20 juin 2016

[breizh-info.com] Loire-Atlantique : une messe traditionnelle en latin dans le Pays de Retz cet été


SOURCE - breizh-info.com - 20 juin 2016

Une messe traditionnelle de rite tridentin – en latin – sera célébrée pour la première fois cet été dans le Pays de Retz, sur la commune de Pornic, au sud de la Bretagne. Une célébration de rite tridentin existait déjà depuis 2008 en l’église de la Madeleine, une section communale de Guérande, sur la rive nord de la Loire, l’été. A Pornic la célébration sera assurée par des prêtres du diocèse.

La lettre n°341 du 26 juin 2012 de la Paix Liturgique indique qu’à l’époque, une demande de messe traditionnelle existait déjà dans le pays de Retz, entre Pornic et Saint-Brévin. Cette demande ancienne se heurtait à deux problèmes, la centralité exercée par les paroisses traditionnelles nantaises (la FSSPX au prieuré Saint-Louis, et à l’école de la Placelière à Château-Thébaud, la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre à l’église Saint-Clément), et le fait, pour les demandes émanant de groupes de familles à cheval entre plusieurs paroisses que « le problème pour le curé est de pouvoir proposer une célébration suffisamment centrale pour fédérer les demandeurs sans bouleverser le calendrier existant des paroisses », écrivait alors la Paix Liturgique.

La messe traditionnelle sera célébrée cet été du 10 juillet au 21 août 2016, nous apprend le Forum Catholique ; l’église choisie est celle du Clion sur Mer, une section de commune de Pornic située à l’intérieur des terres, un peu à l’écart de la route de Port-saint-Père et de Nantes. La messe aura lieu à 9 heures les dimanches et lors de la fête de l’Assomption le 15 août. Les personnes qui souhaitent plus de renseignement ou qui voudraient aider à la chorale ou au service de messe peuvent envoyer un message à l’adresse suivante : messeclion@free.fr Cette décision a été annoncée dans les vœux du père Arnaud de Guibert qui précise que le Clion a choisi pour sa centralité, pour l’existence d’une autre messe dominicale, avancée au samedi 19h, et parce que « à la demande de l’évêque il fallait aussi que les Messes soient célébrées sur le même autel, ce qui nécessite un emmarchement adéquat devant l’autel ». L’horaire permet quant à lui aux curés de célébrer une autre messe, ordinaire celle-là, dans la foulée, à 11h, ailleurs dans leurs paroisses.

La célébration sera assurée par les curés des paroisses avoisinantes : Saint-Jean le Baptiste en Retz (Pornic, Sainte-Marie, Le Clion, La Bernerie, Les Moutiers), Saint-Gildas de la Mer (la Plaine, Préfailles, Saint-Michel-Chef-Chef et son annexe de Tharon-Plage), Saint-Vital en Retz (Chauvé, Frossay, la Sicaudais – section de commune d’Arthon-en-Retz – Saint-Père en Retz, Saint-Viaud) et Saint-Nicolas de l’Estuaire (Corsept, Saint-Brévin, Paimboeuf). Le Père Arnaud de Guibert est le curé titulaire des deux premières, le père Christophe de Cacqueray des deux autres. Ce dernier, qui fut précédemment en poste à Saint-Pierre sur Loire (Ligné, Le Cellier, Saint-Mars du Désert, Couffé, Mouzeil) près d’Ancenis a été formé au séminaire français de Rome où il avait été envoyé par Mgr Marcus, évêque de Nantes de 1982 à 1996.

« Je suis entré au séminaire juste après le bac, et Mgr Marcus voulait que j’aie des diplômes pour ne pas être désemparé si je ne devenais pas prêtre », nous confie en toute modestie le père de Cacqueray. Suite au Motu Proprio prononcé par Benoit XVI en 2007 qui libéralisa la messe traditionnelle dans les paroisses, et permit à des groupes de familles stables et constitués de la demander, « j’ai appris à dire la messe en latin, afin d’être en mesure de répondre à ces familles ». Lorsqu’il est arrivé en Pays de Retz courant 2012, « un groupe de paroissiens est venu me voir pour demander une messe traditionnelle ; mais ils étaient très peu nombreux ». Qu’est-ce qui a changé ? « Il y a un vrai projet d’accueil, ils ont pris contact avec des vacanciers qui aiment cette liturgie mais qui allaient avant à Nantes ou à Guérande pour en profiter, ils s’organisent, il y aura une chorale, des servants de messe, c’est solide ». En revanche la généralisation à l’année est pour l’instant exclue : « certes, les demandeurs sont des gens bien intégrés aux paroisses l’hiver, mais à l’année ils sont trop peu nombreux ».

Le père Arnaud de Guibert, né en 1969, a été formé au séminaire inter-diocésain d’Angers-Nantes. Vicaire à Vallet, puis le Pouliguen, il a été curé à Nozay-Derval avant d’arriver à Pornic il y a quatre ans. Par le passé, il avait accueilli la messe traditionnelle à Mouais, lorsqu’elle a été dite un dimanche sur deux par le père Jimenez Torres : « c’était alors une demande de Châteaubriant, qu’on avait accueilli. L’église de Mouais est jolie, elle était de taille adaptée à la demande, centrale, avec un autel où on peut célébrer des deux côtés, et elle était libre un dimanche sur deux ». Cependant l’expérience n’a pas tenu, notamment parce que les paroissiens venaient d’un peu partout et que le caractère irrégulier de la célébration nuisait à la stabilité du groupe dans la durée. A Pornic, « j’ai eu des demandes de paroissiens en vacances et d’autres qui sont là à l’année et qui vont aussi à la forme ordinaire [la messe issue du Concile, en français, NDLR]. J’ai appris à la dire, notamment à l’abbaye de Randol et j’ai aussi été formé par certains de mes paroissiens qui connaissent cette liturgie. » Les deux curés diront la messe traditionnelle à tour de rôle.

Cette messe d’été au Clion s’ajoute aux célébrations de la messe tridentine déjà assurées par des curés du diocèse de Nantes : l’été aussi à la Madeleine, à l’année dans deux chapelles des Sorinières (la Maillardière) et de Couëron (l’Erdurière) ainsi que par la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre en l’église Saint-Clément de Nantes, un apostolat solide et actif, avec chorale, groupe de scouts, cours pour étudiants et adultes etc. Elle s’inscrit aussi dans la normalisation progressive de la messe en latin au sein des diocèses de France, selon les prescriptions du Motu Proprio de 2007 ; en 2015, il n’y avait plus que 14 diocèses de France où aucune messe diocésaine traditionnelle n’était célébrée, et aucun en Bretagne. Toutes origines confondues, la Bretagne compte aujourd’hui 38 célébrations dans 37 lieux de culte. Un sondage réalisé en 2012 par la Paix Liturgique montre que si la messe traditionnelle était célébrée dans leur paroisse, 30.3% des catholiques pratiquants de Loire-Atlantique y assisteraient chaque semaine et 18.1% une à deux fois par mois, ce qui augurait alors de bonnes perspectives pour son développement dans le département. Riche et universelle, la messe traditionnelle, la messe de toujours trouve de mieux en mieux sa place dans les paroisses bretonnes.