Une lettre partagée par 37 prêtres du district de France a bien été
postée sur le site La Sapinière. Les vérités qu’elles contiennent ont
manifestement fort déplu à la Maison Générale qui a décidé de
sanctionner trois prêtres parmi les trente-sept l’approuvant. Leur
crime: ne pas supporter les mensonges de la Maison Générale.
Elle les somme au nom du canon 2331 § 2 de cesser leur ministère et
d’être mis en quarantaine jusqu’à un procès où celui que nous accusons
deviendra aussi notre juge. C’est-à-dire que Mgr Fellay sera juge et
partie.
Nous ne connaissons aucun canon du Droit de l’Eglise qui permette de
mentir. Nous connaissons par contre le 8e commandement de Dieu qui
l’interdit.
Tout le contenu de la lettre du 28 février est vrai et vérifiable. La
Maison Générale, gênée, a d’abord dit qu’il s’agissait d’un faux, que
cette lettre ne pouvait pas venir de prêtres. Devant les faits, on
cherche à faire croire « qu’il s’agissait là d’une affabulation».
Nous n’avons rien « contre l’autorité de la Fraternité », à
laquelle nous devons tout, nous voulons simplement que la Maison
Générale cesse de déformer la réalité et de favoriser un libéralisme
pratique.
Quoiqu’ils en disent, il n’y a pas « qu’un très petit nombre » de prêtres qui souhaitent « la démission de ses Supérieurs»!
Trois prêtres ont été sanctionnés, certes, mais cela ne change rien
aux faits. Le problème reste entier. Nous refusons l’accusation du
Secrétaire Général. Nous avons toujours justifié nos sources. Nous
n’avons commis ni calomnies, ni diffamations, ni amalgames. Si nous nous
sommes résolus à manifester le mal fait par le Supérieur Général et ses
Assistants, ce n’est qu’après avoir consulté saint Thomas et des
autorités morales de la Fraternité. Notre but est de faire cesser le
scandale de la politique trouble et ambiguë de la Maison Générale.
Notre « attitude » ne se fonde pas « sur rien d’objectif », au contraire! Nous ne nous sommes pas « laissés emporter par une méfiance irraisonnée contre l’autorité de la Fraternité ». Les raisons de notre inquiétude sont non seulement raisonnées mais argumentées et résumées dans le «Catéchisme de la Crise dans la Fraternité».
Nous ne doutons pas de la rectitude doctrinale du Supérieur du
District de France, mais nous constatons qu’il n’est plus libre d’écrire
ce qu’il pense. Il doit tordre sa conscience pour exempter son
Supérieur de ses défaillances afin de pouvoir prêcher la doctrine.
Sans la lettre du 28 février des 37 prêtres, Mgr Fellay aurait-il donné cette conférence à Nantes le 1er mars de cette manière ?
La Lettre aux amis et bienfaiteurs de mars aurait-elle obtenue
l’autorisation de publication de Menzingen sans cet ajout de l’abbé de
Cacqueray, qui jure avec la beauté du reste de son texte, ajout où
celui-ci exprime à Mgr Fellay sa « reconnaissance pour son refus courageux qu’il a adressé au pape. » Ici nous ne sommes plus dans la rectitude doctrinale mais dans les marécages de la diplomatie.
La Sapinière continuera son travail. Est est, Non non!
Nous ne haïssons personne, ni Mgr Fellay quoique sa duplicité nous
effraye, ni l’abbé de Cacqueray pour qui nous avons la plus grande
estime. Mais à tous les deux, et à tous les capitulants qui au lieu de
résoudre vraiment le problème au chapitre de juillet 2012 n’ont fait que
le cacher et le cautionner en partie, nous leur disons ces paroles du
Lieutenant Degueldre à ses bourreaux avant d’être fusillé : « je ne vous hais pas, je vous plains ».
Abbé Olivier Rioult, Fsspx,
un des trois prêtres sanctionnés.