dans la série: "Le bonheur est dans le prêtre", qui présente 10 jeunes prêtres.
| nom : Jean-Cyrille SOW |
De son sourire rayonnent la bonté et une joie presque enfantine. Jean-Cyrille Sow est né il y a 36 ans d'un père sénégalais et d'une mère lyonnaise. Comme beaucoup de jeunes prêtres de la Fraternité Saint Pierre l'organisation créée en 1988 pour ceux qui ne voulaient pas suivre Mgr Lefebvre dans le schisme, Jean-Cyrille Sow n'est pas issu du « milieu » tradi. Il est fier de son père, bénévole au CCFD, et de son frère, chef de choeur à Notre Dame de Paris. Après des études d'histoire de l'art et deux ans comme professeur d'arts plastiques pour les écoles primaires à Paris, Jean-Cyrille rejoint, à 26 ans le séminaire de la Fraternité Saint-Pierre à Wigratzbad (Allemagne), par attirance pour la messe tridentine, dont il ne fait pourtant pas un combat idéologique. Ordonné en 2006, il a commencé son ministère en Afrique. Il est basé depuis deux ans à Saint Etienne, où – à côté des activités paroissiales - il a obtenu de l'évêque de travailler comme aumônier de prison. Il quitte alors sa soutane pour un costume de clergyman plus discret. Hanté par le service des pauvres, l'abbé accompagne concrètement une famille de Roms en grande précarité. Ses deux rêves ? Avancer sur une thèse de doctorat consacrée au Bernin. Et surtout, un jour, repartir en Afrique.
« Etre prêtre en prison, c'est comme un ballon d'oxygène. Je crois que je ne suis jamais autant prêtre qu'avec les prisonniers, pour lesquels je suis signe de la miséricorde de Dieu. Le prêtre est fait pour être au contact de la misère et de la faiblesse humaines. Parfois, des hommes apparemment solides se mettent à pleurer devant moi. Je suis au contact avec le Christ lorsque je touche cette misère. Pour tenir, la prière est très importante. Je sens aussi que je ne suis jamais seul : l'Esprit saint m'assiste, me donne des mots. Saint François d'Assise est pour moi un modèle : pas celui des fleurs et des petits oiseaux, mais celui qui a fondé sa joie sur un renoncement. Il n'y a pas de vraie joie sans renoncement. L'épanouissement humain sans limites est un leurre qui expose à la déception et à l'esclavage. Renoncer, c'est vivre l'expérience de la Croix, qui débouche toujours sur la Résurrection. Ce n'est pas non plus rechercher la souffrance pour elle-même, ce qui serait stérile. »