A défaut d’être aimés, les fidèles de Nanterre demandent au moins à être respectés
► Il y a deux ans, en juillet 2005, Monseigneur Gérard Daucourt, évêque du diocèse de Nanterre à la périphérie de Paris (France) posait un acte pastoral très fort en décidant de mettre en place dans une église de son diocèse, Sainte-Marie des Fontenelles de Nanterre, la célébration hebdomadaire de la messe traditionnelle.
Toutes les familles qui assistent depuis ce moment à cette messe (une moyenne dominicale de 200 personnes pour une communauté en cours de stabilisation qui réunit au total plus de 500 personnes et parmi laquelle 50 baptêmes ont été célébrés en 2 ans, en dehors du diocèse de Nanterre, faute d’accueil et de permission) lui sont extrêmement reconnaissantes de les avoir accueillies et d’avoir pris cette décision courageuse.
Pendant ces deux années, tout s’est très bien passé à Sainte-Marie des Fontenelles et les prêtres diocésains nommés par l’évêque pour célébrer cette liturgie se sont toujours fait l’écho des remontés positives de cette expérience pastorale à notre évêque.
► La fin d’un rêve de paix ?
Pourtant, il semble que ce travail de paix voulu et initié par notre évêque soit aujourd’hui menacé par d’obscures et incompréhensibles manœuvres et intrigues.
En effet, nous apprenons aujourd’hui par le Père Aybram, curé de la paroisse de Saint-Cloud à qui l’évêque de Nanterre avait conféré en 2005 le titre de vicaire épiscopal chargé de l’application de la lettre Ecclesia Dei, que ce que nous ressentons tous comme une formidable expérience de paix réussie à Nanterre doit absolument prendre fin en raison des « problèmes insurmontables » qu’elle générerait, cela, sans aucun réel dialogue, sans l’avancement d’aucune raison valable.
► La culture du non-dialogue
Certes, le Père Aybram, malgré les demandes incessantes depuis plus de 2 ans n’a jamais manifesté envers la communauté traditionnelle qui lui était pourtant confiée par l’évêque, un goût très prononcé pour l’écoute et le dialogue.
Alors que certains pensaient qu’avec sa « science » et son légendaire « savoir faire », il était devenu LE « Spécialiste » de l’application du Motu Proprio dans les diocèses de France, il était surtout un « tueur de paix et de dialogue », l’exact opposé de ce dont ont besoin les fidèles de France et leurs évêques, alors que son rôle aurait dû être d''abord celui d''un médiateur de la charité.
► Une situation « insoutenable » ?
La raison officielle de ce transfert impératif de l’église que nous avait accordé notre évêque, serait que le clergé de Sainte-Marie des Fontenelles, paroisse d’accueil du groupe des fidèles attachés à la liturgie traditionnelle, ne voudrait absolument plus de cohabitation avec la communauté traditionnelle priée par conséquent de déguerpir. Une demande formelle et écrite nous dit-on, aurait été adressée dans ce sens à l’évêque.
Ce serait pour répondre à cette situation devenue « insoutenable » aux propres dires du père Aybram que celui-ci, agissant de sa propre autorité, aurait décidé de déporter la communauté naissante vers une autre église de sa paroisse, l’église Notre-Dame des Airs de Saint-Cloud au motif que, dans sa propre paroisse, toutes les « difficultés » rencontrées à Nanterre, disparaîtraient comme par enchantement alors que l’église choisie par le père Aybram est une église introuvable, inaccessible aux personnes âgées et aux poussettes et où le stationnement est pratiquement impossible…
La « solution » du Père Aybram n’est autre qu’un véritable enterrement de première classe de l’expérience de paix initiée par notre évêque !
Sachant qu’en plus, l’annonce du départ du Père Aybram de la paroisse de Saint-Cloud l’an prochain ôte à ce transfert sa principale motivation, à savoir la « protection supposée du père Aybram… »
► Que penser de cette décision ?
