SOURCE - Jacques Berset - Ariane Rollier - APIC - 30 août 2005
"Se soumettre à l'autorité du pape"
Rome, 30 août 2005 (Apic) La pleine communion avec les lefebvristes pourra être atteinte seulement si la Fraternité St-Pie X "se soumet à l'autorité légitime du pape" et reconnaît les résolutions adoptées par le Concile Vatican II "comme des actes doctrinaux". Cette ferme mise au point a été faite par le cardinal Mario Francesco Pompedda.
Le cardinal Pompedda, préfet émérite du Tribunal suprême de la signature apostolique, était interrogé par La Stampa le 30 août 2005, au lendemain de la rencontre entre Benoît XVI et Mgr Bernard Fellay, supérieur général de la Fraternité St-Pie X.
"La pleine communion avec les lefebvristes pourra seulement être atteinte si la Fraternité St-Pie X se soumet à l'autorité légitime du pape, reconnaît les résolutions adoptées par le Concile Vatican II comme des actes doctrinaux de renouveau et d'ouverture de l'Eglise au monde", a déclaré le cardinal Pompedda. "La validité des élections papales advenues depuis la mort de Pie XII jusqu'à aujourd'hui" doit être également reconnue. En effet, la Fraternité schismatique met en cause "les élections papales de Jean XXIII, Paul VI et Jean Paul II (…) parlant (…) de siège vacant continu commencé avec la mort de Pie XII".
Interrogé sur la rencontre entre Benoît XVI et Mgr Fellay, dont les échos ont été positifs, le préfet émérite du Tribunal de la Signature apostolique a répondu qu'il ne parlerait "pas d'un climat nouveau entre les deux parties, d'autant que ce n'est pas le Saint-Siège qui a créé la rupture et, par conséquent, a rompu les rapports". "Je parlerais plutôt d'un climat qui peut indubitablement ouvrir à l'espoir que la Fraternité puisse vraiment faire des pas lui permettant d'être insérée dans l'Eglise catholique", a-t-il affirmé.
Concernant les quatre évêques illégalement ordonnés en 1988 par Mgr Lefebvre et excommuniés par Jean Paul II, le cardinal Pompedda a expliqué que "ces quatre monseigneurs furent ordonnés validement, parce que Lefebvre était un évêque, mais illégitimement parce que sans l'accord du pape".
"C'est une question sur laquelle seule le pape peut intervenir", a-t-il alors précisé. Quoi qu'il en soit pour leur réintégration dans l'Eglise catholique, il est fondamental qu'il y ait de leur part la proclamation d'obéissance au pontife, a-t-il estimé.
De son côté, l'abbé Franz Schmidberger, premier assistant général aux côtés de Mgr Fellay au sein de la Fraternité St-Pie X - qui accompagnait ce dernier à Castel Gandolfo le 29 août - a déclaré au quotidien italien "Il Giornale" du 30 août, que "pour nous, il y a déjà la communion, nous nous considérons en union avec l'Eglise et avec sa tradition, avec le rite qui a été célébré pendant des siècles, avec tous les saints du ciel".
A propos de la levée des excommunications de 1988 comme préalable au dialogue, il a répondu être persuadé "qu'au sein du chemin commencé aujourd'hui, on parviendra à déclarer que ces excommunications n'existent pas". Et d'affirmer tout de go que "ces ordinations épiscopales étaient à notre avis nécessaires pour l'Eglise". Sur les raisons de leur venue auprès de la plus haute instance de l'Eglise catholique, le prêtre intégriste a expliqué que "pour nous, la chose la plus importante est de manifester notre attachement à l'Eglise et au siège de Pierre. Ce que nous avons dit est que nous sommes disposés à travailler pour le bien de l'Eglise, non pour la détruire ou la diviser".
L'ancien supérieur général de la Fraternité estime que même si la libéralisation du missel reste la "demande fondamentale" des traditionalistes, "nous n'avons pas parlé de cela", a-t-il encore affirmé, interrogé sur le contenu des propos lors de la rencontre avec le pape. "Nous avons parlé de la crise qui traverse l'Eglise…".
