SOURCE - Lucie Martin - Riposte Laïque - 23 mars 2009
Beaucoup de militants laïques, à juste titre, surveillent de très près l’intégrisme islamique. Mais il ne faut pas oublier, au prétexte qu’il est moins visible, l’intégrisme catholique qui risque de poser des problèmes majeurs dans quelques années, ne serait-ce que parce qu’il pourrait bien s’allier avec l’islam radical.
Très actif en France, l’intégrisme catholique se répand sournoisement à tel point que la télévision suédoise, pays où les catholiques sont moins de 5 %, s’alarme d’un processus de conversion à l’intégrisme catholique de jeunes suédois issus de milieux athées. On estime à 120.000 le nombre d’intégristes en France, mais leur part dans les catholiques pratiquants a été multipliée par 20 en 40 ans, passant de 0,5 % à 10 %.
Les intégristes catholiques ont calqué leurs nouvelles méthodes sur celle des musulmans et on assiste à un processus de « dé-intégration » inverse de celui des communautés immigrées. Alors que la « première génération » des intégristes catholiques (1970) était tellement intégrée dans la société qu’elle recrutait essentiellement dans la grande bourgeoisie, la « troisième génération » a plus de points communs avec les milieux islamistes qu’avec le reste de la population française dont on se demande s’ils en font encore partie !
Voici quelques points communs entre les deux intégrismes, le vert et le noir :
1 – Fort taux de natalité : les intégristes catholiques ont une natalité explosive, en augmentation continuelle, qui dépasse même celle des musulmans et des Africains ! Selon un reportage paru dans 20 minutes, elle est de 7 enfants par femme, alors que leur natalité était à peine supérieure à celle des Français en 1970 (3 enfants par femmes). Ces milieux sont donc constitués en majorité de jeunes, donc qui n’est pas prête de s’éteindre. Un jour viendra où ils seront majoritaires chez les catholiques, ce qui explique que Benoît XVI cède à toutes leurs demandes.
2 – Milieux fermés : en ce domaine, la troisième génération des intégristes catholiques a tourné le dos aux précédentes en appliquant un schéma d’immigré de première génération. Comme les intégristes musulmans vont souvent chercher femme ou mari en Turquie ou en Afrique du Nord, les intégristes catholiques se marient désormais exclusivement entre eux. Ils appellent même « mariages mixtes » les unions conjugales avec des Français. Une étude faite dans une paroisse du centre de la France a montré que tous les « couples mixtes » de la deuxième génération avaient cassé, généralement à cause de la différence grandissante du style de vie et de désaccords dans l’éducation des enfants. Les rares personnes épousant des intégristes catholiques sans en être sont « travaillés au corps » pour qu’ils se convertissent, ce qui est souvent le cas.
3 – Pauvreté et « exclusion » : Alors qu’ils étaient essentiellement bourgeois et électeurs de la droite conservatrice, les milieux intégristes catholiques se sont paupérisés dans ces 10-15 dernières années, ce qui n’est pas sans incidences sur le plan politique et sociologique. Cette paupérisation est due à deux facteurs : le premier, au fait qu’ils ont de plus en plus d’enfants à élever avec un seul salaire ; le second est que, dans l’ensemble, la « troisième génération » bien que plus diplômée que les précédentes, connaît une certaine difficulté d’insertion professionnelle, ce n’est plus une ascension mais une chute sociale. Ce qui implique salaire plus bas. Il y a aussi le cas des « convertis », ces gens devenus intégristes, généralement arrivés par le biais des partis d’extrême droite et dont le profil est assez typé : milieu populaire, diplômé et sans situation (ou situation en décalage avec les diplômes) trouvant dans la religion intégriste une « famille » voire une « patrie » de substitution.
Cette pauvreté peut avoir un impact électoral certain : perte de voix pour la droite réactionnaire qui pourrait se transférer sur la gauche (de nombreuses familles intégristes ne vivent que grâce aux allocations familiales, la gauche les augmentant plus souvent et la droite étant à leur yeux aussi favorable que la gauche à l’avortement et à la « décadence des mœurs », ils pourraient voter socialiste plutôt qu’UMP au 2e tour), abstention massive faute de candidat les intéressants (le FN en général et Marine Le Pen en particulier sont totalement discrédités dans ces milieux) et possible récupération par des mouvements de nature fascistes.
