27 octobre 2008

Le vade mecum du demandeur de célébration de la messe extraordinaire : 3éme Partie
27 octobre 2008 - Lettre n°149 de paixliturgique.com
Pour bon nombre des personnes ayant entrepris de demander, dans leurs paroisses, la mise en œuvre du Motu proprio de Benoît XVI, la situation ne s'améliore pas et bien qu'ils aient démontré la consistance de leurs demandes et qu'ils aient obtenu le soutien de nombreux paroissiens tant attachés à la forme extraordinaire du rite romain qu’à la forme ordinaire d’ailleurs, leur curé reste inflexible et refuse d'appliquer les bienfaits du Motu Proprio. La situation reste bloquée et aucune issue bienveillante ne semble pouvoir se dessiner.

QUE FAIRE DANS CE CAS ?


Notre propos n’est en aucun cas de donner des consignes à suivre. Il s’agit simplement de proposer les solutions que des groupes de demandeurs ont déjà expérimentées avant vous, à charge pour vous, demain, à votre tour, de nous proposer vos meilleures solutions…

FAIRE « APPEL »

La possibilité d'un « appel » (canoniquement, il s’agit en l’espèce de la « recherche d’une solution équitable », qui est l’équivalent du recours gracieux en droit pénal ou administratif) est explicitement mentionné dans le texte du Motu proprio Summorum Pontificum lui-même.
Le fait que le Saint Père ait prévu expressément cette possibilité de faire un recours est bien la preuve qu’il est parfaitement conscient des difficultés et de la situation dans les paroisses. Il a donc anticipé ces blocages en prévoyant cette procédure d’appel. C’est bien là la preuve que la possibilité de faire appel n’est ni scandaleuse, ni farfelue.


D'ABORD INFORMER SON EVEQUE

C'est une solution tout à fait normale et prévue par le texte du Pape : citons le texte du Motu Proprio Summorum Pontificum

Art. 7. Si un groupe de fidèles laïcs … … n’obtient pas du curé ce qu’ils lui ont demandé, ils en informeront l’Évêque diocésain. L’Évêque est instamment prié d’exaucer leur désir. …..


Pourquoi demander l’intervention de son évêque ?

Tout d’abord, parce que le texte du Motu proprio rappelle le rôle majeur de l'évêque dans le "ministère de l'unité" au sein de l'Eglise :

" …L'évêque dont le rôle demeurera de toute façon celui de veiller à ce que tout se passe dans la paix et la sérénité. Si quelques problèmes devaient surgir et que le curé ne puisse pas les résoudre, l'ordinaire local - l'évêque - pourra toujours intervenir en pleine harmonie cependant avec ce qu'établissent les nouvelles normes du Motu proprio"

" Soyez attentifs - les évêques - à vous mêmes et à tout le troupeau dont l'Esprit Saint vous a établis gardiens, pour paître l'Eglise de Dieu, qu'il s'est acquise par le sang de son propre fils" AC,20, 28

Voilà donc ce qu'il convient de faire en espérant que l'évêque – dont le Motu Proprio nous dit qu’il est « instamment prié d’exaucer leur désir » (ndlr : des groupes de demandeurs) - s'associe aux vœux du Saint-Père.

COMMENT LE FAIRE ?

Le plus simple est de solliciter un rendez-vous où vous vous rendrez à trois ou quatre familles pour lui présenter votre demande, lui en démontrer le sérieux et la consistance et le prier d'inviter votre curé de paroisse à accepter celle-ci dans la paix et la charité.

Si - ce qui parait improbable naturellement - ce rendez-vous s'avérait impossible et que votre évêque vous répondait en substance « compte tenu de votre demande, je ne juge pas utile de vous rencontrer », il conviendrait d'adresser un courrier à votre pasteur (avec copie à votre curé) pour formaliser vos démarches et ainsi éviter que votre demande ne soit pas considérée comme sérieuse et ne passe aux oubliettes…

A ce stade, il faut encore espérer que le bon sens l'emporte et que ce qui n'est qu'une demande simple de fidèles attachés à la forme extraordinaire du rite romain, soit simplement résolu sans détour , sans déloyauté, ni arrières pensées mesquines.

