20 octobre 2008


Le vade mecum du demandeur de la célébration de la messe extraordinaire - deuxième partie
20 octobre 2008 - Lettre 148 de Paix Liturgique - paixliturgique.com
Le vade mecum du demandeur de la célébration de la messe extraordinaire - deuxième partie Lettre 148 - 20 octobre 2008
Lors de notre précédente lettre, nous avons étudié ce qu'il convenait de faire pour répondre à l’invitation du Saint-Père en demandant la mise en place de la célébration d'une messe dans la forme « Extraordinaire » dans sa propre paroisse.
Ainsi, nous vous avons invité à vous adresser à votre curé pour lui demander de célébrer une messe " EXTRA" chaque dimanche dans votre paroisse.

Depuis une semaine, vous êtes très nombreux à nous faire connaître la situation de blocage dans laquelle vous vous trouvez, la plupart du temps après l'échec de votre courtoise demande auprès de votre curé et vous ne savez plus quoi faire…

C'est pourquoi, en nous appuyant une nouvelle fois sur l’expérience des nombreux témoignages que les groupes de demandeurs nous font parvenir depuis des mois, nous allons tenter de proposer ce que pourraient être les actions que vous pourriez continuer à mettre en œuvre pour poursuivre votre demande de célébration " Extraordinaire" dans votre paroisse et pour y instaurer au plus vite l'unité, dans la légitime diversité entre tous les catholiques.


LES FIDELES FACE A UNE REPONSE NEGATIVE


Malheureusement, et trop souvent, vos démarches entreprises auprès du curé de votre paroisse et les rencontres formelles ou amicales (quand vous parvenez à obtenir de telles rencontres), se soldent par une réponse négative et on vous a bien fait comprendre qu’il n’était pas utile d’insister…

Pourtant vous ne voulez pas et vous ne pouvez pas en rester là…
Aussi, vous vous posez la question de ce qu'il faut faire au niveau où vous vous trouvez.

La réponse négative, définitive et ferme que vous a donné votre curé se fonde le plus souvent autour de deux thèmes qui nécessitent des réponses distinctes.


LE PREMIER CAS : LE CURE S'APPUIE SUR LE REFUS DU CONSEIL PAROISSIAL POUR REFUSER DE DONNER SUITE

Une remarque : canoniquement le curé est le "parton" de sa paroisse et le conseil paroissiale qui a un rôle uniquement consultatif ne peut pas s'opposer à ses décisions, cependant " Pastoralement " le curé peut juger que l'avis négatif de son conseil l'empêche de donner suite à votre demande , c'est le cas que nous envisageons ici.

Cet argument souvent mis en avant n'est pas rédhibitoire.

Il va donc falloir que vous retroussiez vos manches et que vous partiez à la rencontre des membres du conseil paroissial.

Vous pouvez aller à la rencontre du conseil paroissial dans son ensemble, c'est-à-dire en demandant de participer à la prochaine réunion du dit conseil pour faire connaissance, présenter votre demande, régler les incompréhensions, démontrer le sérieux de votre démarche et interroger les membres du conseil sur les motifs qu'ils pourraient invoquer pour refuser ce qui n'est en fait qu'une étape vers l'unité paroissiale reconstituée.

Les expériences de ce type de rencontres montrent que rares sont les conseils homogènes et qu'arrivés à ce niveau de dialogue, les conseils apparaissent comme moins unanimement catégoriques que ce que l'on vous avait dit… On s’aperçoit en effet très vite que des opinions différentes à notre sujet s'y côtoient, entre ceux qui souhaitent satisfaire notre demande et ceux qui pour des raisons souvent éloignés de votre requête s'y opposent.

Les plus souvent ceux qui s'opposent à votre requête vont ressortir quelques vielles lunes qui ne manquent pas de surprendre les plus jeunes : Ainsi, parmi quelques exemples vécus, on pourra refuser votre demande au prétexte que votre attachement liturgique fait de vous quelqu’un d’hostile à la condamnation de l'Action Française par le Pape en 1929, ou pire, de dangereux maréchalistes ou encore des nostalgiques de l'Algérie française…

Lorsque vous aurez expliqué que tout cela vous semble bien lointain et dans tous les cas totalement étranger à votre requête, l'on reviendra sur les craintes que vous représentez par rapport aux « acquis de Vatican II » et vos positions bien connues vis-à-vis du dialogue interreligieux : lorsque vous aurez une nouvelle fois démontré que tout cela n'a pas de rapport avec votre demande et que vous n'étiez pas nés au moment d'un concile qui vous semble aussi loin que Vatican I ou le concile de Trente, vous aurez peut-être ébranlé les plus ouverts de vos interlocuteurs qui commenceront alors à s'intéresser à vos propres motivations.

