SOURCE - Abbé Hunwicke - version originale: Mutual Enrichment - Traduction: Notions romaines - 20 janvier 2014
Dans les relations entre le Vatican et la FSSPX, il y a un énorme problème fondamental qui est tellement évident que très peu le mentionne. Comme membre de l’Ordinariat, l’accomplissement œcuménique de Benoît XVI qui a rencontré le plus de succès, j’ai un intérêt naturel pour cette question et je prie pour sa résolution. Ceci est le locus standi duquel je pose la question suivante.
Dans les relations entre le Vatican et la FSSPX, il y a un énorme problème fondamental qui est tellement évident que très peu le mentionne. Comme membre de l’Ordinariat, l’accomplissement œcuménique de Benoît XVI qui a rencontré le plus de succès, j’ai un intérêt naturel pour cette question et je prie pour sa résolution. Ceci est le locus standi duquel je pose la question suivante.
La FSSPX et le Vatican…est-ce que cela est matière d’œcuménisme ou de discipline de l’Église? Est-ce que la FSSPX est un groupe de bien-aimés frères séparés avec qui les catholiques devraient, en accord avec le mandat de Vatican II, essayer de réaliser l’unité de toutes leurs forces…car, avec leur riche spiritualité, ils ont tant à offrir à l’Église catholique; ou est-ce seulement une portion de l’Église latine dans une situation canonique irrégulière qui doit être vigoureusement combattue, comme les Franciscains de l’Immaculée, jusqu’à ce qu’ils rampent abjectement?
Tant le Saint Siège que la FSSPX conspirent pour s’assurer que le deuxième modèle s’applique; Rome de par son inclination naturelle à vouloir diriger l’Église latine; la FSSPX car elle croit être non seulement être une portion de l’Église latine, mais elle croit être la seule portion saine et vigoureuse doctrinalement.
Mais qu’arriverait-il si Rome essayait le premier modèle? Supposons qu’ils traitent les problèmes que la FSSPX a avec Vatican II de la même manière que Rome traite les problèmes des «nestoriens» ou des «monophysites»? Avec eux, Rome est tellement contente, presque au point de l’euphorie, de pouvoir obtenir des accords christologiques sans demander une acceptation explicite des conciles d’Éphèse et de Chalcédoine. Ou prenons les anglicans qui, sans accepter les mots de Trente, se sont fait dire par les dicastères, incluant la Congrégation pour la Foi, que le dernier document («clarification») dans la section eucharistique du processus de l’ARCIC, voulait dire qu’il n’y avait plus de travail approfondi nécessaire? En d’autres termes, si le seul obstacle entre Rome et les églises russes et grecques était Dignatatis Humanae, est-ce que Rome insisterait vraiment qu’aucun progrès futur ne pourrait être accomplis sans la soumission explicite des orthodoxes au document conciliaire et au «complet Magistère post-conciliaire»?
(En y pensant, étant donné l’affection qu’ont les hiérarques russes et grecs pour le concept de l’État orthodoxe, Byzantium redivivum, cette dernière petite idée à laquelle j’osai penser n’est pas un scénario inconcevable. Avez-vous lu à propos du dernier changement proposé à la constitution russe? Ne serait-il pas amusant de voir le Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens demandé aux vénérables communautés de la Sainte Montagne de produire un commentaire doctrinal sur Dignitatis Humanae qui pourrait ensuite être utilisé comme base aux discussions entre le Vatican et la FSSPX?)
Les bureaucrates curiaux essaient de ménager la chèvre et le chou. Quand cela leur plait, ils traitent la FSSPX comme des sujets dissidents plutôt que comme des frères séparés. Mais quand les exigences de la polémique obligent, comme ce fut le cas vers la fin de l’année passée, ils parlent de la FSSPX comme d’un schisme ou même de manière imprécise d’excommunication. Mais ils feraient bien de faire attention aux possibles implications de tenir un tel discours pour le statut du dialogue. Car, si les membres de la FSSPX sont des schismatiques excommuniés, alors ils se qualifient pour le traitement prescris par Unitatis redintegratio pour les Frères séparés*.
Ou, pour reformuler ce point différemment, est-ce vraiment la politique du Vatican d’attendre un millénaire et demi pour solidifier et rendre encore plus amer cette rupture entre Rome et la FSSPX et qu’après avoir rendu cette brèche suffisamment longue, acrimonieuse et définitive, Rome se lance dans la sentimentalité et les câlins à la bras-ouverts-églises-sœurs du processus œcuménique? Je sais qu’il y a un vieux dicton qui dit que Rome pense en termes de siècles, mais est-ce là vraiment le plan?
Y-a-t-il seulement un plan?
À conclure
*Il y a un aspect pastoral et canonique à ceci. Les auteurs anti-FSSPX arguent communément que les mariages de la Fraternité sont invalides. Mais si la FSSPX est en dehors de l’Église, alors ces mariages sont aussi valides que les mariages méthodistes et luthériens. Et leurs absolutions sont aussi valides que ceux que la praxis du Vatican reconnaissent comme valides chez les orthodoxes. De toute façon, ne serait-ce pas un incroyable geste pastoral de la part de Rome pour la Semaine de l’unité des chrétiens que de concéder juridiction en ces matières aux prêtres de la FSSPX et de publier un sanatio pour les mariages précédents de la FSSPX? Cela aurait la même largesse, la même générosité que la levée des excommunications par Benoît XVI.
*Il y a un aspect pastoral et canonique à ceci. Les auteurs anti-FSSPX arguent communément que les mariages de la Fraternité sont invalides. Mais si la FSSPX est en dehors de l’Église, alors ces mariages sont aussi valides que les mariages méthodistes et luthériens. Et leurs absolutions sont aussi valides que ceux que la praxis du Vatican reconnaissent comme valides chez les orthodoxes. De toute façon, ne serait-ce pas un incroyable geste pastoral de la part de Rome pour la Semaine de l’unité des chrétiens que de concéder juridiction en ces matières aux prêtres de la FSSPX et de publier un sanatio pour les mariages précédents de la FSSPX? Cela aurait la même largesse, la même générosité que la levée des excommunications par Benoît XVI.