Aujourd’hui, à l’abbaye Notre-Dame de
Fontgombault, c’est un jour de joie. En cette fête du Saint Nom de
Marie, l’abbaye célèbre, en effet, la restauration de la vie monastique
en ce lieu par un groupe de moines venus de l’abbaye Saint-Pierre de
Solesmes, en 1948, sous la conduite du maître des novices de cette
illustre abbaye, dom Édouard Roux.
Le 11 septembre dernier, il y eut
également à Fontgombault la cérémonie de la vêture (prise d’habit).
Voici un extrait de l’homélie prononcée à cette occasion par dom Jean
Pateau, le nouvel abbé de ce monastère :
Voici venu le jour tant attendu de votre vêture. Cet habit, vous le désirez et vous le demandez. De fait, le postulant, c’est celui qui demande. Plus précisément et comme vous venez de le répondre, ce n’est pas seulement un habit que vous désirez, mais la miséricorde de Dieu et la vie fraternelle au sein de la communauté. Dieu et sa miséricorde, la communauté monastique et la vie de charité en son sein, l’habit et votre propre vie, voici trois pôles que vous allez apprendre à composer. Réfléchissons quelques instants sur chacun d’eux.
Dieu, saint Benoît recommande au Père maître de discerner si vous le cherchez. De fait, un homme qui ne chercherait pas Dieu n’aurait pas sa place au monastère. Le moine est un chercheur, avec tout ce que cela comporte de joie quand un peu du voile semble se déchirer, et de peine aussi quand la quête semble ne pas aboutir et que la nuit paraît toujours aussi profonde. Vacare Deo, prendre du temps, perdre du temps pour Dieu est ardu. (…)
Recevoir l’habit monastique, le revêtir chaque matin, c’est revêtir à nouveau le Christ. Au long des années, l’amour propre s’étiole et la vie intérieure, libérée de bien des inquiétudes inutiles, de bien des égoïsmes, se simplifie. Oui, Dieu seul suffit. La vie monastique est vie d’enfance. Le moine n’a que son Dieu et il est heureux. « Tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu… Si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers de Dieu » (Rm 8, 14.17).
Votre vie à Fontgombault se vivra à l’école de la Vierge Marie, à l’école du Fiat. Marie aime cette maison, et ceux qui y habitent l’aiment aussi. Lorsque l’heure de la profession sera arrivée, vous lui remettrez les mérites de toutes vos oeuvres comme la tradition s’en est établie depuis le Père Abbé Édouard. Dès aujourd’hui cependant, Marie vous accompagne et veille sur vous comme une mère aimante, prévenante, compatissante. C’est à Elle que je vous confie.