SOURCE - Abbé Brice Meissonnier, fssp - Communicantes - janvier 2014
Nous ne nous en rendons pas assez compte, mais il se livre en nous et autour de nous un combat sans merci, opposant le diable, ce serpent vénéneux, au Christ, le doux Agneau sacrifié pour nous sauver. En sommes-nous vraiment conscients ? Savons-nous les efforts que le Christ déploie pour nous, et souvent malgré nous ? Par sa mort, le Christ nous a délivrés de la mort. Ne craignons pas ce combat. N’ayons pas peur de la mort, avec et pour le Christ. Mais craignons plutôt la mort sans ou contre le Christ, celle qui clame que « Dieu est mort ».
Nous ne nous en rendons pas assez compte, mais il se livre en nous et autour de nous un combat sans merci, opposant le diable, ce serpent vénéneux, au Christ, le doux Agneau sacrifié pour nous sauver. En sommes-nous vraiment conscients ? Savons-nous les efforts que le Christ déploie pour nous, et souvent malgré nous ? Par sa mort, le Christ nous a délivrés de la mort. Ne craignons pas ce combat. N’ayons pas peur de la mort, avec et pour le Christ. Mais craignons plutôt la mort sans ou contre le Christ, celle qui clame que « Dieu est mort ».
C’est cette mort qui est en train d’étendre son empire sur notre société soi-disant civilisée. « C’est par le péché que la mort est entrée dans le monde » écrit saint Paul. C’est par le péché que la mort imprègne notre société. Partout en effet se répand le goût du macabre et du morbide : on rend un culte à la mort. C’est la culture de mort, avec ses symptômes effrayants : avortement, suicide, euthanasie, destruction de la famille, destruction du bon, du vrai, du beau. Progrès social? Libération des moeurs ? Ne seraient-ce pas plutôt les signes sinistres d’un « monde en fuite », une société sans repères, dont personne ne sait où elle va, d’une société incapable de donner un sens à la vie, coupée de son passé et inconsciente de son avenir, réfugiée dans l’hédonisme du moment présent.
Il faut donc, et c’est le seul remède à la culture de mort, que l’Eglise se dresse et lui oppose la Civilisation de l’Amour, comme une mère sauve son enfant désespéré du suicide qu’il prépare, par un amour renouvelé.
La Civilisation de l’Amour, c’est le nom moderne de la Chrétienté, cette source de vie où le Christ, découvert dans le passé, illumine le futur et transfigure le présent. Le monde en fuite devient un monde en marche, et l’homme cesse de courir dans tous les sens, pour se mettre en pèlerinage, sûr de son but, confiant dans son Dieu.
« L’aspect le plus sinistrement typique de l’époque moderne se trouve dans la tentative absurde de vouloir bâtir un ordre temporel solide et fécond en dehors de Dieu, unique fondement sur lequel il puisse subsister. » Ces mots du bienheureux Jean XXIII sont une invitation à nous réveiller. Qu’attendons-nous ? Que la Civilisation de l’Amour tombe du Ciel parce que nous nous lamentons sur le malheur des temps ? Mais Dieu ne transformera pas en chrétienté une société où les chrétiens eux-mêmes se font les alliés, inconscients mais réels, de la culture de mort. Nous aimerions que vienne la chrétienté, et qu’elle nous donne des saints. Mais ce sont les saints qui font la chrétienté. Nous sommes directement responsables, par notre médiocrité, par notre foi timide et notre charité mesurée, du monde dont nous avons le culot de nous plaindre. N’étaitce pas déjà le constat de Saint Pie X ? « De nos jours plus que jamais, la force principale des mauvais, c’est la lâcheté et la faiblesse des bons, et tout le nerf du règne de Satan réside dans la mollesse des chrétiens ».
Mollesse, tiédeur, torpeur : il faut nous secouer. Nous hésitons, persuadés que nous ne trouverons pas en nous l’énergie nécessaire, l’indispensable générosité. « Sans moi vous ne pouvez rien faire » nous dit Notre
Seigneur. Nous ne le savons que trop ! Mais sommes-nous persuadés qu’avec Lui nous pouvons tout ?
Le Christ nous offre sa Grâce. Il nous offre de lutter pour nous, avec nous, en nous. Il le fait de façon tangible en nous proposant ses sacrements, et tout spécialement celui qui nous confère sa force et nous assure de son appui. Les germes de la culture de mort poussent dans nos âmes, comme un pavot spirituel, enivrant mais mortifère. Il faut les arracher, nous purifier : c’est ce que fait pour nous le Christ dans le sacrement de pénitence. « Le salaire du péché c’est la mort » affirmait saint Paul. Le don de la confession, c’est la vie. Sachant que toute âme qui s’élève élève le monde, négligerons-nous ce moyen si simple de faire reculer la culture de mort ? Croyons-nous en la communion des saints ? Savons-nous le bien qu’en nous confessant nous pouvons faire à nos familles, à notre milieu de vie, à notre société ? Pourquoi le bien ne deviendrait-il pas contagieux ?
Mais il faut nous décider. Nos ancêtres ont su marcher jusqu’à Jérusalem, bravant mille périls. Allons au moins jusqu’au confessionnal ! Et rejoignons Charles Péguy dans sa conclusion si logique : « Il n’y a plus de chrétien tranquille ! Ces croisades que nos pères allaient chercher jusque sur les terres des Infidèles, ce sont elles, à présent, qui nous ont rejoints, et nous les avons à domicile. Nos fidélités sont des citadelles... Nos pères avaient besoin de se croiser eux-mêmes et de se transporter pour faire la Croisade. Nous, Dieu nous a croisé lui-même - quelle preuve de confiance - pour une croisade incessante, sur place ».
Acceptons donc résolument la loi de la croisade intérieure, la logique du combat spirituel. C’est en nous-mêmes que passe la frontière entre la civilisation de l’amour et la culture de mort. C’est le grand combat que nous aurons à mener cette année encore, c’est le grand combat de la vie, c’est le grand combat de notre vie!
Bonne et sainte année à tous, bon courage et que Dieu nous garde !
Abbé Brice Meissonnier fssp