18 juin 2009

[Abbé Alain Lorans - DICI] Des évêques allemands de l’autre côté du miroir

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Pour certains évêques allemands il ne faudrait pas ordonner de prêtres de la Fraternité Saint-Pie X à la fin du mois, de même qu’il n’aurait pas fallu ouvrir, le 7 juin, une nouvelle chapelle à Fulda pour la célébration de la messe tridentine. A leurs yeux, ce ne sont là que des provocations. Selon eux, les prêtres et les fidèles attachés à la Tradition doivent être empêchés de se développer, asphyxiés petit à petit…

En fait d’asphyxie, ces prélats ne manquent pas d’air ! Ils voudraient qu’une crise doctrinale et morale, liturgique et disciplinaire, de plus de quarante ans, soit résolue en moins de six mois. Ils voudraient que tout rentre dans l’ordre comme si de rien n’était, comme s’il n’y avait pas de baisse tragique du nombre des vocations, pas de chute dramatique de la pratique sacramentelle, pas d’état d’« apostasie silencieuse », selon l’expression de Jean-Paul II. Bref, comme si nous étions dans le monde d’Alice au pays des merveilles. Il est grand temps de revenir de ce côté-ci du miroir et d’ouvrir les yeux sur la réalité de l’Eglise !

Là, ils verront que la ligne de partage n’est pas entre Ecône et Rome, mais entre l’Eglise qui a deux mille ans et celle qui n’a pas cinquante ans et que le cardinal Benelli, substitut à la secrétairerie d’Etat, nommait lui-même en 1976, l’« Eglise conciliaire ».

Lorsque cette fracture n’existera plus, la Fraternité cessera d’être perçue comme une provocation. Et ces évêques sauront combien étaient nécessaires les ordinations de prêtres et les bénédictions de chapelles. Pour que vive l’Eglise !

Abbé Alain Lorans