Il se pourrait cependant que pour mille bonnes raisons, l'évêque soit empêché de satisfaire cette demande ou ne souhaite pas y répondre.

Dans ce cas, le texte du Motu Proprio a une nouvelle fois anticipé cette difficulté et prévu ce qu’il convenait alors de faire : il vous reste encore la possibilité de faire appel de cette situation tout à fait sereinement et respectueusement.


S'ADESSER ENSUITE A LA COMMISSION ECCLESIA DEI

Une nouvelle fois tournons-nous vers le texte du Motu Proprio

Art. 7. ….. S’il [L'évêque ] ne peut pas pourvoir à cette forme de célébration, il en sera référé à la Commission pontificale Ecclesia Dei.

Il reste donc encore la possibilité de s'adresser à la commission Ecclesia Dei qui à été chargée par le Saint-Père de trouver des solutions aux éventuels difficultés qui pourraient survenir….


COMMENT S'ADRESSER A LA COMMISSION ECCLESIA DEI ?

Il faut respecter les formes et les usages de la Curie romaine : un texte court qui ne devra pas dépasser une page (Un recto), adressé principalement par FAX et éventuellement et en plus par courriel (eccdei@ecclsdei.va) dans lequel vous résumerez en quelques lignes circonstanciées les étapes de votre demande et le nombre de personnes concernées par celle-ci ainsi que vos coordonnées (Adresse postale, téléphone, fax et méls). Vous n’oublierez pas de mettre votre curé et votre évêque en copie de votre recours à la Commission.

Avant de lancer cette nouvelle démarche, vous pourriez vous interroger sur ce que vous pouvez espérer de votre appel à la Commission Ecclesia Dei.

Sachez qu'avec le temps, vous pouvez en attendre beaucoup.

- Tout d'abord, vous adresser à la Commission Ecclesia Dei, c'est informer le Saint-Père par le biais de ceux qu'il a choisis et mandatés. C'est pour cela qu'il est essentiel que vous informiez le Commission de la situation invraisemblable dans laquelle vous vous trouvez. Vous éviterez ainsi que certains ne fassent croire, comme ils l'ont fait depuis si longtemps, qu'il n'y a pas de problème liturgique dans nos paroisses et nos diocèses. Vous éviterez aussi qu’on prétende que votre demande, initiée par quelques « activistes » - dont vous-même - ne repose en fait sur rien ni personne et n'a d'autre but que de nuire à votre évêque…

- Ensuite il faut savoir que si la Commission Ecclesia Dei n'a pas, à ce jour, de pouvoir coercitif, son rôle est néanmoins essentiel car elle cherchera toujours avec bon sens à apaiser les antagonismes et saura œuvrer avec charité "à la manière romaine » - et donc notamment avec le temps qui " n'a pas à Rome la même durée » que chez nous - à trouver des solutions harmonieuses dans l'esprit de la volonté du Saint-Père. C'est l'une des missions que précise le Motu Proprio qui déclare dans son article 8 que la Commission devra apporter "conseil et aide aux évêques ".

- Enfin, il faut être convaincu que la multiplication de la présentation des situations difficiles qui sont faites à la Commission Ecclesia Dei, l’amènera à inviter le Saint-Père à trouver de nouvelles solutions pour propager la paix , l'unité et la charité de l'Eglise.

Voici au moins trois bonnes raisons pour ne pas se passer de ce recours au motif qu'il serait inutile.

