SOURCE - Luc Perrin - Le Forum Catholique - 17 octobre 2008
[La recension de N. Senèze : entre le marteau et l'enclume] dans La Croix du 16 octobre 2008 est très révélatrice. N.S. relève, avec gourmandise, tout ce qui peut créer des tensions dans "le petit monde de "la tradition", dans le livre de C. Geffroy : et pour toutes les critiques adressées au Tradiland, il le qualifie de "livre courageux". Il donne un satisfecit à C. Geffroy car "il prend en effet le contre-pied de ceux qui, à coups de méthodes dignes de l'agit-prop [sourire à la pensée que ceci est écrit par un journaliste disons engagé], ont fait de la "paix liturgique" un drapeau pour semer le trouble et la discorde dans les diocèses." Pour mieux enfoncer le clou, de la discorde parmi les traditionalistes cette fois, le journal met en titre secondaire en gras la citation suivante : "On a du mal à comprendre le blocage de certains prêtres "traditionnels" qui refusent toute célébration du nouvel Ordo...".
Voilà pour le marteau.
Maintenant l'enclume de la néo-liturgie désacralisatrice militante se déploie dans la seconde moitié de la recension, enclume sur laquelle toutes les bonnes volontés des traditionalistes accommodants se brisent périodiquement. Enclume dont Denis Crouan en France, Adoremus aux USA ont mesuré, eux aussi, l'inentamable résistance, bien avant les tout nouveaux chevaliers de Benoît XVI.
Je la recopie en entier, elle est tellement révélatrice de l'opiniâtreté des tenants de la néo-liturgie. Au passage, N. Senèze fait un gros contre-sens autour des "déficiences" car C. Geffroy rejette énergiquement, à plusieurs reprises, toute déficience du Novus Ordo. Point qu'il a répété avec force lors de la Rencontre de Versailles.
Méditons la voix du néo-liturgisme impénitent, qui va même jusqu'à user de la Messe des Invalides pour promouvoir l'exact opposé ... De l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace : notre journaliste est un digne émule de Danton.
Voilà pour le marteau.
Maintenant l'enclume de la néo-liturgie désacralisatrice militante se déploie dans la seconde moitié de la recension, enclume sur laquelle toutes les bonnes volontés des traditionalistes accommodants se brisent périodiquement. Enclume dont Denis Crouan en France, Adoremus aux USA ont mesuré, eux aussi, l'inentamable résistance, bien avant les tout nouveaux chevaliers de Benoît XVI.
Je la recopie en entier, elle est tellement révélatrice de l'opiniâtreté des tenants de la néo-liturgie. Au passage, N. Senèze fait un gros contre-sens autour des "déficiences" car C. Geffroy rejette énergiquement, à plusieurs reprises, toute déficience du Novus Ordo. Point qu'il a répété avec force lors de la Rencontre de Versailles.
Méditons la voix du néo-liturgisme impénitent, qui va même jusqu'à user de la Messe des Invalides pour promouvoir l'exact opposé ... De l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace : notre journaliste est un digne émule de Danton.
"On a l'impression, à la lecture de ce livre, que l'enrichissement mutuel des deux Missels, prôné par Benoît XVI, ne va finalement que dans un seul sens, la forme ordinaire devenant une sous-liturgie de l'ancienne. Et c'est là sans doute que réside l'ambiguïté de ce propos, qui appelle, comme d'autres avant lui, à une "resacralisation de la liturgie". Avec le reste du monde traditionaliste, il dénonce en effet les "déficiences" du Missel de Paul VI. Outre qu'elles oublient la façon dont maintes célébrations selon l'ancien Missel pouvaient être bâclées, ces critiques éculées sont aujourd'hui loin de correspondre à la réalité. La messe récemment présidée par Benoît XVI aux Invalides a suffisamment rappelé [suffisamment ? allez donc dans les paroisses pour voir...] combien le Missel de Paul VI peut [tout est dans ce verbe "peut" donc pas "est"] être porteur de silence et de recueillement [un peu court pour les "déficiences"].
Reste à savoir aussi si la liturgie chrétienne se doit d'être d'être "sacrée", au sens où elle pousserait à séparer Dieu et les hommes."
L'apologie de la désacralisation en conclusion, à partir d'une définition pour le moins bizarre du "sacré", est un rappel de la persistance dans les esprits de l'enclume néo-liturgique, enclume qui écrase au sol le renouveau dont la Forme ordinaire a tant besoin, en l'empêchant de prendre son envol. Prenons garde à ne pas, même avec les meilleures intentions du monde, conforter en lui donnant du poids, directement ou indirectement, cette redoutable enclume dont La Croix est ici, comme trop souvent hélas, la propagandiste.
Le petit pot de terre traditionaliste est aisé à fissurer voire à briser mais le massif pot de fer à quintuple blindage mental de la néo-liturgie est plus dur à atteindre. C'est pourtant bien lui qui a produit, au moins sérieusement aggravé, la crise dont N. Senèze voudrait nous faire croire qu'elle n'existe pas.
* en italique, le texte de la recension.
Le petit pot de terre traditionaliste est aisé à fissurer voire à briser mais le massif pot de fer à quintuple blindage mental de la néo-liturgie est plus dur à atteindre. C'est pourtant bien lui qui a produit, au moins sérieusement aggravé, la crise dont N. Senèze voudrait nous faire croire qu'elle n'existe pas.
* en italique, le texte de la recension.