Mgr Fellay a transmis un texte en avril au Saint-Siège, c'était une dernière mouture de déclaration doctrinale qui rappelait notamment que la FSSPX ne remettait absolument pas en cause le dogme de la primauté de Pierre. Mgr Pozzo lui-même disait autour de lui que l'accord était imminent et les vaticanistes, sans doute affermis par les réactions en provenance du bureau du pape, s'autorisaient à confirmer l'issue du différend entre Rome et Ecône. Il s'avère qu'entre le 25 mai et le 13 juin des interventions très précises ont poussé les autorités romaines à changer subrepticement d'attitude et à finalement exiger des conditions supplémentaires, jamais demandées, telles que la licéité de la nouvelle messe et quelques autres points. Lors de la réunion du 13 juin, Mgr Fellay a manifesté sa stupéfaction de voir ces nouvelles demandes qui venaient porter unilatéralement un coup à la confiance installée à la faveur du Motu Proprio de 2007 et la levée des excommunications. Le supérieur général de la FSSPX a indiqué son impossibilité d'accepter ces nouvelles exigences ce jour-là. Tout le reste n'est qu'artifice diplomatique. Le 13 juin, Rome a mis "élégamment"/"habilement" un terme à des discussions en cours en imposant des conditions supplémentaires. Pour utiliser une image maintes et maintes fois utilisée, on pourrait dire que Mgr Fellay a accepté la main tendue du pape, mais que ce dernier l'a retirée au dernier moment. Pour quelles raisons ? Ca, c'est une autre question. Néanmoins, par fidélité à Mgr Lefebvre qui désirait maintenir des relations avec Rome car il était convaincu que la solution viendrait de la tête de l'Eglise, la FSSPX va continuer les échanges. Et il semble d'ailleurs que Mgr di Noia n'a pas été nommé à la commission Ecclesia Dei pour faire des patiences. Ceux qui désireraient un accord à n'importe quel prix trépignent et ne peuvent que constater la fermeté de la FSSPX sur le fond. Ceux qui, à l'inverse, s'exaspèrent de ces pourparlers avec Rome et qui voudraient tout jeter par dessus bord, s'aperçoivent que l'oeuvre de Mgr Lefebvre ne veut négliger aucune opportunité de voir l'Eglise se restaurer. De part et d'autre, on ne peut que constater la fidélité au fondateur.