Le Père Bedin, actuel curé de Sainte-Marie des Fontenelles, a été nommé curé en septembre 2005 après que notre évêque ait choisi Sainte-Marie des Fontenelles comme lieu de célébration de la messe traditionnelle. Il a donc accepté sa charge sachant que la communauté traditionnelle y était implantée à la suite d’une décision de l’évêque du lieu. Si aujourd’hui, il peut demander notre transfert, (mais le demande-t-il vraiment ? car nous ne le croyons pas…) rien ne nous dit alors qu’il n’en sera pas de même à Notre-Dame des Airs lorsque comme annoncé, en 2008, le Père Aybram quittera Saint-Cloud. Là encore, le successeur pourra dire « je n’ai pas eu le choix, maintenant, allez-vous en » transformant ainsi notre communauté naissante en communauté nomade alors dans l’impossibilité de s’organiser dans la paix et l’harmonie et de s’implanter normalement parmi les autres communautés chrétiennes du diocèse.
► Des problèmes « insurmontables » ?
Les problèmes « insurmontables » invoqués de manière incantatoire par le Père Aybram depuis des mois pour justifier ce transfert ne sont que des points de détails sans importance qu’une simple réunion de concertation de dix minutes (toujours refusée par le Père Aybram malgré les demandes de toutes parts) aurait pourtant réglés.
Ainsi la question du « partage » du parking entre les deux communautés, a-t-elle été magnifiquement réglée par notre évêque qui a décidé d’ouvrir le parking de l’évêché attenant celui de Sainte-Marie des Fontenelles pour faciliter la circulation et éviter des petits frottements inutiles.
Il y a des problèmes de sacristie nous dit-on ? Et bien réglons-les, parlons nous car il est clair que si d’obscurs aménagements de sacristie sont impossibles à Nanterre, toute décision plus ambitieuse, comme celle de nous installer dans une autre église dans la paix et la stabilité, sera toujours impossible car confrontée à de nouvelles situations tout aussi faussement insurmontables que celles qui existent aujourd’hui à Sainte-Marie des Fontenelles.
► L’Instrumentalisation des partis ou l’anti-charité chrétienne
Cette situation ubuesque n’est que le résultat de deux années de gestion catastrophique du dossier par le Père Aybram, deux années d’absence de dialogue, d’absence de transparence, d’absence d’amour.
Ainsi on instrumentalise le clergé de Sainte-Marie des Fontenelles contre la communauté traditionnelle, on instrumentalise les communautés les unes contre les autres, on instrumentalise notre évêque à qui l’on interdit toute relation avec les fidèles eux-mêmes. On explique aux fidèles qui désirent rencontrer leur évêque qu’il n’est pas encore prêt, que ce n’est pas le moment. On refuse systématiquement la mise en place d’échanges entre les communautés, et ceci pour mieux les instrumentaliser les unes contre les autres, en faisant aux uns et aux autres, dès les origines, déclarations et promesses contradictoires bien peu dans l’esprit du Christ.
Certes, le Père Aybram a-t-il, en catastrophe, mis récemment en place un « conseil » (non représentatif) des fidèles qui n’a d’autre rôle que celui d’une simple chambre d’enregistrement de décisions prises à la va vite et sans concertation.
Mais surtout, pourquoi avoir tout fait pour que jamais nous ne puissions rencontrer notre évêque ? Pourquoi vouloir faire échouer l’expérience de paix voulue par notre évêque ?
► Une volonté ancienne de torpiller l’expérience de Paix et de réconciliation
L’étrange attitude du père Aybram peut surprendre… elle peut même être incompréhensible… sauf si nous reprenons les faits et les propres paroles du père Aybram lui-même. Alors tout devient lumineux :
Le père Aybram apparaît dans cette terrible histoire à l’été 2005, lorsque notre évêque lui donne le titre qu’il a tant réclamé de « vicaire épiscopal » chargé de l’application du Motu Proprio Ecclesia Dei dans le diocèse.