Ensuite il vous faudra de nouveau attendre une réponse de la Commission sans pour cela rester inactif ! Il ne faudrait pas en effet que ceux auxquels vous avez adressé votre demande, ne s’imaginent que vous avez renoncé à obtenir la célébration d'une messe selon la forme extraordinaire dans votre paroisse…




DOCUMENT ANNEXE N° 1: La lettre à votre évêque par laquelle vous l'informez que vous vous tournez vers la commission Ecclésia Dei


Monseigneur,

Il y a quelques semaines, nous vous avons fait part des difficultés que nous avons rencontrées dans notre paroisse pour bénéficier au sein de celle-ci d'une célébration chaque dimanche et fêtes , d'une messe selon la forme " Extraordinaire" de l'unique rite romain comme le Saint-Père l'a rendu possible en publiant le 7 juillet 2007 son motu proprio Summorum Pontificum.

Nous nous étions alors tourné vers vous , le père commun de tous les fideles du diocèse et le ministre de l'Unité, en espérant que vous pourriez nous aider par votre bienveillance et votre autorité à surmonter les difficultés qui nous étaient opposées comme cela était suggéré dans l'article 7 du Motu proprio Summorum Pontificum ( Art. 7. Si un groupe de fidèles laïcs … … n’obtient pas du curé ce qu’ils lui ont demandé, ils en informeront l’Évêque diocésain. L’Évêque est instamment prié d’exaucer leur désir. …)

Vous comprendrez Monseigneur que votre réponse négative va à l'encontre de notre espérance légitime de vivre avec nos familles notre foi catholique au rythme de la forme extraordinaire du rite romain dans notre paroisse, en pleine communion avec vous et notre diocèse.

C'est pourquoi, après avoir prié et réfléchi , nous avons décidé, conformément aux termes du Motu proprio summorum Pontificum ( Art 7 ) de nous tourner vers la commission Ecclésia Dei afin qu'elle nous aide à trouver une issue favorable.

Nous restons Monseigneur vos enfants fidèles qui espèrent encore que vous nous aiderez avec bienveillance à œuvrer pour que l'unité triomphe au sein de l'Eglise du Christ

Nous vous assurons de nos prières et nous recommandons aux vôtres

Familles X….


DOCUMENT ANNEXE N° 2 : Un exemple de dossier adressé à la Commission Ecclesia Dei


Lettre à adresser de préférence par fax. : 00 39/06 698 83412



XXX, le XX XX 2008
M et Mme
M
Mme
Tél 00 33/………

A SE le Cardinal CASTRILLON
Président de la Commission Ecclesia Dei
A l’attention de Mons Camille Perl
00120 CITTÁ DEL VATICANO


Eminence,


Notre groupe, composé de … personnes de la paroisse de ……, diocèse de…….., a demandé à notre curé, le P… (adresse – téléphone), par une série de démarches orales et écrites échelonnées du….. au…, la célébration selon la forme extraordinaire :

1°/ d’une messe dominicale, à intégrer aux autres messes de la paroisse, le tout en vertu de l’article 5 § 1 du Motu proprio Summorum Pontificum ;

2°/ et d’une messe en semaine.

Nous estimons à …. sur……., le nombre des paroissiens pratiquants qui pourraient assister à une messe dominicale selon la forme extraordinaire. Nous avons pu évaluer à ……% le nombre des fidèles pratiquants de la paroisse qui sont favorables à la coexistence des deux formes du rite dans notre paroisse.

Sur refus de notre curé, qui nous a été signifié le………, nous avons adressé notre requête à notre évêque, Mgr… (adresse, téléphone).
Ce dernier nous a signifié son refus de la manière suivante : ( Une à deux lignes de synthèse )………

Toutes nos démarches ont été courtoises, discrètes, confiantes, non polémiques, soutenues en outre par un nombre considérable de fidèles de la forme ordinaire. Dans notre paroisse sont réunies les conditions pour une cohabitation aisée, pacifique, et souhaitée par le plus grand nombre, des deux formes du rite.

C’est pourquoi, nous nous tournons vers Votre Eminence pour solliciter sa paternelle intervention et La prions de recevoir l’hommage de notre profond et filial respect.