4 – Autarcie culturelle : Comme chez les intégristes musulmans, les intégristes catholiques vivent dans une autarcie culturelle totale : ils ont leurs journaux, leurs livres, leurs maisons d’édition, leur radio, leurs sites Internet et refusent tout apport extérieur. Même chose pour les écoles avec un réseau d’établissements hors-contrat et une université qui fait qu’un enfant intégriste catholique peut ne jamais côtoyer un autre enfant. Les intégristes n’ont pas la télévision (ils s’en sentent exclus), ne vont jamais au cinéma (sauf pour le film de Mel Gibson La Passion) jugé hostile à leurs « valeurs », n’ont pas Internet à domicile, bref, censurent et excluent tout vecteur culturel ne faisant pas de place à leur « culture » selon ce raisonnement : « pas de livres de mon bord à la bibliothèque, la bibliothèque ne veut pas de moi, je n’y vais pas… ». Un jeune intégriste bachelier est ainsi totalement déconnecté de la société : il connaîtra certes par cœur Racine ou Molière, mais pas un seul écrivain connu après 1940, pas une seule référence culturelle commune…
5 – Hostilité au « pays d’accueil » : La troisième génération d’intégristes catholique a tourné le dos avec l’esprit cocardier de leurs parents qui militaient souvent au FN. La France, ils la détestent, comme les petits musulmans fanatiques des banlieues. Leurs modèles : tous ceux qui ont trahis la France : les Vendéens réactionnaires de 1793, les collabos de 1944 (il suffit de voire que le modèle de la jeune génération n’est plus Vichy et Maurras mais le général nazi Degrelle), les terroristes de l’OAS… Ils se sont rapprochés des mouvements régionalistes comme Bloc Identitaire et rêvent même d’un état indépendant appelé Tradiland. La jeune génération admire la Russie de Poutine, l’Iran, est viscéralement hostile aux USA et à Israël, et prône l’alliance avec l’Islam contre la société française dégénérée. On voit même ça et là la défense de l’Islam radical sur les sites Internet intégristes. Le problème est que les deux intégrismes infiltrent l’armée…
6 – Solutions ? : Une politique active contre l’intégrisme catholique et pour la défense de la laïcité doit se développer en trois axes pour un but final : empêcher tout basculement dans l’action directe et toute alliance avec l’Islam.
- Premier point : savoir ne pas aller trop loin. Tout ce qui pourrait passer pour des « persécutions », notamment des fermetures d’écoles ou des condamnations de leurs « intellectuels » ou de leur « clergé » pour des délits d’opinion est à proscrire ou du moins à modérer. La forte solidarité de ce milieu fait que les dégâts seraient plus nombreux que les avantages. Saint-Nicolas-du-Chardonnet est l’exemple d’une gestion intelligente : les intégristes sont regroupés en une église, facile à surveiller. Les en exclure, outre le fait que cela ne sera pas sans morts, risque de les faire basculer dans une révolte désespérée, que l’on écrasera, certes, mais à quel prix…
- Second point, lien direct du premier : s’arranger pour qu’ils aient toujours quelque chose à perdre et également pour qu’ils ne puissent pas se présenter comme des « exclus ». Leur donner quelques églises de village pour qu’ils évacuent leurs chapelles en villes construites généralement à partir de lieux non prévus pour cela et qui leur donne un côté « exclus » dont ils tirent profit. De plus, la réfection et l’entretien de ces églises de village écornera sérieusement leurs réserves financières, qui ne seront plus utilisées à l’expansion. Même chose pour les aides genre RMI qui doivent être utilement. Qu’est ce qui est le plus profitable à la société ? Avoir des élites intégristes infiltrées dans la société ou – par un habile panachage de RMI, d’allocations familiales et d’aides sociales – les en maintenir en dehors avec juste ce qu’il faut pour qu’ils vivotent et ainsi les « neutraliser » ?
- Troisième point : donner habilement par des concessions sans intérêts l’impression qu’ils font partie de la communauté nationale, en donnant par exemple aux mères de familles intégristes catholiques des « médailles des familles nombreuses » (dont, apparemment, elles sont privées pour des raisons inconnues), histoire de leur dire « mais si vous êtes Français ». Ça ne mange pas de pain et ça désamorce. Même chose pour toutes leurs composantes : un prix littéraire de 4e zone pour un de leurs « écrivains », une ou deux nominations au Conseil Economique et Social… Cela pour éviter qu’ils ne se rapprochent des musulmans intégristes en leur fournissant les cadres qui leurs manquent, ce qui serait grave pour la survie de la République. Si on les humilie sans relâche, ils nous le feront payer par pure vengeance. A méditer.
