Dans un entretien accordé au vaticaniste Andrea Tornielli, le 18 septembre 2014, le cardinal Walter Kasper se demande s’il ne serait pas possible d’envisager que des éléments du sacrement de mariage se trouvent dans un mariage simplement civil. Il pense que « l’engagement définitif, l’amour et le soin mutuel, la vie chrétienne, l’engagement public » qui unissent certains couples mariés civilement pourraient être considérés comme des éléments du mariage sacramentel. Ces divorcés remariés pourraient dès lors être autorisés à recevoir la communion.
Pour le prélat allemand, de
même qu’il y a, selon Vatican II, des éléments de sanctification dans les
confessions autres que l’Eglise catholique, il pourrait y avoir des éléments du
sacrement de mariage en dehors du mariage sacramentel proprement dit. Passant
de l’œcuménisme doctrinal à l’œcuménisme moral, le cardinal Kasper ignore
« miséricordieusement » le lien contracté lors du mariage sacramentel
précédant le remariage civil et dissout « pastoralement » la doctrine
rappelée par Jésus-Christ : « Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare
pas » (Mc 10, 9).
Le cardinal Kasper qui était
déjà le spécialiste du « consensus différencié » avec les luthériens
(cf. Déclaration conjointe sur la justification du 31 octobre 1999),
devient aujourd’hui le théoricien de la « différence
consensuelle » : selon lui, le remariage civil ne peut être considéré
comme un sacrement certain, mais comme un certain sacrement… malgré tout.
Malgré tout l’enseignement constant de l’Eglise.