Interrogé sur l'évocation par le pape d'une solution juridique permettant de réintégrer la Fraternité dans l'Eglise catholique, il a répondu: "c'est le dernier des problèmes et l'on trouvera certainement une solution satisfaisante" en temps voulu. En attendant, pour lui, le premier pas sera un signal concret pour la libéralisation de l'usage du missel de Saint Pie V. "Puis nous continuerons sur un chemin déjà initié de discussions et de rencontres sur la crise de l'Eglise", a-t-il précisé.
Dans une déclaration datée du 29 août 2005, le porte-parole du Saint-Siège avait affirmé que "devant les difficultés dont elles ont conscience", les parties se sont mises d'accord pour procéder "par étape et dans un délai raisonnable" afin d'arriver à "la communion parfaite". (apic/imedia/ar/be)
30.08.2005 - Jacques Berset Ariane Rollier
"Se soumettre à l'autorité du pape"
Rome, 30 août 2005 (Apic) La pleine communion avec les lefebvristes pourra être atteinte seulement si la Fraternité St-Pie X "se soumet à l'autorité légitime du pape" et reconnaît les résolutions adoptées par le Concile Vatican II "comme des actes doctrinaux". Cette ferme mise au point a été faite par le cardinal Mario Francesco Pompedda.
Le cardinal Pompedda, préfet émérite du Tribunal suprême de la signature apostolique, était interrogé par La Stampa le 30 août 2005, au lendemain de la rencontre entre Benoît XVI et Mgr Bernard Fellay, supérieur général de la Fraternité St-Pie X.
"La pleine communion avec les lefebvristes pourra seulement être atteinte si la Fraternité St-Pie X se soumet à l'autorité légitime du pape, reconnaît les résolutions adoptées par le Concile Vatican II comme des actes doctrinaux de renouveau et d'ouverture de l'Eglise au monde", a déclaré le cardinal Pompedda. "La validité des élections papales advenues depuis la mort de Pie XII jusqu'à aujourd'hui" doit être également reconnue. En effet, la Fraternité schismatique met en cause "les élections papales de Jean XXIII, Paul VI et Jean Paul II (…) parlant (…) de siège vacant continu commencé avec la mort de Pie XII".
La messe en latin n'est pas le vrai problème"Si ces points sont acceptés, alors la messe en latin ne sera plus un problème, d'autant que Jean Paul II l'a déjà concédée", ajoute le cardinal italien. La Fraternité St-Pie X demande la libéralisation de la messe selon le rite dit de "saint Pie V" comme condition pour le dialogue avec l'Eglise catholique. Pour le cardinal Pompedda, "le vrai problème n'est pas la messe en latin", puisqu'"elle existe déjà". En revanche, "une des prémices auxquelles on ne peut renoncer est que la Fraternité sorte de cette attitude de condamnation du Concile Vatican II, comme ce qu'elle a fait jusqu'ici".
Interrogé sur la rencontre entre Benoît XVI et Mgr Fellay, dont les échos ont été positifs, le préfet émérite du Tribunal de la Signature apostolique a répondu qu'il ne parlerait "pas d'un climat nouveau entre les deux parties, d'autant que ce n'est pas le Saint-Siège qui a créé la rupture et, par conséquent, a rompu les rapports". "Je parlerais plutôt d'un climat qui peut indubitablement ouvrir à l'espoir que la Fraternité puisse vraiment faire des pas lui permettant d'être insérée dans l'Eglise catholique", a-t-il affirmé.
Concernant les quatre évêques illégalement ordonnés en 1988 par Mgr Lefebvre et excommuniés par Jean Paul II, le cardinal Pompedda a expliqué que "ces quatre monseigneurs furent ordonnés validement, parce que Lefebvre était un évêque, mais illégitimement parce que sans l'accord du pape".
"C'est une question sur laquelle seule le pape peut intervenir", a-t-il alors précisé. Quoi qu'il en soit pour leur réintégration dans l'Eglise catholique, il est fondamental qu'il y ait de leur part la proclamation d'obéissance au pontife, a-t-il estimé.
