Ce pèlerinage Summorum Pontificum
de la Toussaint 2012, au début de l’Année de la Foi, qui va culminer
par une messe dans la Basilique Vaticane a un but quadruple :
1°/Ce sera une action de grâces. Les
pèlerins vont d’abord offrir une messe en forme extraordinaire d’action
de grâces et de soutien filial au Saint Père pour le 5ème anniversaire
du Motu Proprio Summorum Pontificum, qui a pris effet, vous le
savez, le 14 septembre 2007. Pour de très nombreux prêtres, diocésains,
religieux, qui célèbrent désormais leur messe quotidienne en la forme
extraordinaire, c’est un bienfait spirituel vraiment immense, de même
que pour les fidèles des paroisses, paroisses trop rares encore
malheureusement, qui peuvent ainsi bénéficier de cette liturgie et de sa
mystique. On peut dire que l’effet de cet acte du pape Benoît XVI,
c’est la naissance d’un véritable peuple Summorum Pontificum. Il voudrait l’en remercier.
2°/ Ce sera un acte de fidélité à
Pierre. L’autre but est de manifester ainsi notre amour de l’Église et
notre fidélité au Siège de Pierre, tout spécialement dans la conjoncture
actuelle amère et difficile. Nous sommes très conscients que les peines
que supporte aujourd’hui le Saint-Père sont lourdes. La messe romaine
traditionnelle, tout spécialement en son Canon, a toujours été
considérée à elle seule comme une magnifique profession de foi de
l’Église Mater et Magistra : c’est ce credo liturgique que nous voudrions exprimer au Tombeau des Apôtres, auprès du Successeur de Pierre.
3°/ Ce sera une offrande et une
supplication. Nous voulons faire de la sorte un présent au Seigneur très
spécialement pour lui demander les grâces qui sont nécessaires au
Souverain Pontife pour la poursuite de l’œuvre merveilleuse qu’il
accomplit depuis le début de son pontificat, et spécialement aujourd’hui
au sein des croix et des épreuves.
4°/ Enfin, ce sera une expression de
participation à la mission de l’Église. Nous voudrions apporter
visiblement à la nouvelle évangélisation que le Saint-Père entend
promouvoir avec l’Année de la Foi, la coopération de la toujours jeune
liturgie traditionnelle. Elle est clairement le soutien de très
nombreuses familles, d’œuvres catholiques, spécialement d’œuvres de
jeunesse, de catéchismes, d’écoles, et elle est la source de toujours
plus de vocations religieuses et sacerdotales, ce qui aujourd’hui, dans
le monde occidental, est extrêmement précieux.
Il me semble qu’il faut insister sur ce
dernier point. Par la grâce de Dieu, dans certains pays comme la France
et les États-Unis – mais le phénomène pourrait s’étendre –la liturgie
extraordinaire, sans malheureusement remplir les vides, maintient une
croissance vocationnelle importante. En France, par exemple, pour 710
séminaristes diocésains français, il y a 140 séminaristes français (dont
50 de la FSSPX) dans des séminaires voués à la forme extraordinaire,
soit 16%. On retrouve ce rapport dans le nombre des ordinations : 21
nouveaux prêtres extraordinaires pour 97 diocésains cette année. En
outre, la configuration spirituelle du jeune clergé diocésain est en
pleine mutation : les jeunes prêtres des diocèses et les séminaristes
diocésains sont attirés par la célébration des deux formes du rite et le
disent expressément (en France, il n’est pas exagéré d’avancer qu’au
moins un tiers des candidats au sacerdoce diocésain peuvent être
qualifiés de Summorum Pontificum).
Cela, nous voudrions l’exprimer
religieusement par ce pèlerinage et par cette messe à St-Pierre du 3
novembre : ce que l’on peut appeler le peuple Summorum Pontificum,
le petit peuple comme on dit en français pour qualifier les gens
modestes, est à la disposition du Saint-Père, aujourd’hui, pour la
mission de l’Église.