12 juillet 2007





Motu proprio : « Benoît XVI cherche à panser une douloureuse blessure »
Point de vue du cardinal Paul Poupard
12 juillet 2007 - zenit.org
ROME, Jeudi 12 juillet 2007 (ZENIT.org) – «Essayer de panser une douloureuse blessure au sein de l’Eglise », telle est, selon le cardinal français Paul Poupard, président du conseil pontifical de la culture, « l’intention principale du pape au cœur du motu proprio « Summorum pontificum », promulgué samedi dernier 7 juillet sur la possibilité de la célébration selon le rite de Jean XXIII (1963) à titre « extraordinaire ». Pour le cardinal Poupard, il s’agit d’un « pas important pour ceux qui ont vraiment à cœur l’unité de l’Eglise, mais qui n’écarte pas tous les dangers ». Le cardinal Paul Poupard a en effet confié son analyse au quotidien italien « La Repubblica », dimanche 8 juillet, au lendemain de la publication du motu proprio et de la lettre de Benoît XVI qui explique la portée du document.
«Le motu proprio et la lettre du pape sont deux documents importants qui doivent être lus avec beaucoup d’attention. On y perçoit très clairement le projet du Saint-Père qui veut panser une blessure au sein de l’Eglise, autrement dit l’excommunication des lefébvristes (en 1988, ndlr). Nous espérons que cette fracture, après ce grand pas, sera resoudée. Nous espérons que ce geste du pape sera accepté par les lefébvristes, et que le corps de l’Eglise retrouvera ainsi son unité ».
A propos du concile, le cardinal Poupard tient à souligner : «Le pape l’a dit clairement: on ne touche pas au Concile Vatican II. Bien qu’il y ait la possibilité de pouvoir choisir spontanément entre deux liturgies, il n’y a toujours qu’un seul et unique rite eucharistique. Mais l´art de gouverner exige que l’on cherche avant tout à éviter les dangers majeurs. Dans notre cas, les blessures d’un passé récent qui n’ont jamais cicatrisé. Et sur ce point, Benoît XVI a été précis. Nous n’avons plus qu’à attendre les fruits espérés. Le problème des lefébvristes est peut-être moins ressenti en Italie qu’en France, en Suisse, en Allemagne ou sur le continent américain. Et le pape a bien fait de tout mettre en œuvre pour assainir la situation. C’est pourquoi nous espérons et nous prions ».