De son côté, l'abbé Franz Schmidberger, premier assistant général aux côtés de Mgr Fellay au sein de la Fraternité St-Pie X - qui accompagnait ce dernier à Castel Gandolfo le 29 août - a déclaré au quotidien italien "Il Giornale" du 30 août, que "pour nous, il y a déjà la communion, nous nous considérons en union avec l'Eglise et avec sa tradition, avec le rite qui a été célébré pendant des siècles, avec tous les saints du ciel".
A propos de la levée des excommunications de 1988 comme préalable au dialogue, il a répondu être persuadé "qu'au sein du chemin commencé aujourd'hui, on parviendra à déclarer que ces excommunications n'existent pas". Et d'affirmer tout de go que "ces ordinations épiscopales étaient à notre avis nécessaires pour l'Eglise". Sur les raisons de leur venue auprès de la plus haute instance de l'Eglise catholique, le prêtre intégriste a expliqué que "pour nous, la chose la plus importante est de manifester notre attachement à l'Eglise et au siège de Pierre. Ce que nous avons dit est que nous sommes disposés à travailler pour le bien de l'Eglise, non pour la détruire ou la diviser".
"Nous avons parlé de la crise qui traverse l'Eglise…"Pour l'abbé Schmidberger, la rencontre avec Benoît XVI a d'ailleurs été très positive, se déroulant "dans un climat cordial et d'attention réciproque". "Quelque chose de positif est survenu", a-t-il déclaré. "Quand nous avons dit que nous étions là par amour de l'Eglise", le pape "nous a répondu :'c'est très important'. Nous avons commencé un chemin nécessaire pour assainir de profondes blessures", a poursuivi le prêtre allemand âgé de 59 ans.
L'ancien supérieur général de la Fraternité estime que même si la libéralisation du missel reste la "demande fondamentale" des traditionalistes, "nous n'avons pas parlé de cela", a-t-il encore affirmé, interrogé sur le contenu des propos lors de la rencontre avec le pape. "Nous avons parlé de la crise qui traverse l'Eglise…".
Le responsable traditionaliste dénonce les "déformations nées du Concile Vatican II"De son côté, "le pape reconnaît certainement qu'il y a des abus, qu'il y a des choses qui ne vont pas. Il suffit de rappeler sa méditation pour la Via Crucis, quand il parlait de la 'saleté' dans l'Eglise, et le discours prononcé à la veille du conclave quand il dénonçait 'la dictature du relativisme'", a estimé le prêtre. Il s'est dit à ce sujet parfaitement d'accord, "même s'il faut aller à la racine du problème, aux causes profondes de la crise, qui pour nous remontent à beaucoup de déformations nées du Concile Vatican II et à une certaine façon de comprendre l'œcuménisme et la liberté de religion".
Interrogé sur l'évocation par le pape d'une solution juridique permettant de réintégrer la Fraternité dans l'Eglise catholique, il a répondu: "c'est le dernier des problèmes et l'on trouvera certainement une solution satisfaisante" en temps voulu. En attendant, pour lui, le premier pas sera un signal concret pour la libéralisation de l'usage du missel de Saint Pie V. "Puis nous continuerons sur un chemin déjà initié de discussions et de rencontres sur la crise de l'Eglise", a-t-il précisé.
Vers la levée des excommunications ?A ce sujet, le prêtre a rapporté qu'il avait ces deux derniers mois rencontré différents cardinaux et chefs de dicastères de la curie romaine. "Nous avons fait parvenir des demandes, des explications, des contributions, des demandes relatives à la réforme liturgique et à l'œcuménisme". "Nous demanderons au pape de mettre sous observation ce que nous faisons et comment nous le faisons et l'on pourrait arriver à lever les excommunications", a encore espéré l'abbé Schmidberger.
Dans une déclaration datée du 29 août 2005, le porte-parole du Saint-Siège avait affirmé que "devant les difficultés dont elles ont conscience", les parties se sont mises d'accord pour procéder "par étape et dans un délai raisonnable" afin d'arriver à "la communion parfaite". (apic/imedia/ar/be)
30.08.2005 - Jacques Berset Ariane Rollier