SOURCE - La Vie - 4 septembre (modifié le 5) 2014On pensait les discussions au point mort entre les lefebvristes et le Vatican. Une rencontre «informelle» est pourtant bien prévue dans «un avenir proche».
« Les contacts entre la fraternité Saint Pie X et le Saint-Siège ne se sont jamais interrompus. Si ce n'est via des rencontres officielles, les rapports ont perduré de manière officieuse ». Voici le commentaire du vaticaniste Andrea Tornielli apprenant que Mgr Bernard Fellay, supérieur de la Fraternité Saint-Pie-X (FSSPX), allait rencontrer « dans un avenir proche » et pour la première fois le cardinal Gerhard Ludwig Müller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF).
La nouvelle avait été annoncée cette semaine par les lefebvristes, elle a été confirmée par le Vatican ce jeudi. Cette rencontre, annoncée comme « informelle » sera la première entre Mgr Fellay et Mgr Müller, depuis que ce dernier ait été nommé à la tête de la CDF par Benoît XVI en juillet 2012, mais aussi depuis qu'il préside la Commission pontificale Ecclesia Dei, en charge des relations entre Rome et le monde traditionaliste.
Un premier salut au pape François...
Alors que les relations entre Rome et la FSSPX semblaient au point mort depuis le milieu de l’année 2012 et l’échec des discussions autour d’un préambule doctrinal, Mgr Fellay était venu au Vatican en décembre 2013. Il avait alors été invité à rencontrer Mgr Guido Pozzo, secrétaire de la Commission Ecclesia Dei, et Mgr Augustine Di Noia, alors vice-président de la commission. A cette occasion, alors qu’il déjeunait à la Maison Sainte-Marthe avec ses hôtes, Mgr Fellay avait très brièvement salué le pape François.
... qui "terrorise" la FSSPX
Depuis début 2013, avant l’élection du pape François, Rome avait jeté de nouvelles bases pour une reprise du dialogue en vue d’un retour des Lefebvristes dans la pleine communion. La famille fidèle à Mgr Marcel Lefebvre (1905-1991) est actuellement traversée par des courants divers, dont certains favorables à un rapprochement avec Rome.
Après l’élection du pape argentin, les responsables de la FSSPX n’ont cependant pas caché leurs craintes. « Quand on voit ce qui se passe maintenant, affirmait par exemple Mgr Fellay courant 2013, nous remercions Dieu d’avoir été préservé de toute forme d’accord l’année dernière ». Le supérieur de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X assurait alors que ses fidèles étaient « terrorisés » par le pape François, considéré comme un « véritable moderniste ».
