SOURCE - Abbé Couture, fsspx - Lettre aux amis et bienfaiteurs (FSSPX Canada) - mars 2016
Chers Amis et Bienfaiteurs,
Chers Amis et Bienfaiteurs,
Le mois de saint Joseph est toujours uni au Carême. Permettez-moi donc, en ce mois de celui qui est le protecteur des vierges et le grand promoteur des vocations, de partager avec vous des informations intéressantes qu’un zélé confrère a eu la charité de me communiquer au sujet des vocations.
Juste avant le Concile, un article fut écrit pour un périodique destiné aux prêtres. Il s’agissait d’une enquête auprès de 2,000 étudiants de huit petits séminaires au sujet de leur vocation au sacerdoce. Il est très intéressant de voir les raisons principales qu’ils donnent pour vouloir entrer au séminaire. « Je voulais dire la Sainte Messe » fut la réponse principale de 1,326 sur 2,000. « Je voulais aider les autres » arriva deuxième avec 1,306 réponses. « J’aime la vie du prêtre » eut 1,186 réponses. « Je voulais être comme le père Untel » arriva en quatrième avec 828 réponses.
Ces révélations nous indiquent bien dans quelle direction nos efforts doivent se poursuivre. Si nous – cela concerne les parents, grands-parents, professeurs, et non seulement les prêtres – si nous pouvons donner aux jeunes gens un désir du sacerdoce, avec la grâce de Dieu cela les conduira à examiner une vocation possible, et alors à recevoir la grâce qui les portera à la décision finale de se donner tout à Dieu. Voici quelques suggestions très sages.
1.Expliquer les cérémonies de la Sainte Messe aux enfants (surtout aux enfants de chœur). Dans les camps d’été et les classes de catéchisme, les explications sur les ornements, les vases sacrés et les linges d’autel sont toujours bien appréciées. Les enfants aiment à apprendre tout ce qui concerne le grand Mystère de notre Foi. En donnant ces explications, nous leur donnerons l’amour de la messe et planterons dans le cœur de certains garçons le désir de devenir prêtre.
2. Nous devons développer l’esprit missionnaire chez nos jeunes, par exemple les amener à visiter des malades et personnes âgées dans les hôpitaux. Un nombre surprenant de prêtres de la FSSPX sont aussi passés par des troupes scoutes, probablement à cause de la formation du caractère qu’ils y ont reçu et l’esprit de service qui leur fut transmis. La Croisade Eucharistique est excellente aussi, car elle donne le zèle des âmes (sacrifice, prière).
3.Il semble important aussi de favoriser les contacts entre les prêtres et les jeunes. Il faut savoir cultiver l’attraction du sacerdoce chez les meilleurs, l’élite parmi ces jeunes. « Une des fonctions du sacerdoce a toujours été de semer des semences de pureté parfaite et de susciter le désir de la virginité », disait saint Ambroise. La direction spirituelle joue un rôle clef, bien sûr, et cela se trouve surtout dans les écoles traditionnelles où le prêtre peut suivre un jeune pendant plusieurs années et ainsi veiller à la croissance de cette petite et délicate semence. Les papes l’ont toujours dit : les bonnes écoles sont les sources principales des vocations. « Il est nécessaire d’améliorer l’esprit catholique de nos écoles dont on attend les vocations sacerdotales », disait Pie XII. (N. B. : Trois quarts des séminaristes français de la FSSPX viennent de nos écoles.) À défaut des écoles de la FSSPX, il y a toujours l’option de l’école-maison pour éviter la corruption des écoles publiques. Il faut savoir aussi encourager les sorties, les camps, les fins de semaine où les jeunes peuvent rencontrer le prêtre, lui parler, se confier à lui. Quand c’est possible, il est excellent aussi de visiter un séminaire, surtout lors des cérémonies d’ordination.
4. Dans l’étude mentionnée ci-dessus, on demanda aux jeunes s’ils avaient été influencés. 669 d’entre eux admirent l’influence majeure de leur mère dans le choix du sacerdoce. 407 seulement ne furent pas influencés par leur mère. Les autres le furent plus ou moins. Cela signifie que pour 1,593 jeunes sur 2,000 le rôle de leur mère fut un élément déterminant pour leur vocation. Les mères de famille doivent par conséquent recevoir de la direction spirituelle pour savoir comment bien remplir leur rôle. Une mère vraiment catholique, avec une vie intérieure solide, aura plus de chances de voir des vocations parmi ses enfants qu’une autre plus mondaine.
