint-Eloi de Bordeaux (Gironde). Ils disposent d’une école à Presly, au nord de Bourges (Cher) et animent un centre culturel à Paris, ajoute Roch Perrel: «Nous sommes encore jeunes, nous n’avons que cinq ans, mais nous sommes aussi implantés en Pologne et en Colombie.»