SOURCE - Credidimus Caritati - 15 janvier 2014
« Nous avons trop facilement un zèle amer, comme le disait d’une manière magnifique dom Marmion aidé de saint Benoît : Le zèle amer est un zèle sincère, généreux, mais qui veut toujours imposer ses idées aux autres, qui ne tolère pas la contradiction et qui veut faire plier les autres à ses propres conceptions à soi, absolument, d’une manière absolue, dans tous les domaines. Il y a le domaine de la foi, évidemment, mais enfin il y a tout de même une manière de parler, il y a une manière de concevoir les choses ! Et puis quel est le vrai zèle ? Si vraiment vous êtes convaincu que vous avez la vérité, le vrai zèle consiste à prendre les moyens pour faire en sorte que votre interlocuteur vienne à la foi, que vous croyez être vraiment la vraie foi. Vous devez donc prendre tous les moyens. Mais est-ce que le moyen le meilleur est de l’envoyer promener, de lui mettre le pied dans le derrière. Mais non, c’est clair. Mais certains font cela ! Ils ne mettent pas le pied dans le derrière mais ils leur crachent à la figure ou presque, ils les insultent ! Mais ce n’est pas cela. Je ne veux pas critiquer un tel ou un autre, je vous demande à tous de prendre cela un peu pour vous, nous en avons toujours besoin, parce que nous avons évidemment cette tendance : Quelqu’un dit le contraire de ce que nous disons : Vous êtes ceci, vous êtes cela, vous êtes un progressiste, vous êtes un intégriste, vous êtes un moderniste ! Évidemment on a tendance à faire cela, mais croyez-vous que c’est le moyen de le convertir ? Mais non. Est-ce que vous allez faire cela avec vos fidèles ? Vos fidèles sont des pécheurs, il y aura des pécheurs publics dans vos paroisses, il y aura des gens qui se conduisent mal. Alors allez-vous prendre un bâton puis aller les frapper et leur dire : Sortez d’ici ! Mais non ! Essayez de les convertir, de prendre les moyens pour les convertir, mais non pas prendre des moyens violents, ne pas avoir ce zèle, cet orgueil, de mépris de la personne, de mépris des gens et puis ce manque de psychologie, ce manque de sainte psychologie. Ce n’est pas comme cela qu’on convertit les gens. On écoute, on essaye de patienter, on voit, on essaie de placer une parole. Les personnes sont confiantes, elles voient qu’on discute calmement, posément, alors on fait confiance, on cause posément. Vous n’êtes pas tous des docteurs en Israël, vous n’êtes pas tous à qui aura les grades les plus élevés et qui sera capable d’excommunier ceux qui ne pensent pas comme lui. Ayez donc un peu de charité ! »
Mgr Marcel Lefebvre, Écône, conférence du 28 juin 1975