Lucie Martin
Beaucoup de militants laïques, à juste titre, surveillent de très près l’intégrisme islamique. Mais il ne faut pas oublier, au prétexte qu’il est moins visible, l’intégrisme catholique qui risque de poser des problèmes majeurs dans quelques années, ne serait-ce que parce qu’il pourrait bien s’allier avec l’islam radical.
Très actif en France, l’intégrisme catholique se répand sournoisement à tel point que la télévision suédoise, pays où les catholiques sont moins de 5 %, s’alarme d’un processus de conversion à l’intégrisme catholique de jeunes suédois issus de milieux athées. On estime à 120.000 le nombre d’intégristes en France, mais leur part dans les catholiques pratiquants a été multipliée par 20 en 40 ans, passant de 0,5 % à 10 %.
Les intégristes catholiques ont calqué leurs nouvelles méthodes sur celle des musulmans et on assiste à un processus de « dé-intégration » inverse de celui des communautés immigrées. Alors que la « première génération » des intégristes catholiques (1970) était tellement intégrée dans la société qu’elle recrutait essentiellement dans la grande bourgeoisie, la « troisième génération » a plus de points communs avec les milieux islamistes qu’avec le reste de la population française dont on se demande s’ils en font encore partie !
Voici quelques points communs entre les deux intégrismes, le vert et le noir :
1 – Fort taux de natalité : les intégristes catholiques ont une natalité explosive, en augmentation continuelle, qui dépasse même celle des musulmans et des Africains ! Selon un reportage paru dans 20 minutes, elle est de 7 enfants par femme, alors que leur natalité était à peine supérieure à celle des Français en 1970 (3 enfants par femmes). Ces milieux sont donc constitués en majorité de jeunes, donc qui n’est pas prête de s’éteindre. Un jour viendra où ils seront majoritaires chez les catholiques, ce qui explique que Benoît XVI cède à toutes leurs demandes.
2 – Milieux fermés : en ce domaine, la troisième génération des intégristes catholiques a tourné le dos aux précédentes en appliquant un schéma d’immigré de première génération. Comme les intégristes musulmans vont souvent chercher femme ou mari en Turquie ou en Afrique du Nord, les intégristes catholiques se marient désormais exclusivement entre eux. Ils appellent même « mariages mixtes » les unions conjugales avec des Français. Une étude faite dans une paroisse du centre de la France a montré que tous les « couples mixtes » de la deuxième génération avaient cassé, généralement à cause de la différence grandissante du style de vie et de désaccords dans l’éducation des enfants. Les rares personnes épousant des intégristes catholiques sans en être sont « travaillés au corps » pour qu’ils se convertissent, ce qui est souvent le cas.
3 – Pauvreté et « exclusion » : Alors qu’ils étaient essentiellement bourgeois et électeurs de la droite conservatrice, les milieux intégristes catholiques se sont paupérisés dans ces 10-15 dernières années, ce qui n’est pas sans incidences sur le plan politique et sociologique. Cette paupérisation est due à deux facteurs : le premier, au fait qu’ils ont de plus en plus d’enfants à élever avec un seul salaire ; le second est que, dans l’ensemble, la « troisième génération » bien que plus diplômée que les précédentes, connaît une certaine difficulté d’insertion professionnelle, ce n’est plus une ascension mais une chute sociale. Ce qui implique salaire plus bas. Il y a aussi le cas des « convertis », ces gens devenus intégristes, généralement arrivés par le biais des partis d’extrême droite et dont le profil est assez typé : milieu populaire, diplômé et sans situation (ou situation en décalage avec les diplômes) trouvant dans la religion intégriste une « famille » voire une « patrie » de substitution.
Cette pauvreté peut avoir un impact électoral certain : perte de voix pour la droite réactionnaire qui pourrait se transférer sur la gauche (de nombreuses familles intégristes ne vivent que grâce aux allocations familiales, la gauche les augmentant plus souvent et la droite étant à leur yeux aussi favorable que la gauche à l’avortement et à la « décadence des mœurs », ils pourraient voter socialiste plutôt qu’UMP au 2e tour), abstention massive faute de candidat les intéressants (le FN en général et Marine Le Pen en particulier sont totalement discrédités dans ces milieux) et possible récupération par des mouvements de nature fascistes.
