SOURCE - SPO - 16 septembre 2012
Depuis le dimanche 9 septembre dernier, la communauté traditionnelle de Strasbourg a été transférée de l’église Saint-Joseph (Koenigshoffen) à l’église Saint-Louis, au centre de Strasbourg. Le chapelain de cette communauté est l’abbé Gouyaud. Annonçant la nouvelle, celui-ci avait déclaré :
Depuis le dimanche 9 septembre dernier, la communauté traditionnelle de Strasbourg a été transférée de l’église Saint-Joseph (Koenigshoffen) à l’église Saint-Louis, au centre de Strasbourg. Le chapelain de cette communauté est l’abbé Gouyaud. Annonçant la nouvelle, celui-ci avait déclaré :
cette annonce suscite sans doute des sentiments contrastés.Christian Gouyaud a été ordonné prêtre en 1984. Ancien membre de la Fraternité Saint-Pie X, il a été l’un des fondateurs de la Fraternité Saint-Pierre. Il a enseigné au séminaire de cette fraternité, dont il a même été le recteur. Docteur en théologie, il est incardiné dans l’archidiocèse de Strasbourg depuis 1994. Il est l’un des fondateurs de l’association de prêtres Totus Tuus.
Sur le fond, je tiens à exprimer ma gratitude à Mgr Grallet et au Vicaire épiscopal Jean-Luc Liénard pour les raisons suivantes :
- Je relève surtout la tristesse d’un certain nombre de paroissiens territoriaux de Koenigshoffen qui nous ont bien accueillis et nous ont honorés de leur amitié. Nous avons de notre côté aimé cette belle église dédiée à Saint-Joseph dans laquelle nous nous sommes beaucoup investis pendant cinq années à de multiples égards (propreté, fleurissement, promotion de la dévotion à saint Joseph).
- La question du stationnement dans l’hyper-centre de Strasbourg impliquera aussi des contraintes et des changements d’habitudes. Je précise cependant que l’on peut sans doute garer son véhicule automobile le dimanche matin près de l’Hôpital civil, sur le quai de Finkwiller et près du Pont des Corbeaux. Il y a aussi, à proximité, la station Tram de la Ligne A « Porte de l’Hôpital ».
Quels seront les enjeux ?
- L’église Saint-Louis, construite en 1687, détruite dans un incendie en 1805 et rebâtie en 1825 est un bel édifice, particulièrement propice à la célébration de la forme extraordinaire : maître-autel baroque, grand chœur, belles peintures murales sur la vie du saint roi de France.
- Notre présence au centre-ville donnera une meilleure visibilité à la paroisse La Croix glorieuse. Au fond, il en va d’une croissance homogène : nous étions d’abord un « groupe stable », puis une association publique de fidèles de droit diocésain, puis une paroisse personnelle. Restant « paroisse personnelle », nous est aussi confiée une paroisse territoriale, ce qui achève de nous « normaliser ».
- Pour la première fois depuis 23 ans, un presbytère spacieux (2, quai Charles Frey) est mis à notre disposition. Je saisis cette occasion pour remercier de tout cœur les généreux bienfaiteurs qui nous ont logés gracieusement depuis presque autant de temps. – Pour la première fois de notre histoire, nous ne serons pas astreints à une cohabitation dont nous avons largement fait le tour des limites inhérentes non seulement aux personnes mais aussi au principe même de la juxtaposition dans un même lieu de deux clergés qui ne participent pas à la même mission.
- Surtout, en ayant une responsabilité territoriale, je serai envoyé ad extra pour évangéliser un quartier alors que j’étais jusqu’à présent cantonné à répondre à la demande de ceux qui frappent à notre porte. Même si certains peuvent estimer qu’il est tardif, il s’agit bel et bien d’un acte de confiance de l’archevêque de Strasbourg.
Que ce nouveau départ soit une véritable impulsion, une renaissance, pour la paroisse La Croix glorieuse ! Je vous remercie par avance de votre esprit positif et ecclésial dont je sais pouvoir toujours compter.
- D’abord, respecter les fidèles territoriaux de Saint-Louis dont nous aurons à apprendre la connaissance du terrain ainsi que l’attachement au lieu. Pour ma part, je mettrai mes pas dans ceux du curé qui s’en va, l’abbe Jean-Marie Badina, dont je salue la cordialité de l’accueil. Tous les prêtres nommés à Saint-Louis célèbreront selon les deux formes liturgiques, la forme ordinaire pour les territoriaux et la forme extraordinaire pour les paroissiens de La Croix glorieuse.
- Il s’agira aussi de s’intéresser à un édifice. Jusqu’à présent, nous n’étions jamais vraiment « chez nous ». Ce nouveau dispositif devrait nous inciter à nous attacher à cette église, pour qu’elle soit largement ouverte, qu’elle soit bien entretenue voire, à terme, rafraîchie.
- C’est en mission que nous serons envoyés. Je compte vraiment sur votre coopération, même si ce n’est pas votre quartier.
- Nous aurons des collaborations avec les paroisses Saint-Pierre le Vieux, Saint-Jean et Notre-Dame de Lourdes, notamment dans les domaines de la communication et du caritatif.
À noter que la paroisse, sur son site Internet (ici) propose une page (avec photos) avec les différentes vocations sacerdotales et religieuses issues de cette communauté. Un bon moyen d’apostolat pour montrer la fécondité d’une paroisse. Voici ce qu’en dit son curé :
Depuis une dizaine d’années, une quinzaine de vocations sont issues de – ou qui ont transité par – notre paroisse. Ces jeunes gens et jeunes filles ont fait le choix de renoncer aux attraits du monde pour s’engager dans la sequela Christi : la suite du Christ. Les différentes sortes de vocations sont bien représentées : sacerdotales et religieuses, actives et contemplatives, sédentaires ou missionnaires, diocésaines ou extra-diocésaines, liturgiquement attachées soit à la forme extraordinaire soit à la forme ordinaire du rite romain. Ces vocations sont aussi bien distribuées entre les parties haut-rhinoise et bas-rhinoise de notre communauté.
Tous ces jeunes ont en commun d’avoir pour leur vie une exigence qui va au-delà des critères mondains de réussite ou de succès. Ils ont été saisis par la radicalité de l’Evangile. Ils comprennent que le secret du bonheur est de donner et de se donner. Ils n’évaporent pas leur idéal dans des mythes qui relèvent de l’immaturité (adolescente) ou de l’esthétisme mais le concrétisent dans cette suite du Christ qui est une attention constante à faire sa volonté au moment présent et dans les petites choses. Surtout, ils ne fient pas en eux-mêmes mais veulent dépendre de la grâce par leur vie spirituelle et sacramentelle. Souvent, les familles ont joué un rôle décisif par l’esprit de foi qu’elles ont répandu dans leur foyer, par l’apprentissage des vertus humaines et chrétiennes, par la véritable échelle des valeurs qu’elles ont transmises aux enfants.
A chacun d’entre nous, du reste, quel que soit sa vocation et son état de vie, il est demandé d’inscrire cette exigence de l’Evangile au cœur de sa vie et de mettre ses talents au service de Dieu et de l’Eglise. Tout un programme pour cette nouvelle année pastorale !