Dimanche soir, le Cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, a       rencontré les représentants de la presse écrite et des médias       audiovisuels. Il a insisté sur le fait que ce texte de Benoît XVI       manifestait une forte volonté de réconciliation au sein même de       l’Eglise, dans la droite ligne de ce que le pape avait lui-même évoqué       le jour même de son élection. En effet, « aussitôt après       son élection, alors que les portes de la chapelle Sixtine étaient encore       closes, Benoît XVI nous a expliqué le choix de son prénom. Se référant       à Benoît XV, grand artisan de paix, il a dit : « Je voudrais       vivre d’abord un pontificat de réconciliation. » Dans la       pensée du Pape, il y a cette conviction profonde que « si nous       ne faisons pas maintenant un geste, la division avec les traditionalistes       deviendra un schisme irrémédiable ». Aussi, par ce Motu       Proprio, il confirme les dispositions de Jean-Paul II à leur égard :       « S’ils veulent rester fidèles à Rome, qu’ils sachent que       les portes leur sont ouvertes et que leur attachement à la liturgie       ancienne n’est pas un obstacle ».
Pour l’Archevêque de Lyon, « la seule       vraie nouveauté de ce Motu Proprio, c’est que la décision       d’examiner et d’accéder aux demandes des fidèles dans ce domaine dépend       désormais de l’autorité des curés. Comme Jean-Paul II l’avait fait       pour les évêques en 1988, Benoît XVI invite aujourd’hui les curés à       accueillir « volontiers les demandes de célébrer la Messe selon le       rite du Missel romain édité en 1962 ».
Mais, a-t-il ajouté, « le pape demande aux       traditionalistes de reconnaître la valeur et la sainteté du Missel       romain proclamé par Paul VI, et à tous de se pénétrer de la dimension       divine et sacrée de l’Eucharistie ». C’est pourquoi, pour       le cardinal, « ce sera un vrai progrès pour l’unité s’ils       acceptent de reconnaître « la valeur et la sainteté »       du Missel de Paul VI avec lequel je célèbre la messe chaque jour depuis       mon ordination et s’ils cessent d’ « exclure par principe       la célébration selon les nouveaux livres ».
Il est clair aussi que « Vatican II étant       un don de l’Esprit, il faut lui obéir » et accueillir les       textes du Concile dans leur totalité.
Aussi le Cardinal invite-t-il tous ses diocésains à       relire attentivement la constitution de Vatican II sur la liturgie. « Ce       sera le meilleur chemin pour refaire l’unité, toujours fragile dans       l’Eglise ».
Au plan pratique, le cardinal a annoncé qu’il       adresserait lundi 9 juillet une lettre à l’ensemble de ses diocésains       [Cette lettre sera mise en ligne le même jour sur le site du diocèse.]       et qu’il inviterait son presbyterium à une rencontre début septembre       pour voir ensemble comment mettre en application le Motu Proprio       dans le diocèse de Lyon, sachant que le diocèse de Lyon disposait de prêtres       prêts à célébrer « selon le Missel de 1962 », que ce soit       les prêtres diocésains desservant l’église Saint Georges, les membres       de la Fraternité Saint Pierre et quelques autres encore.