SOURCE - Ennemond - Le Forum Catholique - 20 février 2013
Il semble que l'analyse de Jean-Marie Guénois ne prenne pas suffisamment
en compte deux éléments qui ont modifié la donne de ce pontificat :
- Il est probable que si le dernier responsable d'Ecclesia Dei avait été
un cardinal accommodant comme l'avait été par le passé le cardinal
Castrillon (comme le card. Burke par exemple) et non le cardinal Levada
ou Mgr Müller, une reconnaissance aurait pu être trouvée au cours de ces
quatre dernières années. Ces nominations n'ont pu que refroidir
considérablement les échanges. Du côté de la FSSPX, Mgr Fellay n'a pas
délégué son confrère britannique pour mener les pourparlers.
- Tous les vaticanistes, et même les plus progressistes s'accordaient
fin mai à dire que l'accord était dans la poche. Trois conditions qui
n'avaient jamais été proposées par le passé (ni à Mgr Lefebvre, ni à la
FSSP ni à l'IBP) ont soudainement fait irruption sur la table des
négociations le 13 juin. Là aussi, on s'interroge pour savoir si elles
étaient bien indispensables et si elles n'ont pas été apportées en
dernière minute avec un objectif précis.
Il y a quelques jours, on pouvait lire ceci : De toute façon, « la démission de Benoît XVI a tout suspendu, résume l’abbé Celier, on ne bougera pas tant qu’on ne connaîtra pas le nom de son successeur ».
Je ne suis pas certain que Benoît XVI et Mgr Fellay qui sont deux
personnalités qui ont toujours pris le temps de la réflexion se mettent
soudainement à solder un contentieux dans la précipitation. Mais que
l'on se rassure le Saint-Esprit n'a pas démissionné. Il veille toujours
sur l'Eglise. Qu'un pape poursuive de manière déterminée la
restauration, on ne pourra que s'en réjouir. Qu'un pape laisse, au
contraire, l'Eglise se détruire à petit feu et le rôle d'aiguillon de la
FSSPX servira plus que jamais.