Mais les "risques" qu'encourent les adversaires de la réconciliation dans ce type de rencontre, font qu'ils feront tout pour qu'elle n'ait tout simplement pas lieu et il vous faudra alors prendre votre bâton de pèlerin pour aller à la rencontre individuelle de chacun des membres du conseil paroissial pour tenter de les convaincre de votre bonne foi… la quête de l'unité est à ce prix.


LE SECOND CAS : LE CURE NE VEUT PAS DONNER SUITE de SA PROPRE INITIATIVE


Le plus souvent le curé justifiera sa décision sur sa conviction que votre demande n'émane pas d'un groupe suffisant de fidèles de sa paroisse. Vous aurez alors beau insister pour demander au curé d'organiser une réunion publique ou l'implorer de célébrer une messe expérimentale, le plus souvent rien n'y fera car sa religion sera faite à propos de votre demande… Même si elle s'enracine sur des motifs étrangers à celle-ci, le fait que le vicaire général du diocèse par exemple lui a clairement dit qu'il n'était pas question pour lui, curé, d'accepter votre demande. Les exemples de cette situation sont plus que nombreux sur Paris ou Versailles.

Dans ce cas, comme pour le précédent, l'une de vos premières réactions devra être de joindre les membres du conseil paroissial davantage pour les informer que pour leur faire modifier leur avis... Puisque votre curé dans ce cas vous a dit que c'était de sa propre autorité qu'il ne souhaitait pas donner suite à votre demande et pas en se fondant sur une supposée opposition de son conseil.

Il ne vous restera plus qu'à tenter d'enquêter auprès de l'ensemble des paroissiens de votre paroisse pour savoir ce qu'ils pensent eux-mêmes à ce sujet.

Pour ce faire, il n'est pas question, dans un premier temps, d'aller à la rencontre de vos frères à la sortie des messes : ce serait prématuré car l'on vous présenterait immédiatement comme des agitateurs dont le seul but serait de provoquer des troubles dans la paroisse, ce qui est tout à l'opposé de ce que nous voulons faire…

Les expériences tentées ici ou là nous invitent plutôt à lancer via des " boîtages postaux ", c'est-à-dire par des distributions dans les boites aux lettres, une grande enquête auprès de la population de votre paroisse.

Cette action a toujours eu trois effets :

- Le premier sera de faire sortir votre demande, jusqu'alors confinée autour de quelques familles et du curé, sur la place publique et vous aurez tout à y gagner car des débats qui s'en suivront sortira la solution.

- Deuxièmement, il est clair que parmi les fidèles qui se révèleront il y a de grandes chances que plusieurs se déclarent, comme vous, favorables à la célébration dans votre paroisse d'une messe " Extraordinaire" ; c'est fort heureusement qu'ils viendront renforcer votre groupe de demandeurs.

- Enfin, vont aussi se révéler un nombre important de catholiques droits et sincères qui, sans se joindre à votre demande sur le fond se trouveront sincèrement outrés par l'exclusion dont vous êtes l'objet et seront tout à fait prêts, dans un souci de paix, à soutenir votre demande auprès du curé et de son conseil. Le cas de la paroisse Notre Dame de Versailles est symptomatique de cet aspect.

Le soutien de ces derniers, qui représentent au moins 40 % des fidèles selon le dernier sondages du CSA, vous permettra aussi de répondre à l'objection, souvent utilisée par les curés qui refusent, qui consiste à dire que l'intégration de la messe extraordinaire risque de diviser la communauté et non pas de concourir à l'unité de tous les paroissiens… Interprétation ô combien malhonnête du texte du Motu Proprio Summorum Pontificum de notre Pape.


LANCEMENT D'UNE PETITION

C'est dans ce contexte que vous pourrez aussi lancer une pétition paroissiale que vous pourrez proposer selon toutes les formes de contact possible, la question que vous posez au curé de votre paroisse étant devenue un sujet public connu du plus grand nombre des habitants pratiquants ou non.


PRESENCE SUR INTERNET

Nous savons qu'aujourd'hui plus de 50 % des français utilisent le réseau Internet et encore il convient de noter que via leurs amis et parents c'est plutôt 70 % des personnes qui peuvent y avoir accès … s'y l'on ajoute que chez les jeunes et les jeunes familles de moins de 35 ans ce chiffre frôle les 90 %, l'on conviendra qu'être présent sur la Toile devient une nécessité.

Dans ce cas, ouvrir un site autour de votre demande paroissiale devient un impératif !

- Ce sera le moyen de vous faire connaître,
- De solliciter des contacts,
- Et bien sûr de recueillir de nombreuses signatures pour votre pétition.

Alors n'hésitez pas et lancez-vous !