Dès le 27 juillet 2005, le père Aybram s’exprime dans le journal La Croix « Les enjeux de cette expérience sont simples. Il s’agit de répondre à certaines sensibilités exprimées ces derniers mois, et d’avoir une meilleure idée de la population intéressée par cette messe... On verra qui est là et à quoi cette demande correspond réellement dans le diocèse. Car pour l’instant, nous n’avons que de vagues impressions. »
N’importe quel pasteur, n’importe quel père de famille… n’importe quel chef d’entreprise… n’importe quel médiateur … aurait su ce qu’il fallait faire pour remplir cette mission et répondre à ces interrogations : Aller au plus vite à la rencontre de ces « mystérieux » fidèles, les découvrir, apprendre à les connaître, à les comprendre, tenter de mesurer leurs attentes… simplement agir en chrétien.
Or cela ne s’est pas fait et lorsque certaines familles s’approchèrent du père Aybram dès le mois de septembre 2005, ce fut pour l’entendre dire qu’aucune concertation ne se ferait avant que la première messe ne soit célébrée à Sainte-Marie des Fontenelles… le premier dimanche de l’Avent 2005.
C’est ainsi que, contre tout bon sens, strictement aucun des aspects essentiels de la mise en place de la messe à Sainte-Marie des Fontenelles ne se fit dans la concertation : ni le choix des horaires, ni les questions pratiques de sacristie, ni un minimum d’organisation pratique avec la communauté paroissiale et le clergé d’accueil ne purent faire l’objet d’échanges préalables malgré de multiples demandes que nous avions exprimées dans ce but !
Pire, lorsque des fidèles tentèrent d’instaurer ce dialogue avec les paroissiens de Sainte-Marie des Fontenelles, il leur fut répondu que le père Aybram ne le souhaitait pas…
► Le Machiavélisme du père Aybram
Nous croyons que cette attitude se fonde sur deux motifs :
Tout d’abord le père Aybram avait dit aux fidèles de la paroisse de Sainte-Marie des Fontenelles – selon leurs propres dires – qu’il n’y avait pas de réelle demande de célébration de la messe traditionnelle dans le diocèse de Nanterre et que de ce fait, cette expérience de la célébration d’une messe dominicale selon le rite ancien dans leur église ne les dérangerait que quelques semaines, car faute de combattants, l’expérience serait sans avenir… Cette conviction était déjà celle du Père Rondepierre, curé doyen de Nanterre, qui pariait quant à lui sur la mauvaise foi des fidèles qui demandaient la célébration de la messe traditionnelle dans le diocèse et qui était certain qu’une fois cette messe accordée par l’évêque, ces fidèles trouveraient mille raisons de critiquer le diocèse plutôt que de chercher à s’insérer dans celui-ci dans la paix.
Ensuite le père Aybram a pu constater que ceux qui souhaitaient vivre leur foi catholique au sein du diocèse au rythme de la liturgie traditionnelle étaient très nombreux… De ce fait la situation devenait donc plus difficile que prévu… D’autant plus que cette communauté naissante se plut immédiatement à Sainte-Marie, reconnaissant à l’évêque qu’il avait fait un choix prophétique… Bientôt les familles furent plus nombreuses, les demandes de baptême se multiplièrent, un groupe scout s’initia ainsi qu’un groupe Domus Christiani, des groupes de catéchisme virent le jour… enfin tout allait pour le mieux.
► Les choix du père Aybram ?
Deux voies étaient possibles :
Celle de la vraie réconciliation, pour cela il fallait au plus vite lancer un conseil de concertation pour régler les aspérités dont tous pensaient qu’elles étaient bénignes… le père Aybram déclara que l’instauration de ce conseil était son but mais malgré ses promesses, rien n’était encore initié à l’été 2006, ni même au moment ou l’année d’expérience se terminait en novembre 2006…
La seconde voie était de tout faire pour casser une dynamique de paix et de réconciliation : c’est ce qu’il fit en cherchant dès le printemps 2006 à déporter la communauté naissante vers un autre lieu dont on espérait à la fois qu’il permettrait de rompre les liens d’amitiés de la communauté naissante et que son choix, particulièrement malcommode et inadapté, aurait pour effet de réduire le succès de la communauté réunie à Sainte-Marie des Fontenelles. C’est ainsi que fut prise par le père Aybram dès le printemps 2006, bien avant que se termine l’année d’expérimentation voulue par notre évêque et que s’instaure le moindre dialogue, la décision de déplacer le lieu de la célébration pour briser la magnifique dynamique naissante.