Ce rôle primordial de la mère est confirmé par des statistiques récentes données par Monsieur l’abbé Troadec, directeur de notre séminaire de Flavigny en France. Entre 1996 et 2015, il y a eu en moyenne une vocation française pour 5,8 enfants (auparavant, entre 1986 et 1995, c’était une sur quatre). De plus 80% des séminaristes viennent de familles où la mère reste à la maison.
5. Puis vient la question de l’instruction. Le pape Pie XI disait que « le jardin le plus important et le plus naturel » où devraient pousser les vocations est la famille. Il ajouta même que « les exceptions à cette règle sont rares et ne font que confirmer la règle elle-même ». C’est pourquoi il implorait les prêtres à utiliser tous les moyens, la parole et les écrits, pour instruire les parents de leurs obligations. Il faudrait mettre de bons livres dans les mains des parents, quand on le peut, donner des conférences sur l’éducation des enfants. Tout cela aide énormément. (Par exemple les Sœurs Dominicaines donnent beaucoup de conférences aux parents, et cela porte ses fruits.) Quand l’esprit de sacrifice règne dans une famille, les âmes sont plus généreuses et mieux disposées à répondre à l’appel divin.
6. Sur le site de la Porte Latine, dans le menu de gauche, on trouve une liste des différentes communautés religieuses d’hommes et de femmes en plus de la FSSPX. http://laportelatine.org/accueil/accueil.php . Il est important de parler avec enthousiasme aux jeunes de toutes ces manifestations de la vie religieuse. Cela joua un grand rôle dans la conversion et la vocation de saint Augustin, comme on peut le lire dans ses Confessions au livre VIII.
7. Enfin, et ceci est de la plus haute importance, puisque les vocations sont de Dieu, il faut que les parents prient. « Rogate Dominum messis ut mittet operarios in vineam suam – Priez le Maître de la moisson pour qu’il envoie des ouvriers dans sa vigne » (Matth., 9,38). Le père Mateo, le grand apôtre du Sacré-Cœur, encouragea « l’adoration nocturne dans les foyers » comme un grand moyen de susciter des vocations. (Un bel exemple est Madame Vaughan qui, grâce à son heure sainte quotidienne, eut le bonheur de voir six prêtres et cinq religieuses parmi ses treize enfants !) Il faut promouvoir l’Intronisation dans les familles, mais il faut que ces familles rentrent dans l’esprit intérieur de cette pratique. Le père Mateo voulait que l’heure sainte mensuelle de réparation à la maison soit un moyen de vivre l’intronisation dans les familles, c’est-à-dire de bien honorer le Sacré-Cœur comme le Roi de la famille.
Pour terminer, un très bel exemple de cette prière efficace des parents est celle des mères de Lu, un petit village de 5,000 habitants au nord de l’Italie, qui, grâce à leurs heures saintes hebdomadaires, obtinrent 323 vocations dans leur seul village en quelques dizaines d’années :
O mon Dieu, accordez-moi la grâce qu’un de mes fils devienne prêtre!
Je veux moi-même vivre en bonne chrétienne
Et je veux toujours guider mes enfants à faire ce qui est bien
Pour pouvoir recevoir la grâce, O mon Dieu,
De pouvoir vous donner un saint prêtre! Ainsi soit-il.
Nouvelles du District : Pour nos lecteurs qui l’ont connu, l’abbé Yves Normandin vient de célébrer, le 18 février dernier, ses 91 ans. Il est bien connu pour son livre Un curé dans la rue qui est sorti en 1976, il y a 40 ans déjà. L’abbé Normandin est désormais en chaise roulante et il ne peut plus célébrer la sainte messe. Il réside aux Résidences du Précieux-Sang, à Lévis, Québec. Par gratitude pour tout ce qu’il a fait pour la messe traditionnelle au Canada, gardons-le dans nos prières.
En Jésus, Marie Immaculée et saint Joseph,
Abbé Daniel Couture
Supérieur