ET TOUJOURS SOLLICITER VOTRE CURE


Arrivé à ce stade de votre démarche, il vous appartient de solliciter un nouveau rendez-vous avec votre curé pour faire état de vos résultats, lui remettre une copie de votre pétition et répondre ainsi à sa crainte que vous ne soyez qu'un groupuscule…

Une nouvelle fois, il vous faudra vous munir de patience, prier et attendre la décision de votre pasteur avec confiance car vous le savez votre demande ne cessera pas et la réponse de votre curé même si elle est dans un premier temps négative n'a pas de sens.
Si vous êtes déterminés, vous êtes assurés de réussir et de parvenir à une bonne solution.

ANNEXE 1- UN EXEMPLE DE LETTRE A DIFFUSER DANS LES BOITES AUX LETTRES DES HABITANTS DE VOTRE PAROISSE

Cette lettre peux être mis sous enveloppe ou diffusée telle-quelle... vous pouvez la distribuer vous même ou passer par un organisme spécialisé comme la Poste



Chers fidèles catholiques de XXXXXXXXX,

Vous savez que le 7 juillet 2007 notre Saint-Père le pape Benoît XVI a rappelé la possibilité dans l'Eglise de célébrer la messe aussi bien selon la forme moderne dite ordinaire en français que selon la forme extraordinaire, c'est à dire en latin et en grégorien, le prêtre et les fidèles tournés vers le Seigneur.

Lors de son voyage en France, le Pape a réaffirmé l'actualité de ce texte et la nécessité de le mettre en application dans nos propres paroisses pour œuvrer à la paix et à l'unité dans l'Eglise. A Lourdes, le Saint Père déclarait en effet : " J'espère que l'indispensable pacification des esprits est, grâce à Dieu, en train de se faire. Je mesure les difficultés qui sont les vôtres, mais je ne doute pas que vous puissiez parvenir, en temps raisonnable, à des solutions satisfaisantes pour tous, afin que la tunique sans couture du Christ ne se déchire pas davantage. Nul n'est de trop dans l'Église. Chacun, sans exception, doit pouvoir s'y sentir chez lui, et jamais rejeté."

Nous sommes des familles catholiques de XXXXXXXXX et souhaitons vivre notre foi en pleine communion avec le Pape et notre évêque XXXXX, évêque de XXXXX, au rythme de la forme extraordinaire du rite romain.

Nous tenons à vivre notre attachement liturgique propre dans le cadre naturel de notre paroisse sans pour cela provoquer des difficultés.

C'est pourquoi, après avoir rencontré notre curé le Père XXXXX, nous nous tournons vers vous pour solliciter ci-après votre opinion.

- Souhaitez-vous, comme nous, vivre votre foi catholique au rythme de la forme extraordinaire du rite romain dans votre paroisse de XXXXX?

- Si vous êtes attachés à la forme ordinaire moderne et en français du rite romain, seriez-vous opposés à ce que petit à petit, nous soyons intégrés à vos côtés dans le tissu paroissial ?

Merci de nous donner ci-après votre avis afin que nous puissions étudier avec le curé de la paroisse les possibilités que nous pourrions tenter, tous ensemble, de mettre en œuvre.

Vous pouvez nous faire parvenir votre avis par courrier à l'adresse suivante…

Vous pouvez nous faire connaître votre avis par courriel à xxxxxx@ccccc

Vous pouvez aussi nous joindre par téléphone au : 0. .. .. .. ..

Merci des quelques instants que vous consacrerez à cette enquête, sachez que nos familles prient pour la paroisse et les paroissiens afin que l'Esprit nous éclaire.

Merci de votre réponse

NOMS DES FAMILLES COORDONATRICES


ANNEXE 2 - UN EXEMPLE DE PETITION A FAIRE SIGNER AU SEIN DE VOTRE PAROISSE

AU RECTO

Les soussignés souhaitent vivre leur foi catholique au rythme de la forme extraordinaire du rite romain dans leur paroisse de XXXXXXX.

Conformément aux possibilités bienveillantes proposées par le Pape Benoît XVI dans son Motu Proprio Summorum Pontificum du 7 juillet 2007, ils implorent donc leur curé de bien vouloir célébrer une messe dominicale hebdomadaire selon cette forme liturgique à un horaire familial.


NOM/PRENOM/NOMBRE DE PERSONNES CONCERNEES AU SEIN DE LA FAMILLE/ADRESSE/MEL/TELEPHONE/SIGNATURE


AU VERSO


Les soussignés, attachés à la forme ordinaire du rite romain, sont d'accord pour que soit accordé aux fidèles qui le souhaitent, la possibilité de vivre leur foi catholique au rythme de la forme extraordinaire dans leur paroisse de XXXXXXX, conformément aux possibilités bienveillantes proposées par le Pape Benoît XVI dans son Motu Proprio Summorum Pontificum du 7 juillet 2007.


NOM/PRENOM/NOMBRE DE PERSONNES CONCERNEES AU SEIN DE LA FAMILLE/ADRESSE/MEL/TELEPHONE/SIGNATURE