4 – Autarcie culturelle : Comme chez les intégristes musulmans, les intégristes catholiques vivent dans une autarcie culturelle totale : ils ont leurs journaux, leurs livres, leurs maisons d’édition, leur radio, leurs sites Internet et refusent tout apport extérieur. Même chose pour les écoles avec un réseau d’établissements hors-contrat et une université qui fait qu’un enfant intégriste catholique peut ne jamais côtoyer un autre enfant. Les intégristes n’ont pas la télévision (ils s’en sentent exclus), ne vont jamais au cinéma (sauf pour le film de Mel Gibson La Passion) jugé hostile à leurs « valeurs », n’ont pas Internet à domicile, bref, censurent et excluent tout vecteur culturel ne faisant pas de place à leur « culture » selon ce raisonnement : « pas de livres de mon bord à la bibliothèque, la bibliothèque ne veut pas de moi, je n’y vais pas… ». Un jeune intégriste bachelier est ainsi totalement déconnecté de la société : il connaîtra certes par cœur Racine ou Molière, mais pas un seul écrivain connu après 1940, pas une seule référence culturelle commune…
5 – Hostilité au « pays d’accueil » : La troisième génération d’intégristes catholique a tourné le dos avec l’esprit cocardier de leurs parents qui militaient souvent au FN. La France, ils la détestent, comme les petits musulmans fanatiques des banlieues. Leurs modèles : tous ceux qui ont trahis la France : les Vendéens réactionnaires de 1793, les collabos de 1944 (il suffit de voire que le modèle de la jeune génération n’est plus Vichy et Maurras mais le général nazi Degrelle), les terroristes de l’OAS… Ils se sont rapprochés des mouvements régionalistes comme Bloc Identitaire et rêvent même d’un état indépendant appelé Tradiland. La jeune génération admire la Russie de Poutine, l’Iran, est viscéralement hostile aux USA et à Israël, et prône l’alliance avec l’Islam contre la société française dégénérée. On voit même ça et là la défense de l’Islam radical sur les sites Internet intégristes. Le problème est que les deux intégrismes infiltrent l’armée…
6 – Solutions ? : Une politique active contre l’intégrisme catholique et pour la défense de la laïcité doit se développer en trois axes pour un but final : empêcher tout basculement dans l’action directe et toute alliance avec l’Islam.
- Premier point : savoir ne pas aller trop loin. Tout ce qui pourrait passer pour des « persécutions », notamment des fermetures d’écoles ou des condamnations de leurs « intellectuels » ou de leur « clergé » pour des délits d’opinion est à proscrire ou du moins à modérer. La forte solidarité de ce milieu fait que les dégâts seraient plus nombreux que les avantages. Saint-Nicolas-du-Chardonnet est l’exemple d’une gestion intelligente : les intégristes sont regroupés en une église, facile à surveiller. Les en exclure, outre le fait que cela ne sera pas sans morts, risque de les faire basculer dans une révolte désespérée, que l’on écrasera, certes, mais à quel prix…
- Second point, lien direct du premier : s’arranger pour qu’ils aient toujours quelque chose à perdre et également pour qu’ils ne puissent pas se présenter comme des « exclus ». Leur donner quelques églises de village pour qu’ils évacuent leurs chapelles en villes construites généralement à partir de lieux non prévus pour cela et qui leur donne un côté « exclus » dont ils tirent profit. De plus, la réfection et l’entretien de ces églises de village écornera sérieusement leurs réserves financières, qui ne seront plus utilisées à l’expansion. Même chose pour les aides genre RMI qui doivent être utilement. Qu’est ce qui est le plus profitable à la société ? Avoir des élites intégristes infiltrées dans la société ou – par un habile panachage de RMI, d’allocations familiales et d’aides sociales – les en maintenir en dehors avec juste ce qu’il faut pour qu’ils vivotent et ainsi les « neutraliser » ?
- Troisième point : donner habilement par des concessions sans intérêts l’impression qu’ils font partie de la communauté nationale, en donnant par exemple aux mères de familles intégristes catholiques des « médailles des familles nombreuses » (dont, apparemment, elles sont privées pour des raisons inconnues), histoire de leur dire « mais si vous êtes Français ». Ça ne mange pas de pain et ça désamorce. Même chose pour toutes leurs composantes : un prix littéraire de 4e zone pour un de leurs « écrivains », une ou deux nominations au Conseil Economique et Social… Cela pour éviter qu’ils ne se rapprochent des musulmans intégristes en leur fournissant les cadres qui leurs manquent, ce qui serait grave pour la survie de la République. Si on les humilie sans relâche, ils nous le feront payer par pure vengeance. A méditer.
Lucie Martin