Un décret sera publié dans quelques jours, pour permettre aux prêtres qui le souhaitent de célébrer la messe selon l'ancien rite. Cette décision pourrait mettre fin au schisme des catholiques intégristes. L'Eglise de France s'inquiète.
Le document du pape Benoît XVI visant à libéraliser la célébration de la messe en latin selon l'ancien rite a été présenté à des évêques mercredi. La publication de ce décret (motu proprio ) qui pourrait contribuer à mettre fin au schisme des catholiques intégristes adeptes de Mgr Lefebvre, est "prévue d'ici quelques jours, quand le document aura été envoyé à tous les évêques avec l'indication de son entrée en vigueur", précise le Vatican. Le texte sera accompagné "d'une longue lettre personnelle du Saint Père aux évêques", précisé le Vatican. L'abandon après le concile Vatican Ii, en 1965, de la messe en latin selon le rite de Saint Pie V, dit "tridentin", a été une des causes de l'entrée en dissidence des adeptes de l'évêque français Marcel Lefebvre, excommunié par le pape Jean Paul II en 1988 après avoir lui-même ordonné des évêques. Le motu proprio sur lequel Benoît XVI travaillait depuis l'automne 2006 a été communiqué lors d'une réunion mercredi au Vatican à certains évêques et cardinaux, dont plusieurs prélats français, avec lesquels Benoît XVI est venu s'entretenir, selon le communiqué. Les évêques français avaient manifesté leur inquiétude lors de l'annonce par le Vatican de la volonté du pape de réhabiliter la messe tridentine. A la fin de l'année 2006, tous les cardinaux s'étaient secrètement rendus auprès de Benoît XVI pour lui faire part de leurs réticences. L'Eglise de France est aux prises avec un noyau actif de catholiques intégristes, soutent proches de l'extrême-droite, et qui occupent illégalement plusieurs églises. Le cardinal Jean-Pierre Ricard, président de la conférence épiscopale française, avait souligné en novembre 2006 que les différends avec les adeptes de Mgr Lefebvre n'étaient pas seulement liturgiques mais aussi "théologiques - autour de la liberté religieuse, de l'oecuménisme, du dialogue inter-religieux - et politiques". Mais le 29 août 2005, Benoît XVI avait repris le dialogue avec les Lefebvristes en recevant leur supérieur, Mgr Bernard Fellay. Par le passé, Jean Paul II avait aussi cherché à leur faire réintégrer l'Eglise. Il avait déjà permis une célébration de la messe tridentine à la condition qu'elle soit strictement encadrée par les évêques. Benoît XVI, qui apprécie la liturgie ancienne et juge sévèrement les "abus" de la liturgie moderne, veut aller beaucoup plus loin et permettre une célébration beaucoup plus libre de l'ancienne messe par les communautés et les prêtres qui le souhaitent. |