► Le père Aybram manipulateur de la vérité
Cette hypothèse est-elle exagérée ? Nous le voudrions mais si cela n’avait pas été la volonté du Père Aybram il aurait été si facile pour lui d’agir en chrétien, et en transparence afin que notre suspicion n’ai pas de matière à se développer.
De fait, à partir de l’automne 2006, le père Aybram n’eut pas d’autre but que de bouleverser la communauté naissante : colères hystériques pour des broutilles insignifiantes, sermons d’extraterrestre incompréhensibles par les fidèles qui se demandent si le Père Aybram vit bien la même chose qu’eux à Sainte-Marie des Fontenelles ou s’il ne voit pas plutôt la réalité au travers du petit prisme de ses intérêts personnels, « coups de gueule » d’intimidation, mais jamais de l''Amour.
Ce n’est pas la constitution, après plus d’un an et demi de promesses, d’un conseil non représentatif de la communauté qui nous fera changer d’opinion… d’autant plus que ce conseil réunit trois fois n’a jamais été un lieu de dialogue… Sa première réunion eut pour but d’enregistrer les décisions du père Aybram, il était absent à la seconde et d’après nos informations la troisième avait pour but de faire admettre aux fidèles qu’il était trop tard pour étudier une décision déjà prise.
► Comment justifier l’inexplicable attitude du père Aybram ?
Nous ne pouvons croire que le père Aybram ait été mandaté pour cette mission de destruction, nous croyons plutôt qu’il n’a cessé de déraper du haut de son isolationnisme aveugle…
Dramatiquement depuis des mois nous avons ressenti que nous n’étions pas aimés mais au moins nous espérerions être respectés.
Hélas, ce respect nous ne l’avons pas reçu du père Aybram, c’est pourquoi nous nous tournons maintenant vers notre seul recours : notre évêque monseigneur Gérard Daucourt.
► Nous implorons notre évêque
Voilà pourquoi nous implorons notre évêque et son presbyterium pour leur demander d’être bons et loyaux, pour les supplier d’éviter tout ce qui pourrait demain être une nouvelle fois une cause de scandale vis-à-vis des catholiques du diocèse, et une cause bien plus grave encore vis-à-vis de nos frères séparés qui regarderaient cette situation avec effroi et qui ne comprendraient pas que demain nos mains se tendent vers eux.
Alors agenouillés devant notre évêque nous le supplions, qu’il vienne au-devant des fidèles de la communauté traditionnelle de Sainte-Marie des Fontenelles, qu’il les écoute, qu’il devienne leur interlocuteur maintenant que par ses manigances indignes le père Aybram apparaît comme disqualifié.
► Nous ne voulons pas subir les inconséquences de la gestion catastrophique du père Aybram
Faudra-t-il, à l’instar de ce qui se passe à Niafles, dans le diocèse de Laval, que les catholiques confiés au père Aybram occupent des églises pour se faire enfin entendre et respecter ?
Que des milliers de lettres circulent à nouveau vers les fidèles du diocèse et d’ailleurs pour les informer de la culture du mépris qui règne en dépit des déclarations d’intention ? Que la tempête l’emporte sur la sérénité ?
Monseigneur, nous ne croyons pas que ce soit votre vœu.
Sachez que ce n’est pas non plus le nôtre et que nous attendons sereinement votre visite ce dimanche à Sainte-Marie des Fontenelles.
Louis Renaudin,
président du mouvement pour la Paix liturgique dans le diocèse de Nanterre |