SOURCE - Austremoine - Fecit - 7 décembre 2012
Ce n’est pas une question de sentiment : la crise de l’Eglise n’est pas un problème de sentiment ou de perception, le problème de la messe ne se résume pas dans un son aspect extérieur (même si cela a son importance), le problème du sacerdoce ne se résume pas dans la visibilité extérieure (même si cela est très important).
Ce n’est pas une question de sentiment : la crise de l’Eglise n’est pas un problème de sentiment ou de perception, le problème de la messe ne se résume pas dans un son aspect extérieur (même si cela a son importance), le problème du sacerdoce ne se résume pas dans la visibilité extérieure (même si cela est très important).
Il est vrai que le consensualisme mou voudrait qu’on l’on s’extasia devant chaque bonne parole « traditionnalisante » ou conservatrice, vous me faites pensez à tous ceux qui s’extasiaient parce que le Cardinal Vingt-trois s’étaient agenouillé devant le Saint Sacrement !
Il est vrai qu’il est de bon ton de trouver que les esprits ont changés ou que Rome a changé. Nombreux sont ceux qui voudraient une entente sur de bons sentiments, où chacun serait libre de sa « sensibilité ».
Les principes religieux ne sont pas affaire de relation, de mondanité ou de gentillesse. Ils ne doivent pas être sujets à des ententes politiques ou relationnelles. Les principes d’une doctrine saine sont, ils doivent être conservés dans toute leur exigence. L’apologétique va les présenter de façon à les faire accepter, avec habileté parfois, prévenance surtout, mais sans en altérer ou en cacher les exigences.
Certains voudront croire que le fond des choses a changé dans l’Eglise. Ce n’est pas la réalité. Que certaines choses extérieures aient changé, c’est une évidence, que le regard porté sur la Tradition de l’Eglise ait changé est tout aussi évident, et nous le devons en grande partie à Benoît XVI et à ses deux motu proprio pour lesquels il a encouru les foudres médiatiques.
De façon accidentelle des choses ont changées, certes, mais les principes destructeurs de l’Eglise eux gardent toute leur prédominance dans la vie de l’Eglise. Et dire cela, dire que ce prêtre, malgré son beau zèle, continue hélas d’être imprégné de ce qui détruit l’Eglise, ce n’est pas le critiquer ni le juger.
Prenez l’Espagne : d’une façon globale ce pays n’a pas connu la révolution agressive que nous avons subit en France dans les années 70. Les cérémonies y sont restées d’un aspect traditionnel, les curés ont gardé bien souvent et longtemps la soutane. Mais pour autant, malgré cet extérieur plus sain, la société espagnole s’est délitée, la Foi ne se transmet pas plus que chez nous. Comme quoi le latin et la soutane n’ont fait que ralentir un processus sans pouvoir le stopper.
La faute à qui ? En cela le père Zanotti-Sorkine a raison : la chute des vocations, la chute de la pratique religieuse et la chute des baptêmes n’est pas dû à la société : le responsabilité en incombe principalement à l’Eglise. Que la société soit naturellement hostile à la religion est une situation que vit l’Eglise depuis le début, sans que jamais cela ne l’ait empêché de se développer.
Le problème est dans l’Eglise, il n’est pas ailleurs. Refuser de le considérer, refuser de le reconnaître, refuser d’en prendre toute la mesure, c’est se condamner à rester dans l’impossibilité d’une restauration chaque jour plus urgente, c’est fermer la porte à toute sortie de crise réelle de l’Eglise.
Que ce soit la crise du sacerdoce, la perte du sens du sacré, la sécularisation de la société, le relativisme ambiant, toutes ces calamités sont gravées dans le marbre du Concile. On pourra toujours regretter ces catastrophes, refusez d’en dénoncer la source, ne pas en voir l’origine, alors la crise perdura.