Cela fait maintenant un mois que nous avons la grâce et la joie de nous retrouver tous les dimanches pour le Saint-Sacrifice de la Messe dans la vénérable et majestueuse collégiale Saint-Just.
Notre gratitude doit pouvoir s’exprimer envers le bon Dieu, bien sûr, mais aussi envers toutes les personnes qui ont permis que nous soyons aujourd’hui heureux d’être dans cette église. L’émotion qui était la nôtre le 7 septembre dernier l’exprimait mieux que n’importe quel discours.
Notre gratitude doit s’exprimer en premier lieu envers notre archevêque, son éminence le Cardinal Barbarin, qui a pris cette décision, envers les autorités épiscopales et en particulier le vicaire général, le père Patrick Rollin, qui a beaucoup oeuvré pour que nous puissions trouver une église adaptée à nos besoins. Enfin, elle doit s’exprimer envers nos hôtes, les paroissiens de Saint-Irénée / Saint-Just et leur curé, notre curé, le père Joël Tapsoba, qui nous accueillent comme des frères et qui ont mis tout en oeuvre pour que notre arrivée se passe dans les meilleures conditions possibles.
Je voudrais aussi remercier tout particulièrement les fidèles et les personnes qui ont oeuvré avec ardeur et passion pendant une dizaine de jours au nettoyage et au rangement de la collégiale. Nous avons pu constater à cette occasion combien les lyonnais, et tout particulièrement les habitants du quartier, étaient attachés à leur église.
Depuis quelques années, nous nous étions habitués à des dimensions plus modestes. Un choeur moins grand, un autel moins éloigné, pas de chaire, pas d’orgue, des proportions moins vastes ; et il est possible, après tout, que cela en déstabilise quelques uns. Mais une vraie église c’est cela ! Il va donc falloir s’habituer à ces nouvelles dimensions et respecter ces lieux tels qu’ils ont été voulus par leurs bâtisseurs et par la liturgie.
Permettez-moi d’insister aussi sur le respect que doit nous inspirer une église. Peut-être avons-nous un peu perdu le sens de la considération que nous devons avoir envers un édifice sacré. Ne l’oublions jamais, l’église est avant tout (comme nous le disons aux enfants du catéchisme) la maison de Dieu !
La maison de Dieu… Le sens de Dieu et de Sa grandeur doit nous inspirer le sens du sacré : cela doit favoriser en nous, dès le seuil de l’église, une attitude modeste, digne, silencieuse et toute orientée vers l’autel et le tabernacle. Il ne s’agit pas d’avoir peur de Dieu, bien évidemment, mais de l’aimer comme Il doit l’être, avec adoration et avec le sens de notre petitesse. Les amples proportions de la collégiale Saint-Just n’ont pas pour but de nous écraser ou de nous effrayer mais de nous élever vers une compréhension renouvelée du mystère de Dieu. Ce Dieu qui s’est voulu tout proche mais qui reste l’Indicible, le Très Haut, le Tout-Puissant et notre Maître ineffable.
Les anciens Juifs, fascinés par la majesté du Temple de Jérusalem ne s’en approchaient qu’en tremblant, restant même à distance respectueuse.
Quant à nous, appelés par Notre-Seigneur Jésus-Christ à nous avancer vers l’autel de Dieu dans l’amour et la confiance, restons pénétrés du sens du sacré et de la sainteté des mystères que nous célébrons. Transmettons aux enfants ce sens chrétien de la grandeur et de la tendresse de Dieu, convaincus que l’amour n’exclut pas le respect mais l’exige.
L’installation pour notre communauté dans une nouvelle église sous le patronage de saint Just, doit être pour nous l’occasion d’un nouveau départ qui devra se traduire surtout par toujours plus de ferveur, de piété, par plus d’engagement, par encore plus de bienveillance mutuelle, par encore plus de charité fraternelle, en un mot par plus d’esprit chrétien. Veillons tout spécialement à nous montrer chaleureux, accueillants et respectueux envers tous.
A l’ombre de Notre-Dame de Fourvière qui veille sur nous bien maternellement, à l’exemple de saint Just, exemple d’humilité, de piété, de charité, laissons-nous guider tout au long de cette année, tout au long de notre vie, nous qui avons aujourd’hui la grâce d’être auprès de lui, chez lui, sous son patronage et sa protection.
Abbé Brice Meissonnier, supérieur.