En 1999, Mgr Rodolfo Laise, évêque de San Luis en Argentine,
publiait aux éditions du CIEL « La communion dans la main. Documents et
histoire ». L’évêque argentin entendait ainsi justifier son refus d’introduire
la communion dans la main dont le diocèse est titulaire.
Les réflexions de Mgr A. Schneider sur la communion dans la
main s’inscrivent dans un contexte plus ample comme il s’en est lui-même
expliqué le 12 janvier 2012 à la 4e rencontre pour l’unité catholique
de Paris. A ses yeux, la communion dans la main est l’une des cinq plaies de la
liturgie nouvelle qui « ont été introduites par la pratique d’une mode
déplorable ». Alors que le fidèle reçoit la communion dans la liturgie
traditionnelle, l’usage nouveau permet au fidèle non seulement de se communier,
mais même de se servir.
Pour œuvrer à une conversion des esprits et des cœurs, l’évêque
auxiliaire d’Astana (Kazakhstan) commence par livrer son expérience
personnelle. Il appelle à la barre des témoins Maria Schneider (mère de l’évêque),
Pulcheria Koch (sœur de sa grand-mère) et Marie Stang (paroissienne du diocèse
de Karaganda) pour témoigner de leur adoration et de leur dévotion
eucharistique au temps du communisme.
Le lecteur est alors invité à une longue promenade aux
confins de l’histoire et de la théologie. Il y côtoiera les Pères de l’Église d’Orient
comme de celle d’Occident. Tous, sans exception, ont défendu la communion reçue
du ministre consacré, dans la bouche et à genoux.
L’Écriture elle-même n’atteste-t-elle pas qu’Isaïe a été
purifié par un séraphin avec un charbon ardent avant de prêcher, qu’Ézéchiel a
reçu la Parole de Dieu directement dans sa bouche, que le centurion s’est prosterné
devant le Maître pour demander la guérison de son fils ?
L’unanimité de ces témoignages scripturaires et patristiques
rend d’autant plus scandaleux le processus qui a amené l’autorité à avaliser en
1969 le passage, largement documenté en annexe du livre, de l’abus à l’indult.
Un indult sur lequel il faudra forcément revenir un jour. Contrairement au
bandeau rajouté par l’éditeur et qui mentionne « le rite de communion
pratiqué par Benoît XVI », c’est bien du Seigneur dont il s’agit: «Dominus
est!»